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Le Pays N° 5283 du 23/1/2013

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Tiédeur des pays arabes face à l’intervention au Mali : Un soutien tacite au terrorisme religieux ?
Publié le mercredi 23 janvier 2013   |  Le Pays




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Bientôt un an que l’agression contre le Mali perdure ! Sur la planète, les pays arabes sont de ceux à n’avoir pas encore pris une position tranchée contre les terroristes islamistes qui ont agressé le Mali voisin. Que veulent donc les partenaires arabes ? Lorsqu’ils ouvrent la bouche, c’est pour dire des choses qui surprennent et irritent à la fois ! La dernière prise de position qui amène à s’interroger, est celle du président Morsi d’Egypte, visiblement amer et très remonté contre la coalition franco-malienne qui a mis les agresseurs en déroute. En dépit de la dure réalité, il désapprouve l’intervention armée et recommande le dialogue. Pourtant, la preuve a été donnée que le dialogue ne débouche sur aucun résultat avec des gens bornés, surtout les djihadistes. Lorsqu’il s’agit des autres, on les pousse à négocier.

On n’hésite toutefois pas à mâter, lorsque le problème se trouve à l’intérieur de ses propres frontières. Le cas algérien est à cet égard éloquent. En matière de dialogue, Morsi lui-même n’est pas un exemple. Dans son propre pays, l’Egypte, discute-t-il avec les opposants ? Resterait-il les bras croisés en cas d’agression de son pays ? En prenant ouvertement position contre l’intervention armée au Mali, il feint d’ignorer l’importance de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. L’ensemble des Etats membres de l’Union africaine (UA) reste pourtant attaché à ce sacro-saint principe défendu depuis les indépendances des années 60 avec la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA). Le tout nouveau chef de l’Etat égyptien préfère ignorer que toute l’Afrique applaudit le juste combat mené pour bouter hors des frontières du Mali les agresseurs islamistes. Devait-on, selon lui, laisser l’ennemi poursuivre sa sale besogne ? Peut-être trouve-t-il que les terroristes n’ont pas suffisamment souillé l’Islam en violant filles et femmes, en dépouillant et massacrant des frères d’un pays à la population majoritairement musulmane, et qui n’aspire qu’à vivre en paix. A croire que sous sa gouverne, l’Egypte nouvelle aurait pactisé avec ces « fous de Dieu » ! On note que, contrairement à ses prédécesseurs, celui que les « Frères Musulmans » ont porté au trône pharaonique n’a toujours pas affiché un intérêt réel pour l’Afrique subsaharienne. En attendant, la sortie du raïs inquiète et sème des doutes quant à ses intentions. L’opinion attend qu’il se prononce clairement : solidarise-t-il oui ou non avec les peuples éprouvés d’Afrique subsaharienne ? La France lutte contre des terroristes et assiste de manière légitime les pays africains dans la défense de leur intégrité territoriale. Qu’on ne s’y méprenne point ! Ceux qui ont des comptes à régler avec la France ou l’Occident doivent éviter de faire l’amalgame, et de réduire comme peau de chagrin la lutte du peuple malien et de ses alliés contre l’agression de terroristes se réclamant honteusement de l’Islam. Les actes racistes et barbares dont ces terroristes sont les auteurs montrent qu’ils n’ont rien à voir avec l’Islam tolérant et modéré dont l’Afrique noire a hérité du passé, au contact avec des théologiens arabes. Jamais le continent ne se laissera ensorceler par des illuminés dont les desseins sont aujourd’hui sans équivoque. Et tous ceux qui les soutiennent d’une manière ou d’une autre, discrètement, matériellement, financièrement ou diplomatiquement, porteront devant l’histoire la responsabilité d’un éventuel retournement de situation dans la coopération arabo-africaine. Longtemps, l’Afrique noire a soutenu les pays arabes dans les tentatives de résolution du conflit israélo-palestinien.

Certes, en retour, elle a bénéficié de soutiens multiformes. Mais, que l’on ne se trompe point ! Jamais les peuples africains ne se laisseront aliéner par des officines obscures, au service de causes tout aussi obscures. Dorénavant, on y regardera par deux fois avant de s’ouvrir à ces pays et leurs ONG officiellement engagés dans le combat contre la pauvreté, mais qui, de manière insidieuse, distillent des idéologies qui font la promotion d’un Islam à l’opposé des droits humains, autant que de la culture du pays hôte. Aucune culture n’est supérieure à une autre ! Et si dans leur foi en Dieu, les hommes peuvent se retrouver, force est cependant de reconnaître qu’ils peuvent connaître des différences dans leurs pratiques religieuses. A preuve, d’un pays arabe à l’autre, le culte religieux n’est pas le même, s’agissant de la religion musulmane en particulier. Ignorer la liberté de choix, les différences dues à l’histoire, propres au contexte et à la culture, c’est nier l’évidence, et exposer l’humanité à des confrontations inutiles. En cela, les prises de positions de certains pays arabes « amis » inquiètent sérieusement ! Par leurs propos et agissements hors contextes, des acteurs politiques majeurs de ces pays sèment le trouble dans les esprits. En même temps, ils prouvent qu’ils n’ont aucun intérêt à voir se développer la démocratie républicaine dans leur milieu. De ceux-là, l’Afrique subsaharienne finira par se démarquer tôt ou tard. Face à l’agression des terroristes, on attend, avec empressement, que les outils de solidarité se manifestent très rapidement. Les états-majors africains ont besoin de financement pour mobiliser les troupes, et disposer de moyens adéquats pour aller à l’assaut de l’envahisseur. Qu’attend-on pour les appuyer ? Les pays arabes désireux de poursuivre sincèrement leur coopération avec les pays d’Afrique noire se doivent de les respecter, pour se faire respecter en retour. Ceux qui cherchent à entreprendre des croisades, autrement dit une colonisation religieuse, trouveront toujours les peuples africains en face. Mais il nous faut savoir faire la différence entre religion et terrorisme, terrorisme islamiste et religion musulmane. Aux exégètes de l’islam qui maîtrisent le Saint Coran de savoir distiller la bonne nouvelle, et d’encadrer comme il se doit les fidèles jugés fragiles. Quoi qu’il en soit, l’agression perpétrée par une bande de terroristes islamistes, la vigueur de l’intervention armée autant que la solidarité agissante de la France et de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne à l’endroit du Mali marqueront assurément d’une pierre blanche les rapports entre les deux mondes arabe et africain. La tiédeur de certains pays arabes et les propos pleins de mépris et d’indifférence de la part d’officiels arabes donnent inévitablement à penser que ceux-ci apportent un soutien tacite au terrorisme religieux. La déception à ce niveau est si grande sur le continent que si l’on n’y prend garde, la coopération arabo-africaine connaîtra, dans un futur pas lointain, des moments fort difficiles.

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