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Décès du général Garango: un génie des Finances est tombé
Publié le mardi 10 mars 2015  |  Sidwaya
Le
© L`Observateur Paalga par DR
Le général Tiémoko Marc Garango




Le général Tiémoko Marc Garango, 88 ans, a tiré sa révérence, dans la matinée du vendredi 6 mars 2015 à Ouagadougou, des suites d’une maladie. Ce grand serviteur de l’Etat aura marqué de ses idées et de sa rigueur légendaire, la gestion des affaires publiques.

C’est une figure historique, que la nation burkinabè vient de perdre. Le général Tiémoko Marc Garango a quitté le monde des vivants, le vendredi 6 mars 2015, dans sa 88e année. La maladie, qui le rongeait et qui lui avait valu une récente hospitalisation en France, a eu raison de lui. Cette disparition laisse, inconsolable, la famille du défunt et la nation, orphelines d’un fils, qui aura donné de son intellect et de ses forces pour son rayonnement. Avant de jouir d’une retraite méritée, le général Garango a assumé plusieurs responsabilités, qui font de lui, une figure emblématique lointaine et contemporaine. A peine rentré de ses études d’intendance militaire et de droit en France, le regretté va être nommé ministre des Finances et du Commerce, le 8 janvier 1966, dans le premier gouvernement de son frère d’armes, le général Sangoulé Lamizana. Celui-ci venait de succéder à Maurice Yaméogo, premier chef d’Etat du Burkina, renversé quelques jours plutôt (3 janvier) suite à une insurrection populaire. Dès lors, le général Garango, argentier du pays, va se révéler au peuple, par une politique d’austérité qui, au-delà des critiques, va aider à redresser l’économie nationale en difficulté. Cette politique d’austérité sera même qualifiée de «Garangose ». Une expression, qui suivra le général Garango toute sa vie, et alimentera encore et toujours les souvenirs de sa personne. D’ailleurs, c’est lui qui est le véritable l’instigateur de la réglementation financière du Burkina. Le ministre des Finances d’alors va connaitre par la suite une sorte d’ascension, en enchainant les postes de responsabilité, entre 1966 et 2000. Il a plusieurs fois été ambassadeur du Burkina dans des pays, comme la Chine, les Etats-Unis ou l’Allemagne. Aussi a-t-il occupé les fonctions de gouverneur du Fonds monétaire international, de président de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, entre autres. Le général Garango a aussi et surtout été le premier Médiateur du Faso entre 1994 et 2000. Mission qu’il a assumée avec brio, se souviennent certains observateurs de la scène politique. C’est un homme à la carrière bien remplie, qui a été frappé par la « grande faucheuse ». Mais le général semble plus impressionner par son franc parler et son intégrité, que par ses multiples fonctions. On a souvenance qu’il s’était vertement opposé à la mise en place du Sénat et à la modification de l’article 37 portant limitation des mandats présidentiels. Une prise de position, qui avait galvanisé nombre de militants dans les rangs de l’opposition. Il n’est donc pas étonnant, que le qualificatif d’ « homme de valeur et de référence » lui collait à la peau. Bref, c’est un « vrai soldat au service de son peuple », « une icône de courage et du don de soi », comme on l’a souvent entendu, qui s’en est allé. Dans un message de condoléances adressé à la famille éplorée, le président du Faso, Michel Kafando, s’est réjoui du « riche héritage que ce digne et valeureux fils du Burkina Faso lègue à la postérité pour que notre pays soit toujours une terre de dignité, de paix et de prospérité ».


Kader Patrick KARANTAO
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