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Afrique/Pauvreté et inégalités: les recettes de quelques spécialistes pour une croissance solidaire
Publié le samedi 21 mars 2015  |  Xinhua
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© aOuaga.com par AO
Lutte contre la pauvreté : L’ambassadeur Tulinabo Mushingi a signé un accord de 45 millions de francs CFA à 19 associations et groupements communautaires
Mardi 12 novembre 2013. Ambassade des USA. L’ambassadeur des USA au Burkina Tulinabo Mushingi a accordé 45 millions de francs CFA à 19 associations et groupements communautaires de plusieurs régions du Burkina




DAKAR -- Des mesures à prendre pour une croissance solidaire en Afrique ont été suggérées par des spécialistes réunis mardi et mercredi à Dakar dans le cadre d'un Forum sur les Finances publiques.

Un constat a d'abord été fait par l'un de ces spécialistes, le directeur adjoint du département des finances publiques du Fonds monétaire international (FMI), Sanjeev Gupta.

"Dans des pays à faibles revenus, a-t-il affirmé, toutes les ressources sont concentrées entre les mains de 1% de la population, et il y a eu une augmentation des inégalités des revenus entre 2000 et 2010 en Afrique".

"Les inégalités ont augmenté dans certains pays comme le Nigeria et le Ghana et ont baissé dans d'autres pays comme le Sénégal et le Lesotho", a-t-il ajouté.

"La capacité de certains pays africains à financer les programmes sociaux est limitée, les politiques budgétaires doivent être cohérentes par rapport aux objectifs macro-économiques et il faut aussi prendre en compte les capacités administratives quand on finance des projets", a-t-il suggéré.

Mais, tous les pays africains ne vivent pas les inégalités constatées. Selon l'économiste principal du département Afrique du FMI, Edgardo Ruggiero, "l'Ethiopie a 4/5 de sa population qui vivent en zone rurale mais c'est l'un des pays les plus égalitaires du monde".

Explication de cette performance : "l'agriculture alimentaire a augmenté dans ce pays et la construction de routes a eu un impact positif sur le développement du monde agricole, car ces infrastructures permettent aux paysans d'acheminer leurs produits et de satisfaire la demande des villes".

Le ministre rwandais des Finances Leonard Rugwabiza Minega a, pour sa part, considéré qu'"il faut développer l'agriculture pour réduire les inégalités et lutter contre la pauvreté".

"Cela, nous l'avons réussi grâce à la création d'emplois agricoles, et nous pensons à l'urbanisation et à la création de villes secondaires pour faire reculer les inégalités", a-t-il poursuivi, avant de soutenir que son pays "investit aussi dans l'éducation en la rendant gratuite afin d'augmenter le taux d'inscription".

Pour sa part, le ministre sénégalais du Budget, Birima Mangara, a affirmé que le Sénégal, "à l'instar de beaucoup de pays africains, mise sur l'amélioration des infrastructures et sur la gestion des ressources naturelles pour promouvoir une croissance solidaire et diversifiée".

"Des efforts considérables sont aussi déployés pour enrichir notre capital humain par le biais de l'enseignement et de la formation afin de faire reculer la pauvreté, car il est évident que les pays qui ne réussissent pas à redistribuer plus équitablement leurs niveaux de vie risquent de ne pas se retrouver sur une trajectoire de croissance", a-t-il ajouté.

Pour le ministre, "il est nécessaire d'opérer un ajustement budgétaire tout en assurant une protection sociale adéquate et de s'attaquer aux inégalités ; et les pays africains devraient renforcer la mise en oeuvre des réformes structurelles afin de maintenir les taux de croissance moyens d'environ 5% de ces dernières années et de réduire sensiblement la pauvreté".

Selon le secrétaire zimbabwéen des Finances, Willard Manungo, la stratégie de son pays pour réduire la pauvreté et les inégalités, "c'est d'appliquer des exonérations fiscales pour les citoyens qui gagnent moins de 300 dollars par mois, car il y a aussi un niveau de chômage très élevé".

"Nous avons des petites et moyennes entreprises qui ont connu une croissance, mais elles travaillent hors du système fiscal. Donc pour combler les pertes dues aux exonérations et aux fraudes, nous avons établi des impôts en ciblant l'industrie de la restauration, les magasins de liqueurs, les mineurs artisanaux, les transporteurs, les commerçants, etc", a-t-il expliqué.
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