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Transition politique au Burkina : Les membres du CNT pour la révision de la Constitution
Publié le lundi 16 mars 2015  |  Le Pays




Le 1er cadre d’échanges directs entre le gouvernement et les députés de la transition a eu lieu dans l’après-midi du 13 mars 2015, au siège du Conseil national de la transition (CNT). Au menu des échanges : la baisse du prix des hydrocarbures, le démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et la révision de la Constitution en vue de passer à une Ve république. Avaient représenté le gouvernement à cette rencontre présidée par le président du CNT, Chériff Sy, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, et celui des Sports et des loisirs, David Kabré.


A cette 1re rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’exercice de mission de contrôle de l’action du gouvernement par le Conseil national de transition, une question d’actualité et deux questions orales suivies de débats ont été adressées au gouvernement de la transition, représenté par le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, et celui des Sports et des loisirs, David Kabré. Il s’agit de la baisse des prix des hydrocarbures, du démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et de la révision de la Constitution en vue de passer à une Ve république. C’était dans l’après-midi du 13 mars dernier, au siège du Conseil national de la transition (CNT). Sur la question du prix des hydrocarbures, le député Aboubacar Balima a voulu comprendre, entre autres, pourquoi l’on ne ressent pas une répercussion sensible sur le prix du litre à la pompe au Burkina Faso, malgré la baisse du prix du baril à l’international. Avant de répondre à cette question, la délégation gouvernementale a sollicité une pause de 15 minutes pour une concertation, avant de revenir signifier qu’elle n’avait pas été saisie à temps sur la question d’actualité et que la réponse à la question pourrait être apportée au cours de la prochaine session prévue pour le 20 mars prochain. Toutefois, l’auteur de la question, Aboubacar Balima, a dit rester sur sa soif. « J’estime que c’est une question très importante car, après l’insurrection populaire, la diminution des prix des hydrocarbures a été l’une des questions qui sont revenues, à cause de la vie chère. Nous avons estimé que cette baisse est très essentielle pour diminuer la vie chère au Burkina Faso. Je ne suis pas du tout satisfait de la réponse apportée par le gouvernement qui a décidé de renvoyer la question au 20 mars prochain, pour nous apporter des éléments de réponse », a-t-il soutenu. Après cette question d’actualité, la 1re question orale relative au démantèlement du RSP fut posée par le député Daogo Jean S. Samma. Ce dernier a demandé au gouvernement s’il n’est pas préférable de dissoudre ce corps spécial et confier la charge de la sécurité présidentielle à la gendarmerie, notamment au groupement d’escorte, d’honneur et de sécurité détaché à la présidence.

Le RSP est constitué entre 1000 et 1500 personnes

Dans sa réponse, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, a d’abord défini les rôles et les missions du RSP dont la défense et la protection des biens des Burkinabè, la sécurité du chef de l’Etat, la lutte contre le terrorisme, avant d’indiquer que le président du Faso, Michel Kafando, a instruit la mise en place d’une Commission de réflexion dont les conclusions seront amendées à plusieurs niveaux, avant d’être remises au plus tard le 10 avril prochain. A son avis, plusieurs problèmes se posent, en ce moment, sur cette question de démantèlement du RSP. Il s’agit, entre autres, de la réaffectation de ce corps d’élite qui a une formation particulière, de l’affectation des matériels notamment l’armement qui se trouve à Kosyam et que les éléments du RSP sont les seuls à pouvoir utiliser, de la sécurité du Chef de l’Etat. Autant de réponses qui n’ont pas satisfait les membres du CNT dont la plupart demandent le démantèlement de ce corps dans un bref délai, afin de faire disparaître de la mémoire collective des Burkinabè qui ne retiennent que crainte et méfiance de ce corps. Dans la foulée des débats, certains ont voulu savoir, entre autres, le nombre et la composition de ce corps d’élite, si les véhicules qui ont escorté l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, hors du pays le 31 octobre 2014 sont vraiment rentrés au pays, les raisons qui avaient incité le régime déchu à confisquer la plus grande partie de l’armement du pays au palais présidentiel. Et le président du CNT, Chériff Sy, de clôturer la série des interventions en ces termes : « Qu’est-ce qu’une unité d’élite ? Le RSP est-il une unité d’élite ou une unité de rebelles ? Comment sanctionne-t-on les rebelles ? ». Répondant à la série des questions, le ministre Boubacar Ba a révélé que le RSP est constitué entre 1000 et 1500 personnes et que la composition de ce corps serait confidentielle. Pour lui, les armes qui sont à Kosyam n’ont pas été confisquées par le RSP. « C’est le gouvernement qui avait décidé de mettre ces armes en sécurité au palais présidentiel », a-t-il dit. Somme toute, il a souhaité que les députés de la transition laissent le temps au président du Faso, Michel Kafando, par ailleurs chef suprême des armées, de mûrir sa réflexion. « Seul le chef de l’Etat a le dernier mot », a-t-il dit. Mais, les députés de la transition, à l’image du député Daogo Jean Sothère Samma, sont restés sur leur soif. Séance tenante, le député Samma a remis des propositions au président du CNT, Chériff Sy, qui les examinera avec les autres membres du bureau du CNT. Après les débats houleux sur la question du démantèlement du RSP, une deuxième question orale a été posée par le député Guiésrima Philippe Bonkoungou, sur la révision de la Constitution du 2 juin 1991, en vue de passer à la Ve république. Un idée qui a été soutenue par la plupart des députés qui ont estimé que la Constitution actuelle, dans son ensemble, doit être revue de façon consensuelle avec les Organisations de la société civile (OSC), les partis politiques et les membres du gouvernement, avant la fin de la transition. Cela, au regard des causes majeures de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, liées entre autres à la révision de l’article 37 de la Constitution et à la mise en place du Sénat. Toute chose qui éviterait, selon eux, que le régime qui sera mis en place au soir des élections à venir, ne « puisse tailler la Constitution en sa faveur ». En réponse, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, a rappelé que conformément à la loi organique de la Charte africaine de la transition, une Commission de réconciliation nationale et des réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles a été mise en place pour recueillir les différentes propositions. Il faut retenir qu’à cette 1re rencontre entre gouvernement et députés de la transition, on notait la présence de 79 députés et 21 absences non excusées. Rendez-vous a été donc pris pour le 20 mars prochain, pour la prochaine séance.

Mamouda TANKOANO
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