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L’Observateur N° 8298 du 23/1/2013

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Scandales à répétitions à Cotonou : La face cachée du modèle béninois
Publié le jeudi 24 janvier 2013   |  L’Observateur


Le
© Autre presse par DR
Le président béninois Thomas Yayi Boni


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Le scandale de l’affaire de la pyramide financière qui a ruiné des milliers de petits épargnants, le dossier de l’empoisonnement du président Boni Yayi, et maintenant la scabreuse affaire de dilapidation de plus de 12 milliards de F CFA qui devaient servir à la construction de l’Assemblée nationale à Porto Novo ; les eaux lagunaires du pays du vaudou sont troubles et charrient des affaires plus nauséabondes les unes que les autres.


Franchement, ces derniers temps, l’ancien Quartier latin de l’Afrique nous donne des exemples carrément décalés par rapport à l’image qu’on avait ou se faisait de ce pays. En effet, le Bénin c’est la terre de la conférence nationale souveraine qui a exorcisé le passé et projeté ce pays dans la démocratie, une démocratie où l’alternance au sommet de l’Etat est entrée dans les mœurs politiques depuis belle lurette.

Mais force est aujourd’hui de reconnaître que cette image est en train de partir en lambeaux, tant les coups tordus et autres deals sur les deniers publics prennent de plus en plus de l’ampleur. Dernier épisode en date : le scandale dit de l’affaire de la construction du siège du Parlement. 12,5 milliards de F CFA ont été débloqués par le Trésor public, mais sur le terrain depuis, on ne voit rien de concret alors que l’édifice devrait déjà être achevé depuis.

Cette affaire a fait tomber des têtes et pas des moindres, puisque des mogo puissants sont dans la nasse de la justice: des ministres, des députés, des entrepreneurs, des financiers, etc. La dernière personnalité à être épinglée est le ministre béninois de l’Environnement, Blaise Ahanhanzo-Glele, qui a été interpellé le mardi 22 janvier 2013 ; avant lui, en début janvier, une dizaine de personnes avaient été arrêtées dont François Nougbegbessi, ancien ministre de l’Urbanisme.

Que ce soit cette affaire de dilapidation des fonds de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, celle du scandale de la pyramide financière ou encore celle de l’empoisonnement du chef de l’Etat, il y a un constat que l’on peut faire : des proches du président Boni Yayi sont mouillés. C’est dire que le premier des Béninois semble entouré d’hommes qui savent certains se muer en vrais requins se repaissant sans vergogne des alevins, des subsides publics. Boni Yayi a donc un grand ménage à faire pour ne pas se compromettre lui-même. Il se doit en conséquence de nettoyer à grande eau ses écuries.

Mais à vrai dire, à défaut d’épurer son entourage immédiat, on constate que le maître de Cotonou n’hésite pas à scier les branches pourries de son arbre chaque fois qu’un scandale éclate. On l’a vu à l’œuvre, dans chaque affaire, Boni Yayi «livre à la justice» les présumés fautifs, refusant ainsi de mettre à l’abri des foudres de la loi des proches suspects.

Ce faisant, c’est aussi une leçon que le Bénin donne aux Etats africains où la loi, non écrite veut que la justice ne fourre jamais son nez dans les affaires, aussi louches soient-elles, des proches des dirigeants. Parce que convaincus de bénéficier en toute circonstance du paratonnerre du chef de l’Etat, sous nos tristes tropiques, beaucoup de gourous sont des champions de l’arrogance et narguent la société et les acteurs de la justice.

Si seulement l’exemple de Boni Yayi pouvait faire tache d’huile, nul doute que nombre de nos Etats seraient aujourd’hui beaucoup plus ordonnés, et les puissants feraient moins la pluie et le beau temps, puisqu’ils savent qu’à la moindre incartade, ils répondraient de leurs actes. En cela, malgré les différents scandales qui impliquent de grandes personnalités, le Bénin reste et demeure un exemple, un modèle…



San Evariste Barro

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