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Le Pays N° 5193 du 11/9/2012

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Débat sur la polygamie au Burkina Faso : Les priorités sont ailleurs
Publié le mardi 11 septembre 2012   |  Le Pays




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Sans peut-être avoir l’intention de provoquer la polémique, la ministre de la Promotion de la femme, Nestorine Sangaré, a lancé le week-end dernier, sur une radio de la place, un débat sur le bien-fondé de la polygamie au Burkina Faso. La question est de savoir si un tel débat est opportun dans notre pays. Le phénomène est-il devenu si grave contre les droits de la femme qu’il faille y mettre fin ? Sans intégrer l’un ou l’autre camp, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que les préoccupations des femmes burkinabè sont loin de cela. Loin des djandjobas et autres fora qui réunissent tout le temps les femmes de la ville, leurs sœurs des villages parcourent des kilomètres chaque jour pour trouver de l’eau. En ces temps de disette, tout le poids des familles repose sur ces battantes qui remuent ciel et terre pour que leurs enfants ne meurent pas de faim. Et que dire de ces amazones, veuves ou épouses de travailleurs déflatés ou au chômage qui ne vivent plus que pour trouver l’argent de la scolarité des enfants ou pour leur santé ? En gros, si le travail libérait l’homme, la femme burkinabè le serait depuis longtemps. Dans ces contrées, la polygamie est même souhaitée par certaines ou à tout le moins, c’est le dernier de leur souci. Comment peut-on trouver opportun ce débat sur la polygamie quand l’excision, les fistules obstétricales et la faible fréquentation des maternités (source de complications futures pour les femmes enceintes) sont toujours d’actualité ? Et que dire des questions importantes comme l’éducation de la jeune fille, les violences faites aux femmes, la prostitution, etc. ? Il est vrai que la polygamie peut avoir des effets pervers mais, du fait du renchérissement de la vie et de l’évolution même de la société, ce phénomène (quoique permis par le Code des personnes et de la famille) va, à terme, disparaître de lui-même. Visiblement, la femme burkinabè peut bien se passer de tels débats. A moins que cela ne soit le prélude à la formulation de projets de lutte contre la pratique de la polygamie avec l’appui de partenaires techniques et financiers. Ce serait une fois de plus, pour faire plaisir à des argentiers dont l’objectif est d’ériger « la civilisation de l’universel » dans tous les domaines. Au mépris de nos valeurs socioculturelles, des choix nous été imposés qui étaient plus proches des valeurs d’autres continents. Il est temps que l’on se ressaisisse et qu’on reste nous-mêmes. A ce rythme, par le biais de conditionnalités de leurs financements, certains pays vont nous imposer la reconnaissance de l’homosexualité, le mariage gay. Si nos pays ne peuvent pas s’imposer face aux diktats qui nient notre identité culturelle et nos réalités sociales, ils ne pourront pas mériter un développement endogène durable.

SIDZABDA

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