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Péage, route nationale n°1 : les agents peinent à se faire respecter
Publié le vendredi 10 aout 2012   |  Autre presse




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3, 5 milliards de FCFA en 2010. Les recettes de péage se portent bien au Burkina Faso. Les préposés à la perception et les surveillants de barrière beaucoup moins. Il n’est pas rare que les travailleurs sans défense se fassent agresser par des usagers. L’incivisme des usagers favorise le recours à la violence.

Poste de péage, route de Bobo, à Tanghin-Dassouri, dans la province du Kadiogo. Première escale obligée pour les voyageurs empruntant la nationale n°1. L’endroit grouille de monde. Marchands surtout. Avec des « De venir avec l’eau ? », « y a le pain ici », les vendeurs tentent d’intéresser des voyageurs procédant au paiement la taxe de péage.

Les agents du trésor, sans toujours signes distinctifs apparents, noyés dans le flot des marchands font leur travail. De 4 équipes de trois personnes, ils se relayent. De 8H à 16H et de 16H à 8H du matin. Mais la petite escale qui ne dure de quelques minutes cache bien souvent des difficultés pour les agents.

« Il y a des gens qui refusent d’obtempérer » précise Zoundi Alasane, surveillant de barrière. Ils inventent alors des astuces. Il y a ceux qui prétextent de petit aller-retour à Tanghin-Dassouri. Il y a ceux qui, s’ils n’empruntent pas la déviation, à l’approche du péage pour contourner, ralentissent à l’arrêt et profitent de l’ouverture de la barrière pour un citoyen en règle pour se faufiler. Les plus téméraires, eux, ne s’encombrent pas de ces tactiques. Ils forcent simplement la barrière. sur ceux-ci, Zoundi Alassane en a beaucoup à dire. Des scènes comme au cinéma ! En juillet 2011, au cours d’une garde de nuit, accompagné d’un policier, ils poursuivent un camionneur de sable qui venait de forcer la barrière « Halte péage ». Après l’avoir rattrapé, le policier lui demande de s’arrêter en vain. Obligé d’esquiver le camion qui venait, il consent à faire des tirs de sommation qui ne dissuadent pourtant pas le camionneur. Il tire dans les pneus et immobilise le camion. Le camionneur appelle son patron et celui-ci rapplique avec une équipe de jeunes armés de machettes, de gourdins,… pour en finir avec eux. Alertés par les coups de feux, les renforts leur sauvent la vie. Le camionneur et son apprenti écoperont de un an de prison ferme et de 500 000 FCFA d’amende chacun. Après cet accrochage, Alassane assure que « ca va un peu ». Actuellement, ils ont beaucoup de problèmes avec les travailleurs du groupe Fadoul qui réfectionnent la nationale n°1. La plupart du temps, ils prennent les déviations et ne payent pas la taxe.
Face à des usagers souvent prêts à tout pour ne pas payer la taxe, Sawadogo Sita, préposée à la perception confirme que les problèmes ne manquent pas. « Souvent les usagers ne veulent pas payer la taxe, parfois à cause de manque de monnaie, on t’insulte. Ca se termine même souvent par des coups ». Plusieurs fois ils se sont faits agresser « mal, mal même » confirme Compaoré Augustin surveillant de barrière.

Au poste de péage, la présence des forces de l’ordre est pourtant visible. Pourquoi se font-ils agresser de la sorte ? « Ils disent qu’ils sont là pour la sécurité des fonds, donc tant que les fonds ne sont pas attaqués, c’est à l’humeur de celui qui est là » affirme dépité Sawadogo Sita. Suggérant par là que certains policiers interviennent quand ils sont agressés et que d’autres restent impassibles face à leur détresse. « On n’est abandonné à nous-mêmes ici » finit-elle par conclure. Pour couronner le tout, quand un agent est agressé, il se soigne à son propre compte. « Tout ceux qui ont connu des sévisses, ils transmettent à qui de droit mais à ma connaissance, il n’y a jamais eu de suite » explique Sawadogo Sita. A maintes reprises, ils ont soulevé ces problèmes au cours de réunions mais sans succès. Mais « c’est parce qu’il y a des agents percepteurs qu’il y a des fonds » analyse Sawadogo Sita. C’est pourquoi, elle espère que sa direction va renforcer la sécurité des lieux et dire aux policiers qu’ils ne sont pas là uniquement pour les fonds.

Aminata Ouédraogo (stagiaire)

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