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Bendré N° 699 du 28/8/2012

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Enrôlement biométrique : Des raisons avouées et inavouées sur une prolongation
Publié le vendredi 7 septembre 2012   |  Bendré


Me
© Autre presse
Me Barthélémy Kéré
Président de la CENI


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La classe politique est restée divisée sur le prolongement ou non de l’enrôlement biométrique. Divisée certes, mais la grande tendance veut que les choses s’arrêtent là et que le processus suive son cours normal, conformément aux plans établis au départ. C’est l’essentiel de ce qui ressort des rencontres initiées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec les acteurs politiques.

La CENI n’en demandait pas mieux. Jusqu’à ce que nous finissions de tracer ces lignes, son Président, Kéré, a jugé que son institution ne prolongera pas l’opération d’enrôlement, comme le réclament certains dans le but de grignoter sur le 45% d’électeurs restants, soit environ trois millions de Burkinabè. Selon les explications de Me Kéré, les moyens techniques, matériels et financiers de la CENI ainsi que le chronogramme fondé sur les délais légaux, ne permettent pas d’organiser des séances de rattrapage sur tous les sites d’enrôlement.

Si dans sa globalité, la classe politique est donc d’accord pour que l’opération de rattrapage n’ait pas lieu, il faut quand même souligner qu’il y a eu des virements, des revirements et des tentatives de manipulation de la situation de la part de certains acteurs. Primo, certains partis politiques (et non des moindres) ont laissé passer l’information comme quoi ils ne seraient pas partants pour une prolongation des opérations. Or, dans la réalité, il semble qu’ils en voulaient. La raison est qu’ils n’avaient pas eu le temps et les manœuvres nécessaires pour faire enrôler certains groupes. Il se pourrait que certains aient peur du chiffre actuel des inscrits car ils n’ont pas cette certitude que la majorité leur reviendrait.

Secundo, au cours de leur concertation sur la prolongation ou non de l’enrôlement, les partis politiques affiliés au Chef de file de l’Opposition se sont rendu compte qu’ils risquaient de se laisser embarquer dans une opération dont ils pourraient être les grands perdants. A titre d’exemple, s’il fallait renvoyer les opérations dans les chefs lieux de province avec possibilité de se placer dans des lieux à forte demande, il va s’en dire que seuls les partis qui ont des moyens financiers importants pourront mobiliser leurs partisans pour qu’ils réclament une éventuelle venue des opérateurs.

Tertio, une autre catégorie de partis voulait le prolongement des délais d’enrôlement pour répondre à leurs insuffisances organisationnelles et leur attentisme durant tout le processus d’enrôlement. Ce prolongement que ces partis demandent leur permettrait de mieux s’organiser et certainement de préparer leurs listes de candidats. C’est aussi cela la réalité, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’urgence à organiser des élections au Burkina Faso et qu’il faudrait prendre le temps qu’il faut pour bien les préparer.

Notre conviction est que les partis politiques n’ont pas ou assez joué leur rôle de mobilisation de leurs militants. Ceux qui accusent tout de go l’insuffisance de communication autour du processus (ce qui n’est pas faux), oublient de préciser qu’ils n’ont pas été capables de construire une communication et une stratégie qui leur soient propres, pour mobiliser les citoyens. Les plus nantis ont pensé qu’ils suffisaient de distribuer de l’argent aux gens pour leur faire sortir de leurs différents trous. Autrement dit, les partis politiques, qu’ils soient riches ou pauvres, n’ont pas eu, peut-être, les bonnes manières. Il est clair que le contribuable ne soit pas d’accord pour financer les corrections que certains voudraient parce qu’ils ont fait montre d’un certain nombre d’insuffisances.

Après tout, les partis politiques doivent tirer leçon de ce qui vient de se produire et travailler à élargir leur base, à se construire des plans et des stratégies novateurs de conquête de l’électorat, à rechercher plus intelligemment les moyens matériels, financiers et humains de leur action. Ce n’est pas en restant à gueuler à Ouagadougou qu’un parti politique se fait connaître dans les endroits reculés du Burkina Faso. Il faut dire que mis à part le parti au pouvoir qui profite de la concentration des ressources financières et humaines entre ses mains, les autres partis auront du mal à faire le minimum qui est demandé, en particulier en face d’un potentiel électoral assez capricieux. Malgré tout, il faut aller au charbon ; c’est la raison d’être d’un parti politique.

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