A l’appel de certaines Organisations de la société civile (OSC), des centaines de Burkinabè ont pris d’assaut l’aéroport international de Ouagadougou dans l’après-midi du jeudi 12 mars 2015. Ils sont venus accueillir le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), Auguste Denise Barry, et sa délégation de retour d’une tournée d’explication sur le report du vote des Burkinabè de l’étranger.
L’aéroport international de Ouagadougou a connu une ambiance particulière dans l'après-midi d'hier jeudi 12 mars 2015. La cause, le retour de la mission d'explication du report du vote des Burkinabè de la diaspora. Après une tournée qui a conduit les membres successivement au Ghana, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Gabon le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), Auguste Denise Barry, et sa délégation ont été accueillis en triomphe par une grande foule mobilisée, à cet effet.
Deux heures avant l’arrivée de la délégation, le salon ministériel de l’aéroport a fait le plein. A côté des journalistes de divers organes de presse, des responsables d’Organisations de la société civile (OSC) n'entendaient pas se faire conter l’évènement. Il s’agit pour l’essentiel de Marcel Tankoano du Mouvement M21, de Hervé Ouattara du Collectif anti-référendum (CAR) et de Safiatou Lopez de l’Association pour la promotion de la démocratie et la citoyenneté (APDC). Le temps d’attente est consacré à de petites causeries sur la situation nationale avec en toile de fond, les derniers évènements survenus en Côte d’Ivoire au cours de la tournée du ministre Barry.
Pendant ce temps, dehors, une grande foule composée majoritairement de jeunes encadrés par un dispositif sécuritaire impressionnant, attend la délégation. Vêtus de tee-shirts blancs sur lesquels on peut lire : «Nous n’avons qu’une seule patrie, nous la protégeons vaille que vaille», ces jeunes alignés sur deux longues files, donnent de la voix à travers des slogans, sous la houlette du coordonnateur du Mouvement plus rien ne sera comme avant (MPRESCA), Idrissa Nogo, mégaphone en main. «Est-ce que la communauté burkinabè de Côte d’Ivoire doit nous mettre la honte ?» lance-t-il. «Non !», répond le public. A 13 h55 minutes, l’avion du ministre Auguste Denise Barry et sa délégation se pose sur le tarmac de l’aéroport. En compagnie du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Jacob Pasgo, des présidents du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger(CSBE), Lambert Alexandre Ouédraogo, et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélémy Kéré, le MATDS a été accueilli au salon présidentiel par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. S’entretenant avec la presse, Yacouba Isaac Zida a remercié la population pour la forte mobilisation. «Le compte-rendu que nous avons eu, les attitudes, les comportements qui se sont produits en Côte d’Ivoire sont vraiment indignes des Burkinabè. Nous appellons nos compatriotes qui sont auteurs de ces comportements à se ressaisir pendant qu’il est temps», a-t-il confié. Par la suite, c’était au tour de Auguste Denise Barry de se prêter aux questions des journalistes. Selon le ministre, la délégation envoyée en mission par le chef de l’Etat avait deux objectifs majeurs : dans un premier temps, renforcer la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et les pays visités en transmettant les messages du Président du Faso, Michel Kafando, à ses homologues. Le deuxième objectif, a expliqué le chef de la délégation, était de sensibiliser les compatriotes sur les raisons de la non prise en compte de leurs voix pour les élections à venir.
Si les étapes du Ghana, du Mali et du Gabon n’ont pas connu d’incidents, celle de la Côte d’Ivoire a été perturbée. La conclusion que Auguste Denise Barry tire de cet incident survenu au bord de la lagune Ebrié, est que la position du gouvernement est irréversible et non négociable. A l’issue de l’entretien, le MATDS a pris un bain de foule de l’aéroport à son ministère sous bonne escorte de motocyclistes et de cavaliers rythmée par des bruits de klaxons, de sifflets et de vuvuzélas.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
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