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Le Pays N° 5281 du 21/1/2013

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Campagne cotonnière 2012-2013 dans la boucle du Mouhoun : Le GPC féminin Gbwadima pulvérise le rendement régional
Publié le lundi 21 janvier 2013   |  Le Pays




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Débutée le 21 décembre 2012, l’opération de paiement du prix du coton graine de la campagne 2012-2013 aux producteurs dans la région cotonnière de la Société des fibres et textiles (SOFITEX) de Dédougou se poursuit. Le 17 janvier 2013, 116 groupements villageois de producteurs de coton (GPC) ont reçu le fruit de leur labeur qui s’élève à plus d’un milliard 500 millions de F CFA.

Un milliard 518 millions 715 356 F CFA. C’est le montant réparti entre 116 groupements de producteurs de coton (GPC) de la région cotonnière de Dédougou le 17 janvier 2013. Parmi les bénéficiaires de cette cinquième opération de paiement du prix du coton graine de la campagne 2012-2013 aux producteurs de la Boucle du Mouhoun, figure le GPC féminin Gbwadima de Kona dans le Mouhoun. Avec ses 11 membres, Gbwadima ou foyer heureux en langue Dioula, qui s’essaye à la production du coton depuis 5 campagnes a produit, pour la présente campagne, 16 160 Kg de coton sur les 13 hectares emblavés. Il a engrangé près de 3 millions comme revenu net. Pour cela, ce GPC a reçu la somme de 2 millions 671 357 F CFA. A l’agence Ecobank de Dédougou où le paiement a eu lieu, Mauton Sé, présidente du GPC Gbwadima s’est exprimée en ces termes « C’est le fruit du labeur des femmes. C’est l’argent du coton ». Elle a précisé que l’argent servira à payer des vêtements aux enfants, à améliorer le repas comme l’indique leur slogan et à préparer la campagne prochaine.

Des amazones confrontées à une kyrielle de difficultés

Si toutes les bénéficiaires se réjouissent de la célérité du paiement, elles ont cependant égrené une kyrielle de difficultés. Mauton Sé a confessé en ces termes : « Nous ne sommes pas confrontées à un problème foncier. Cependant, on constate que généralement, les hommes ne cèdent pas des terres fertiles aux femmes. Si fait que nous sommes obligées de fournir beaucoup plus d’effort par l’apport de la fumure organique. De même, le manque de matériel et d’équipement agricole constitue de grosses difficultés ». Et Jérôme Dabiré, agent technique coton, et encadreur du GPC d’ajouter que c’est dans une vraie combativité que ces femmes mènent cette activité. Puis il renchérit : « Au regard du poids culturel qui pèse sur la femme en milieu rural, on peut s’en féliciter et même s’en orgueillir. A l’entrée de la campagne, elles ne sont pas libres. Elles doivent d’abord aider leur mari avant de mener leurs activités. De même, elles sont obligées de compter sur le matériel aratoire de leur époux. C’est pourquoi je demande aux uns et aux autres de ne pas hésiter à les aider et à les accompagner. Je puis vous assurer que ce sont de vraies amazones, mais confrontées à des difficultés ». Malgré ces contraintes, Gbwadima fait la fierté de la région cotonnière de Dédougou. Seul et unique groupement féminin de production de l’or blanc dans la Boucle du Mouhoun, ce GPC a un rendement d’une tonne 243 Kg à l’hectare contre une moyenne régionale de 980 Kg. Pour le chef de la région cotonnière (CR), de Dédougou, Abdoulaye Koumaré, ces efforts sont à saluer. Aussi s’est-il engagé à accompagner ce GPC qui entend emblaver 30 ha la campagne prochaine avec une production attendue de 40 tonnes. Selon toujours M. Koumaré, la rapidité dans le paiement du coton graine est à mettre à l’actif de chacun des acteurs de la filière. « C’est à l’issue des forums de préparation de la commercialisation que la SOFITEX a pris l’engagement avec les producteurs de les payer, aussitôt qu’elle ramasse le coton » soutient le CR. A l’en croire, l’opération se poursuit. « L’on n’attend plus que les demandes de paiement pour les traiter et les payer chaque décade. C’est dire donc que la balle est dans le camp des producteurs. S’ils veulent l’argent, ils doivent faire rentrer leur production cotonnière à l’usine, déposer immédiatement leurs demandes de paiement et patienter 10 jours, le temps de traiter leurs dossiers et l’argent sera disponible ». Cette volonté, a conclu Abdoulaye Koumaré, vise donc à permettre au cotonculteur de disposer au moment voulu, du fruit de son travail, afin de subvenir à temps à ses besoins sans désormais devoir s’endetter pour attendre l’argent du coton. Parallèlement à ces opérations de paiements, d’autres paiements sont faits par la BOA, la SOFITEX et le réseau des caisses populaires. Une soixantaine de producteurs individuels sont également concernés par l’opération de paiement. En rappel, la région cotonnière de Dédougou compte 1 457 GPC, 37 000 exploitations de coton et trois usines d’égrenage à Bondoukouy, Dédougou et Solenzo. Cette région produit, en moyenne, 80 000 tonnes par an et se hisse en tête du peloton de production au niveau national. Pour la présente campagne cotonnière, ce sont 107 000 hectares qui ont été emblavés. La production attendue est estimée à 103 000 tonnes. A terme, le revenu net aux producteurs est évalué à 13 583 000 000 de FCFA. A cela pourraient s’ajouter des ristournes.

Serge COULIBALY

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