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Rentrée du barreau burkinabè : les avocats font le procès de la corruption dans la justice
Publié le vendredi 20 mars 2015  |  FasoZine
Barreau
© aOuaga.com par A.O
Barreau du Burkina : entre rentrée solennelle et 25e anniversaire
Jeudi 19 mars 2015. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a présidé la cérémonie de rentrée solennelle ainsi que la commémoration du 25e anniversaire du barreau du Burkina




Le Barreau burkinabè organise sa rentrée ces 19 et 20 mars 2015. En même temps, il commémore ses 25 ans d’existence. Célébré sous le thème « Gouvernance juridique et judiciaire des investissements en Afrique : quel rôle pour l’avocat ? », ce double évènement enregistre la participation de l’ensemble des Barreaux de l’Uemoa et de ceux de pays africains, d’Europe et du Canada. A la cérémonie d’ouverture ce matin, la plupart des intervenants ont souligné la nécessité de former les avocats et de lutter contre la corruption.

Pour souffler sa 25e bougie, le Barreau burkinabè a accordé très peu de place aux réjouissances. Tout juste ont-ils glissé un cocktail-dinatoire et une visite au village artisanal de Ouagadougou dans le programme, préférant consacrer les deux journées de leur rencontre et la totalité de leur énergie à la réflexion sur le thème : « Gouvernance juridique et judiciaire des investissements en Afrique : quel rôle pour l’avocat ? »

L’acte 1 de cette commémoration a été la cérémonie d’ouverture ce jeudi 19 mars 2015 à Ouagadougou. Présidée par Michel Kafando, président du Faso, qui a aussi joué le rôle de maitre de cérémonie, elle a été riche en interventions. Il y en a eu six au Total. Celle de Me Pierre Yves Joly a surtout loué les liens qui unissent le Barreau du Lyon (le 2e de France, avec 3 000 membres), dont il est le Bâtonnier, à celui du Burkina Faso. L’avocat français à également salué cette rentrée qui permet à des avocats d’horizon divers de se retrouver et d’échanger « sur une thématique qui n’a pas de patrie ».

Faire montre de plus d’agressivité
Les premières réflexions sur le thème à proprement parler viendront de Me Ahmet Bâ, président de la Conférence internationale des Barreaux. « Comment les avocats doivent-ils aborder la délicate question de leur rôle en vue d’une meilleure gouvernance des investissements ? », s’est-il interrogé. Alors que l’Afrique est présentée comme un continent à fort potentiel de croissance, avec des besoins dans le domaine des investissements très importants, « il revient aux avocats de faire montre de plus d’agressivité pour s’ouvrir de nouvelles sphères de concurrence », préconise l’avocat sénégalais.

Et pour élargir cet horizon, une seule recette : investir les divers domaines du droit : audiovisuel, droit minier, droit du sport, de la protection des données personnelles. « L’avocat doit aller à la conquête de ces nouveaux marchés afin de ne plus être confiné au prétoire. (…) Il doit pouvoir faire du conseil, de la médiation, de l’arbitrage ».

Evidement, note Me Bâ, tous ces efforts seraient vains sans la lutte contre la corruption. « La lutte contre la corruption dans le milieu judiciaire aura elle aussi besoin d’un balai citoyen », assène l’avocat sénégalais. A l’en croire, « Tant que les pratiques de corruption ne seront pas extirpées de la gouvernance économique, politique et judiciaire, il n’y aura jamais de sécurité des investissements ».

Barreau rentree

La «maladie de famille»
La question de la formation et de la lutte contre la corruption préoccupe également le Barreau du Burkina Faso. Comme l’indique son Bâtonnier, Me Mamadou Traoré, la corruption en milieu judiciaire est la « maladie de famille » qui menace même l’existence de la profession. « Il faut écarter les poncifs du genre la justice est à l’image de la société. « Non, la corruption en milieu judiciaire est inacceptable. Quand les autres secteurs sont corrompus, il faut une justice forte, crédible et impartiale pour juger. Mais si celui qui doit juger est lui-même corrompu, que faire ?», interroge le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina, pour qui ce fléau « est un frein à l’investissement car les investisseurs ne prennent jamais le risque d’investir là où il y a insécurité juridique. »

Pour Me Traoré, l’une des solutions à cette situation est la formation qui, d’après lui, conditionne la discipline, la maitrise des règles éthiques et la compétence. « Un avocat sans formation technique est un corrupteur en puissance », lance Me Mamadou Traoré, en ajoutant que cette formation peut également permettre aux avocats burkinabè de conquérir des marchés à l’international. C’est la raison pour laquelle le Barreau burkinabè prévoit, dans son plan quinquennal de recrutement, de porter le nombre d’avocat de 190 actuellement à 350 en 2020.

A noter que des conférences sur le thème principal, la corruption et la sécurisation des investissements en Afrique vendront meubler le programme de ce double événement qui s’achèvera par un dîner gala.

DTS



Discours de rentrée du bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina, Me Mamadou Traoré
Publié le: 19/3/2015  |  aOuaga.com Radio

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