Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5283 du 23/1/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Société

Salif Barro, député RDB : « Rien n’oblige le CDP à accepter Mamadou Ouattara du RDB comme premier adjoint au maire »
Publié le mercredi 23 janvier 2013   |  Le Pays




 Vos outils




Quelques jours seulement après son investiture le 28 décembre 2012 comme député de la Comoé, Salifou Barro a été appelé le 13 janvier dernier à la rescousse à Sidéradougou, l’un des plus grands départements de la région des Cascades, où les militants de son parti, le Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB), préparaient une marche de protestation, pour le 14 janvier 2013 contre le tout nouveau Conseil municipal qui n’aurait pas tenu sa promesse de confier le poste de premier adjoint au maire à Mamadou Ouattara, responsable RDB de la place. A ce qu’on dit, cette marche risquait de déborder tant les esprits étaient sérieusement remontés contre le CDP. De retour de Sidéradougou, nous avons rencontré l’élu pour en savoir davantage. Au-delà de cette question, Salifou Barro se prononce sur le déroulement des élections à Banfora.

« Le Pays » : Quels sont les vœux que vous formulez aux habitants de la Comoé que vous représentez à l’Assemblée nationale et ceux du Burkina tout entier en ce début d’année ?

Salif Barro : Pour cette année qui vient de commencer, je formule les vœux d’une parfaite cohésion sociale et d’une entente entre les fils et les filles de la Comoé afin de booster véritablement son développement.

Vous voilà à l’Assemblée nationale. Quelle sera votre stratégie au cours des cinq années que vous allez y passer ?

Je n’ai pas de stratégie particulière. Tout le monde le sait, le rôle d’un député est de voter la loi, de consentir l’impôt et de contrôler l’action du gouvernement. En allant à l’Assemblée nationale, nous allons nous inscrire dans cette logique et comme nous sommes en contact direct avec les populations, nous allons proposer des lois qui cadrent avec la réalité de la base.

Citez-nous quelques-unes de ces lois ?

Dans le domaine du commerce, par exemple où j’exerce, je pense que nous allons faire des propositions pour faire en sorte que les acteurs de ce secteur puissent mieux se structurer. De plus, la région des Cascades est un concentré de questions cruciales qu’il faut s’atteler à résoudre. Je pense par exemple à la SN-SOSUCO, aux Grands moulins du Burkina (GMB) et au développement de l’agriculture qui est, à mes yeux, le point de départ du véritable développement de la région des Cascades. De mon point de vue, la question de l’agriculture n’est pas prise au sérieux et cela doit changer.

Le 13 janvier dernier, vous étiez à Sidéradougou où vous avez éteint le feu d’une marche de protestations qui se préparait. Quel était le problème ?

C’est à l’issue de l’élection du maire et des autres membres du Conseil municipal que des problèmes sont nés dans cette commune. Informé du problème, le haut-commissaire de la Comoé m’a saisi en précisant que les initiateurs de la marche sont mes proches et qu’il fallait faire quelque chose. A entendre les initiateurs de la marche, le CDP et le RDB se sont dit préoccupés par l’épanouissement de Sidéradougou qui souffre de la division durant le premier mandat. Tous ont alors souhaité que les différentes sensibilités de la commune soient représentées au sein du Conseil municipal. Selon les sages que j’ai trouvés sur place le 13 janvier dernier, le candidat du CDP à la mairie a partagé le même point de vue et a même laissé entendre que c’est pour ramener la cohésion sociale dans la commune qu’il a décidé de briguer le poste de maire. Il s’est donc engagé à prendre le responsable local du RDB, Mamadou Ouattara, comme premier adjoint. Je précise que le CDP est majoritaire dans ce conseil. Cet engagement a changé à trois jours de l’installation du Conseil municipal. Le CDP ne voulait plus de Mamadou Ouattara comme adjoint au maire. Voilà d’où est parti le mécontentement d’une partie de la population ; ce qui a fait germer l’idée de la marche que les militants avaient prévue le 14 janvier 2013. Le haut-commissaire m’a donc demandé d’intervenir parce que selon les informations dont il disposait, cette marche était loin d’être pacifique.

En quoi à consister votre action à Sidéradougou ?

Une fois à Sidéradougou, j’ai effectivement pu mesurer la grandeur de la colère. J’ai trouvé au domicile du responsable de mon parti, plus de 70 vieux, plusieurs centaines de jeunes, le chef du village et les représentants de certaines communautés vivant dans la commune. A l’issue de la rencontre que j’ai eue avec eux, certains vieux ont versé des larmes tant cette marche leur tenait à cœur. Je leur ai fait savoir que les closes entre eux et le CDP n’ont pas de fondement pour moi. Nous sommes en politique et il ne revient pas au CDP de nous concéder son pouvoir. Bien avant, je leur ai dit de travailler sur le terrain s’ils veulent remporter les postes qu’ils convoitent et le scrutin du 2 décembre 2012 était prévu pour cela. D’ailleurs, rien n’oblige le CDP à accepter Mamadou Ouattara comme premier adjoint. Et en tant que responsable du RDB dans la Comoé, je ne voudrais pas que le parti soit comptable de la gestion qui sera celle de la commune entre 2013 et 2018. Nous avons perdu, le CDP n’a qu’à gérer la commune. J’ai donc demandé à mes militants de surseoir à cette marche et de se préparer pour les échéances électorales à venir.

Quel commentaire faites-vous du déroulement des élections à Banfora et en tant qu’opposant, comment avez-vous accueilli la disqualification de la liste CDP ?

Les choses se sont passées comme nous l’avons tous suivi. En ce qui concerne Banfora, il faut reconnaître que cela n’a pas été facile. Le CDP ne partait pas aux élections municipales et la situation était, il faut le dire, tendue. Il y a eu des bureaux qui ont été saccagés. C’était la première fois dans notre pays qu’un parti au pouvoir tente de brûler les urnes, chose qui est souvent l’apanage de l’opposition. Mais en dehors de ces problèmes, je pense que les élections se sont bien déroulées à Banfora.

Mamoudou TRAORE

 Commentaires