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Art et Culture

Fespaco: les films burkinabè, la surprise du cinéma africain
Publié le samedi 7 mars 2015  |  RFI
Fespaco:
© Autre presse par DR
Fespaco: les films burkinabè, la surprise du cinéma africain




Quelques heures avant l’annonce du palmarès du Fespaco ce samedi 7 mars, retour sur cinq films burkinabè programmés dans la compétition des courts et longs métrages et des documentaires. Ils représentent la grande et bonne surprise de cette 24e édition du plus grand festival panafricain du cinéma. Tous tournés avant la révolution d’octobre, curieusement, ces films burkinabè permettent parfaitement d’appréhender l’état du pays et la situation qui a mené au ras-le-bol et à l’insurrection civile à l’automne dernier.

Ce jeudi, entre la séance historique du film mauritanien Timbuktu et la production locale burkinabè Cellule 512, Aminatou ne voulait pas trancher. Alors, cette festivalière de Ouagadougou a acheté deux tickets pour rester d’affilée quatre heures dans la salle : « Je voulais absolument voir les deux films, parce que les deux traitent de l’actualité. Ce sont des films qui donnent des leçons de morale. Le film de Missa Hébié était un grand succès. Cela parle de la lutte contre la corruption. C’est très bien. Il fallait être là. »

À part quelques graffitis « Blaise dégage », il est devenu très difficile de retrouver dans les rues de Ouagadougou le souffle de la révolution qui régnait ici, il y a encore quatre mois. Ceci dit, sur les écrans et dans les salles de cinéma du Fespaco, beaucoup des préoccupations exprimées en octobre se retrouvent dans les productions burkinabè, merveilleusement en fusion avec les attentes du public du festival et de la société burkinabè.

Cellule 512

Missa Hébié, célèbre pour ses très populaires séries télévisuelles comme le Commisssariat de Tampy, a réussi à rester proche de son public avec son troisième long métrage, en compétition pour l’Étalon d’or de Yennenga. Cellule 512 raconte le calvaire de Honorine Kinda, mère de famille, innocente, mais incarcérée dans la prison civile de Ouagadougou après un accident de voiture où elle avait percuté et tué un jeune motard. Hébié déroule alors les pires humiliations, du viol à la torture, qu’un prisonnier puisse subir dans ce lieu de facto de non-droit, à cause d’une démission morale et politique d’un système corrompu. « On voit vraiment ce que s’est passé, s’emporte Maryam, spectatrice visiblement marquée par le film. Ce qui se passe en prison, c’est incroyable ! On ne peut pas imaginer qu’un être humain puisse faire cela. Les mots me manquent. Il faut que les gens arrêtent. Il nous faut de la justice. »

Le propos du film s’avère certes très didactique et privilégie la compréhension à la finesse, mais il fallait vivre la séance pour réaliser comment Missa Hébié a fait vibrer son public avec des douches écossaises entre la terreur et le rire, incarné par Bougoum, gardien sans pitié, interprété avec génie et drôlerie par Barou Ouédraogo ou le reggae man en chaise roulante qui distribue ses sagesses sur la vie (« ici, c’est comme ça ») et exige des pourboires en échange d’une place de parking devant le palais de justice. « On espère que la révolution va changer quelque chose, assure Missa Hébié, parce que les prisons aussi doivent avoir un visage plus humain. Il faut que les prisonniers aient un minimum de droits. »
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