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Blaise Compaoré - RFI : au Mali, « il faut aussi livrer bataille sur le terrain politique »
Publié le mercredi 30 janvier 2013   |  zoodomail


Crise
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Crise Malienne :le Médiateur de la CEDEAO SEM Blaise COMPAORE, a reçu le MNLA , le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien.
Mardi 04 décembre 2012. Ouagadougou. Le Président du Faso a reçu ensemble le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien, en vue d’échanger sur les perspectives de sortie de crise au Nord Mali.


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Fallait-il négocier avec les jihadistes ? Que reste-t-il des putschistes maliens ? Depuis près d’un an, le président burkinabè Blaise Compaoré est le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans la crise malienne. Au lendemain de la reprise de la ville de Tombouctou par les forces franco-africaines, il répond à RFI depuis Addis-Abeba en Ethiopie, où se déroule le XXe sommet de l’Union africaine (UA).

Les nouvelles du front sont bonnes. Pour Bamako, le plus dur est-il fait aujourd’hui ?

L’essentiel est fait. Par rapport à l’offensive militaire des mouvements rebelles, en violation des résolutions des Nations unies et aussi de l’engagement pris par ces mouvements à Ouagadougou pour arrêter la guerre, l’opération franco-africaine est un succès. Mais cela n’est pas suffisant pour une paix durable au Mali. Il faut que les Maliens continuent de s’investir dans un dialogue inter-malien afin de traiter cette crise foncièrement politique. C’est donc sur le terrain politique que les batailles doivent se gagner aujourd’hui.

Si les villes de Gao et de Tombouctou sont reprises, est-il vraiment nécessaire d’organiser cette force Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et de lever ces centaines de millions de dollars comme prévu ?

Entre Gao et Tombouctou, des centaines et des milliers de kilomètres carrés restent certainement à pacifier. Sans oublier qu’il n’y a pas eu de combats majeurs. Ce qui montre qu’il peut y avoir des forces résiduelles assez importantes de ces mouvements rebelles, quelque part dans tout cet espace. Il revient surtout aux militaires de nous dire ce qu’il y a lieu de faire.

Est-ce que vous regrettez d’avoir négocié avec Ansar Dine le mois dernier ?

Non, pas du tout. L’intérêt de la négociation, c’est d’abord d’avoir permis l’arrêt des hostilités bien sûr, même si c’était momentané, pendant une période assez intéressante aussi pour l’armée malienne qui n’avait manifestement pas de capacité de résistance. La scission actuelle au sein d’Ansar Dine montre bien que les discussions ont porté, car les radicaux sont allés à la guerre, mais une partie saine pense aujourd’hui qu’il faut le dialogue politique pour résoudre la crise au Mali.

Le dialogue est-il donc encore possible avec certains jihadistes ?

Si l’on prend un exemple hors Afrique, on disait au départ qu’il ne fallait pas discuter avec les Afghans. Aujourd’hui, on les recherche avec la torche pour le dialogue, parce que les crises militaires sont avant tout des crises politiques.

La première force combattante africaine sur zone est fournie par le Tchad, non membre de la Cédéao. L’Afrique de l’Ouest est-elle le maillon faible en termes de sécurité sur le continent ?

Maillon faible ? Non. L’Afrique de l’Ouest a été très disponible pour s’engager, pour organiser ses forces, pour être sur le terrain très rapidement. Mais pratiquement jusqu’au mois d’octobre, il y avait un refus du gouvernement malien et de certains Maliens d’accepter l’intervention des forces ouest-africaines. Cela ne leur a pas permis d’être prêtes pour cette intervention. Mais de plus en plus, on sent qu’elles montent en puissance, avec des capacités extrêmement intéressantes.

Beaucoup craignent des représailles contre les populations arabo-berbères au moment de cette reconquête du nord du Mali. Etes-vous aussi inquiet ?

Oui, c’est un souci. Nous l’avons partagé avec les partenaires extérieurs qui sont dans le processus de pacification. Nous en parlons entre nous et nous pensons qu’il faut effectivement beaucoup de vigilance sur cette question.

Des observateurs ?

Oui, certainement, sur les questions de respect des droits de l’homme. Sinon, cela peut déraper.

Dix mois après son putsch, le capitaine Sanogo reste actif. On l’a vu le mois dernier encore à Bamako aux dépens du Premier ministre. Est-ce que vous ne craignez pas qu’il tire son épingle du jeu ?

A partir du moment où la Constitution a été appliquée après le putsch - pour donner le pouvoir présidentiel à Dioncounda Traoré -, il revenait bien sûr à ce dernier de s’assumer comme président de la République au Mali. C’est vrai, des dysfonctionnements ont amené les putschistes à continuer de penser qu’ils pouvaient influencer le jeu politique. Mais de plus en plus, la communauté internationale a pris cela au sérieux. Pour le Mali, la mobilisation actuelle est exceptionnelle. Avec tant de forces pour à la fois aider au recouvrement de l’intégrité du territoire, mais aussi accompagner le processus politique jusqu’à son terme, il n’y aura pas de place pour ce genre d’intervention hors Constitution.

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