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Art et Culture

Cinéma : le film marocain "Fièvres" remporte l’Etalon d’or au Fespaco
Publié le samedi 7 mars 2015  |  AFP
FESPACO
© aOuaga.com par A.O
FESPACO 2015 : le Marocain Hicham Ayouch remporte l`Etalon d`or de Yennenga
Samedi 7 mars 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. La 24e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a pris fin avec le sacre du long métrage "Fièvres" du Marocain Hicham Ayouch qui a remporté l`Etalon d`or de Yennenga




Ouagadougou - "Fièvres", film du réalisateur marocain Hicham Ayouch, a remporté samedi à Ouagadougou l’Etalon d’or du Fespaco, distinction la plus prestigieuse de ce festival du cinéma africain, le film vedette "Timbuktu" devant se contenter de prix mineurs.

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) est la plus grande manifestation du septième art africain. L’Etalon d’or ou Etalon de Yennenga couronne le Meilleur Film.

"Je suis Africain et fier de l’être", s’est exclamé le lauréat, ému : "On nous a volé notre passé, on a tenté de voler notre histoire, mais notre

"Je suis Africain et fier de l’être", a de nouveau martelé le réalisateur, avant de se lancer dans une diatribe contre le néo-colonialisme : "Je n’ai pas besoin d’aide, j’ai besoin d’une coopération qui cesse d’exploiter notre continent et qui cesse de faire couler des rivières de sang."

"Nous sommes un continent beau, noble et riche, nous sommes la mère de toute la terre, nous sommes les sages du monde", a-t-il conclu, appelant à "changer les mentalités grâce à l’art, à l’imaginaire et à l’éducation".

Journaliste de formation, Hicham Ayouch n’est autre que le frère cadet de Nabil Ayouch, lauréat de l’Etalon d’or 2001 avec le film "Ali Zaoua".
Tourné en France, dans une cité, "Fièvres" raconte l’histoire de Benjamin, 13 ans, dont la mère ne peut plus s’occuper, et qui part dès lors vivre chez
son père Karim.

Ce dernier, qui vit lui-même chez ses parents, se retrouve complètement démuni face à ce garçon, aussi attachant qu’insolent, qui bouleverse sa vie.

- Festival sous haute surveillance -

Le film vedette du festival, "Timbuktu", s’est contenté des prix des meilleurs décors et de la meilleure musique, après avoir été auréolé fin février en France de sept Césars, dont celui du Meilleur film.

Son réalisateur malien Abderrahmane Sissako s’est montré beau joueur : "Je suis très, très heureux pour Hicham", a-t-il dit, louant le discours

rassembleur du lauréat. "Quand on transforme son prix en une victoire africaine, ça veut dire que l’Afrique existe vraiment comme un continent".

"Timbuktu a remporté des prix déjà, Timbuktu a une lumière suffisante pour exister et l’Etalon c’est une lumière de plus et quand une lumière est donnée à un autre cinéaste, c’est la victoire du cinéma et c’est ma victoire aussi et ça je le pense sincèrement", a-t-il conclu.

Patrouilles aux abords de la manifestation, fouille minutieuse des spectateurs, portiques détectant les métaux : le dispositif de sécurité était inédit pour cette 24e édition du Fespaco.
On craignait des "problèmes sécuritaires" en raison de la diffusion de "Timbuktu", film racontant la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, qui ont contrôlé plusieurs mois cette région en 2012 et 2013.

Le film avait été ovationné jeudi lors de sa diffusion. Nombre de spectateurs, venus plusieurs heures avant la projection n’ont pu entrer dans la salle, surveillée par une trentaine de policiers.

- Révolte populaire en filigrane -

Les Etalons d’argent et de bronze ont récompensé, respectivement, le film

"Fadhma N’Soumer" du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj et le film "L’Oeil du cyclone" du Burkinabé Sékou Traoré.
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l’international.
L’édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre à la suite d’une révolte populaire, présente en filigrane lors de ce festival.
Un documentaire présenté au festival retrace en effet la vie d’une figure abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire : le président burkinabé Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d’un putsch qui amènera M. Compaoré au pouvoir.

"Le Burkina a eu la force malgré les moments difficiles d’organiser ce festival", a commenté M. Sissako : "Nous pensions que ce festival n’allait pas avoir lieu, mais il a eu lieu".

roh/ndy/dom


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