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Art et Culture

Fespaco: séance historique pour «Timbuktu» et la liberté d’expression
Publié le vendredi 6 mars 2015  |  RFI
Abderrahmane
© AFP par BERTRAND GUAY
Abderrahmane Sissako, primé le 20 février dernier lors de la 40e édition des CESAR en France




« A travers le Fespaco, c’était toute l’Afrique qui regardait ce film ce soir », a commenté Abderrahmane Sissako à RFI après la séance historique de Timbuktu au plus grand festival panafricain du cinéma de Ouagadougou. Jeudi, le Fespaco a déroulé le tapis rouge pour cette œuvre multiprimée. Ainsi, le 5 mars est devenu le jour le plus symbolique de la 24e édition au Burkina Faso. Après avoir été annoncée comme annulée pour des raisons sécuritaires, la projection de ce drame antijihadiste a finalement eu lieu sous haute protection. Retour sur une séance de cinéma pas comme les autres.

« Je n’ai jamais été aussi ému et bouleversé. Pour moi, cette projection est une victoire en soi. C’est pourquoi j’aurais été profondément triste si le film n’avait pas été montré ici. Cela aurait été un échec pour moi. Pas seulement pour moi, mais aussi pour le cinéma africain, le Fespaco, mais surtout pour le peuple burkinabè qui se défend pour la liberté », a déclaré à RFI un Abderrahmane Sissako visiblement ému, habillé tout en blanc après la séance où il était assis au premier rang du ciné Burkina à Ouagadougou.

Et les Burkinabè étaient à la hauteur. Pour assister à la séance tant attendue de Timbuktu et éviter la cohue, les festivaliers avaient recours à la ruse. Pour être sûr d'avoir une place à 18h30, ils sont venus en masse trois heures et demie avant pour applaudir d’abord le nouveau long métrage Cellule 512 de Missa Hébié et rester ensuite, avec le deuxième ticket acheté en avance, pour Timbuktu, projeté dans la même salle de 400 places. Résultat : pratiquement personne parmi des centaines de spectateurs venus uniquement pour Timbuktu n’a pu accéder à la salle.

Quant à la séance, elle s'est déroulée dans une ambiance de haute sécurité à l’extérieur. Néanmoins, à l’intérieur, rien n’indiquait un événement particulièrement sécurisé, avec un public bon enfant qui occupait non seulement tous les sièges, mais aussi les couloirs de la salle.

Le film africain le plus vu dans l'histoire du cinéma est enfin arrivé en Afrique

Ainsi, le rêve du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako est devenu réalité : montrer son œuvre au Fespaco. Ce film phénomène, devenue avec presque un million d'entrées le film africain le plus vu dans l'histoire du cinéma, et sept fois primé aux César en France, est enfin arrivé en Afrique.

La séance, très applaudie, mais sans excès, s’est déroulée en grande partie dans un calme absolu. Les quelques rires sur le ridicule des jihadistes montrés étaient limités à quelques scènes : la séquence où le rappeur tente vainement de se convertir à l’islam ou une autre où les islamistes discutent foot tout en l’interdisant aux autres. Pour le reste, le public était visiblement choqué par les scènes de lapidation et les coups de fouet et impressionné par la beauté des images, des paysages et la gravité du propos.
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