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Affaire thomas Sankara : « les paroles devraient maintenant céder la place aux actes concrets »
Publié le mercredi 11 mars 2015  |  Les Dernières Nouvelles du Faso
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Affaire Thomas Sankara : les avocats de la famille animent une conférence de presse
Mardi 10 mars 2015. Ouagadougou. Siège de l`Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS). Trois avocats burkinabè de la famille de Thomas Sankara ont animé une conférence de presse pour faire le point du dossier relatif à l`assassinat du président du Conseil national de la révolution (CNR) et 12 de ses compagnons le 15 octobre 1987. Photo : Me Bénéwendé Sankara




Les avocats de la famille de l’ex-Président du Faso, le regretté Thomas Sankara, ont animé une conférence de presse le mardi 10 mars 2015 au siège de l’Union pour la renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS). Ils ont voulu ce face à face avec les journalistes pour faire la lumière sur le dossier Thomas Sankara, son évolution après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ils se sont également prononcés sur les promesses et les engagements qui ont été faits par les plus hautes autorités de la Transition.

« Au nom de la réconciliation, j’ai aussi décidé, par le fait du prince que les investigations pour identifier les restes du Président Sankara ne seront plus assujettis à une décision de justice mais seront du gouvernement… », avait dit Michel Kafando, Président de la Transition lors de son investiture le 21 novembre 2014. Et d’ajouter que « aujourd’hui même, à cet instant même, cette autorisation est accordée ». Une semaine plus tard, soit le 28 novembre, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida déclarait face à la presse que « le dossier Thomas Sankara sera entièrement ouvert et la justice rendue ». Pour terminer la ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des sceaux à propos de cette affaire a déclaré que l’affaire de l’exhumation est liée à celle de l’assassinat Ces assertions d’autorités de la Transition ont été énumérées par Me Ambroise Farama qui a laissé entendre l’espoir du peuple burkinabè de voir dans les jours qui suivaient une exécution « diligente et rapide » des engagements qui ont été pris. Cependant, il a évoqué un déficit de communication, une « très » mauvaise approche et des propos « malencontreux » du Président de la Transition qui ont jeté un doute sur les organes de la Transition quant à leur capacité et à leur volonté à aller jusqu’au bout de leurs promesses. Il en veut pour preuve les allégations du Président disant que « l’Etat a décidé de donner à la famille du Président Thomas Sankara les moyens, pour procéder aux travaux de la tombe » ou qu’un « accord a été trouvé avec la famille ». Me Ambroise Farama a indiqué que du point de vue de la procédure, aucun acte juridictionnel n’a été posé depuis l’insurrection populaire. Face à ce qu’on pourrait qualifier de « ping pong » entre les déclarations des autorités de la Transition et celles de la famille Sankara, il a informé l’assistance de l’audience que Me Bénéwendé Stanislas Sankara a eu le lundi 9 mars 2015 avec le Premier ministre et le ministre de la Justice. Il en ressort que ces autorités ont réaffirmé leur volonté et engagement à faire rouvrir le dossier Thomas Sankara. Ce qui lui a permis d’affirmer que la Transition jouait toute sa crédibilité dans cette affaire.

Au-delà de l’exhumation, la famille Sankara veut la réouverture du dossier pour clarifier l’affaire

A la question de savoir si les avocats font confiance aux autorités de la Transition, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a parlé de « méfiance » quand bien même il a rencontré Yacouba Isaac Zida et Joséphine Ouédraogo. Pour lui, les paroles devraient maintenant céder aux actes concrets car la lenteur constatée jusque-là ne fait que désoler la famille, les avocats et l’ensemble du peuple burkinabè, voire au-delà beaucoup de personnes, qui fondaient l’espoir d’une évolution dans le processus de clarification de l’affaire Sankara.

N’y a-t-il pas d’interférence du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire puisque à chaque fois l’exécutif doit décider de la réouverture ou non d’un dossier de justice ? Dans le cas d’espèce, Me Bénéwendé Sankara a expliqué qu’il n’y avait pas d’entorse à la séparation des pouvoirs. Mieux, il a évoqué l’article 71 du Code de la justice militaire qui est compétente pour juger l’affaire Thomas Sankara. Cet article dit en substance qu’il y a une autorité politique (le ministre de la Défense) qui doit donner un ordre pour la réouverture du dossier. « Le Premier ministre a dit à son ministre de la Justice de tout faire pour que dans les délais les meilleurs, le dossier puisse être confié à la justice militaire avec la désignation d’un juge d’instruction qui aura la charge de l’instruire », a-t-il affirmé.

Me Sankara et les siens demandent « tout simplement à l’autorité politique de ne pas faire obstacle à une décision de justice qui a été rendue en 2006 ». En effet, il a précisé que la décision de reprendre l’instruction du dossier, de refaire le procès, de faire l’expertise de la tombe, de corriger le certificat de décès qui avait été établi et bien d’autres décisions avaient été prises par le Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des nations unies (ONU). Ce serait donc à la suite de cette décision que les avocats de la famille ont introduit une procédure en 2010 pour demander à ce qu’il soit ordonné l’expertise de la tombe. « Mais sous le régime Compaoré, cette décision supra- nationale n’a jamais été exécutée. Maintenant qu’il y a eu l’insurrection et que des promesses ont été faites par les autorités, nous attendons de voir ce qui sera fait ». En plus des deux avocats, il y avait Me Julien Lalogo et un parent de Feu Thomas Sankara.

Aboubacar Dermé

derme_abou@yahoo.fr
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