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Le Quotidien N° 682 du 29/1/2013

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Déploiement difficile des troupes africaines au Mali : Yayi Boni perspicace face à l’irresponsabilité de l’Afrique
Publié le mardi 29 janvier 2013   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Le président béninois Thomas Yayi Boni


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“Je tiens à saluer la France qui, face aux délais de réaction extrêmement longs de l’Union africaine et de la communauté internationale, a pris les devants et fait ce que nous aurions dû faire depuis longtemps pour défendre un pays membre.” Telle est la quintessence des propos tenus par le président sortant de l’Union africaine, le Béninois Thomas Yayi Boni. Ce discours, de par sa franchise, dépeint une triste réalité en Afrique, celle de l’attentisme et de l’irresponsabilité de nos Etats. En effet, la crise malienne, enclenchée depuis janvier 2012, a été l’objet de plusieurs rencontres sur le continent, sans qu’une solution efficace ne soit trouvée.

Et pourtant, les uns et les autres savaient pertinemment que le salut n’allait venir que de l’intervention militaire. Au lieu d’une telle option, l’accent a été mis sur les sommets extraordinaires et les autres foires et patati patata. Le résultat est que pendant que l’on cogitait sur la solution miracle, les Djhaddistes ont attaqué Sévaré, une ville au Nord du Mali, qui menait tout droit à la capitale, Bamako. Il a fallu l’action musclée de la France pour que les choses rentrent petit à petit dans l’ordre. C’est ainsi que l’on a assisté à un intérêt subit des Africains pour l’intervention militaire. Encore une fois, les Africains ont manqué l’occasion de prendre leurs responsabilités. Il est inconcevable que pour des questions aussi stratégiques et importantes telles que la sécurité et la défense, nos Etats mettent autant de temps pour réagir. Et de quelle réaction ? Une réaction conditionnée par l’aide des Nations unies, évaluée à quelques 500 millions d’euros, du côté de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une seule raison pourrait expliquer un tel cas, propre à l’Afrique qui crie à l’ingérence des puissances occidentales et à contrario compte sur celles-ci pour assurer l’intégrité de ses territoires. Thomas Yayi Boni a mis le doigt où il fallait. Après 60 ans d’indépendance, les Etats africains sont toujours emmurés dans la politique de la main tendue, manquant d’ingéniosité face à leurs maigres ressources militaires. Dans le cas du Mali, une union des forces militaires des pays frontaliers auraient suffi à maîtriser l’expansion des troupes rebelles. Imaginons un scénario où le Burkina, le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, etc., mettraient à la disposition du Mali quelques avions de guerre et quelques engins. Qu’est-ce qu’une indépendance politique face à une situation aussi périlleuse que celle du Mali quand elle n’est pas à même de servir à quelques chose ? Assurément rien. En plus, a-t-on besoin de faire un budget colossal pour aller en guerre ? Là aussi, nous estimons que la sous-région ouest africaine a eu une fois de plus botté en touche. C’est pourquoi, il faut saluer le ton osé de Yayi Boni qui a dit la vérité à ses pairs africains. D’ailleurs, lors de ce sommet des donateurs, l’Union africaine souhaite recevoir la somme faramineuse d’un milliard de dollars pour sécuriser le Mali de l’invasion terroriste. C’est à croire que le paternalisme exercé par les Occidentaux est du goût de nos dirigeants. Le cas malien constitue un mauvais précédent, car il ne faudrait pas s’attendre à tout moment que la libération vienne de l’extérieur du continent. Aujourd’hui, l’Afrique doit prendre ses responsabilités. Cela passe par la mise en place de structures compétentes, à même de résoudre à tout moment les situations pareilles celles du Mali. L’Afrique est minée par des crises à répétition et il est du devoir de l’Afrique de trouver des solutions africaines

La Rédaction

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