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Prise en charge d’un patient au CMA du 30/ouagadougou Une affaire de racket d’un patient : la version de l’infirmier concerné
Publié le vendredi 6 mars 2015  |  Le Quotidien




Nous avons été contactés le 4 mars 2015 par un proche d’un patient qui se plaignait à cause d’une affaire de 20 000 F CFA au Centre médical avec antenne chirurgicale du secteur 30 de Ouagadougou. Nous avons rencontré l’infirmier, l’accompagnant et le patient concerné pour comprendre la situation. A en croire, l’accompagnant Issouf Lingani, il n’est pas normal que l’infirmier demande de l’argent avant d’administrer des soins au malade. Par contre, l’infirmier a indiqué que le personnel de garde ce jour-là, a voulu prêter main forte à l’accompagnant en parant au plus urgent. « L’essentiel c’est la santé des patients. Nous avons aidé l’accompagnant et il nous doit toujours 10 000 FCFA », a dit l’infirmier, Ouédraogo Sayouba.

Issouf Lingani, l’accompagnant d’un patient a indiqué que c’est au cours de la nuit du mercredi 25 février 2015, aux environs de minuit, qu’en rentrant de la gare avec son frère qui venait d’un voyage, qu’ils ont été victimes d’un accident. « En revenant de la gare avec mon frère, nous avons fait une chute libre. Mon frère a été gravement blessé au niveau de la tête à l’oreille droite. Je n’ai pas été touché. J’ai même roulé ma moto pour suivre l’ambulance qui l’a transporté. Une fois au CMA du 30 pour les soins, l’infirmier qui était de garde, a demandé que nous payions la somme de 20 000 FCFA avant de recevoir les soins. Toute chose que nous ne comprenons pas. Séance tenante, je l’ai supplié de nous aider, puisque je n’avais pas la totalité de la somme dûe. Je n’avais que 10 000 FCFA et je lui ai promis de ramener le reste, le lendemain.

L’infirmier ne nous a pas délivré un reçu. Je suis allé par la suite acheter des produits pharmaceutiques en pharmacie. Le lendemain l’infirmier m’a effectivement contacté au téléphone pour me dire qu’il attendait l’argent. Je ne suis plus allé au CMA », a relaté Issouf Lingani. Son frère qui était en sa compagnie lors du témoignage a poursuivi en ces termes : « J’avais perdu connaissance le jour de l’accident. Pour le peu que j’ai pu retenir puisque je me tordais de douleur, c’est que mon frère m’a demandé si j’avais de l’argent pour les soins. Je lui ai répondu que je n’avais que 10 000 FCFA en poche.

C’est ce qu’il a récupérer pour remettre à l’infirmier. Celui-ci ne nous a pas délivré une facture. Si au niveau de mon service, on venait à me proposer le remboursement des dépenses, je ne pourrais rien faire puisque n’ayant aucune pièce justificative des dépenses effectuées. Depuis que l’infirmier a demandé la somme, je ne suis plus reparti au CMA du 30. J’ai préféré me rendre dans une clinique pour continuer mes soins. Maintenant c’est là-bas que je poursuis mes soins. ». Nous avons pu échanger avec l’agent soignant qui était de garde le jour de l’accident.

Un accident de circulation
ou une pathologie ?

Pour l’infirmier d’Etat, Sayouba Ouédraogo, ce n’est pas exactement ce qui s’est passé ce jour-là. « Ce jour-là, le patient a été admis tard dans la nuit pour des soins. Il avait une ulcération profonde au niveau de l’oreille droite. Nous l’avons enregistré comme un cas d’accident sur la voie publique. Mais il s’est avéré par la suite que le patient avait une pathologie, qu’il était épileptique. C’est en cours de route qu’il a eu la crise épileptique qu’il est tombé de la moto pendant qu’il était avec son frère. C’est du moins ce que le patient lui-même nous a confié. Nous avons dit à l’accompagnant qu’au regard de l’urgence, nous allons traiter le patient sinon que c’est une évacuation à l’ORL qui allait être faite. Nous allions délivrer un papier pour l’évacuation à l’hôpital Yalgado Ouédraogo.

L’accompagnant Issouf Lingani nous a fait comprendre que ça n’allait pas financièrement et qu’il fallait lui donner un coup de main pour sauver la situation. Nous leur avons dit que pour délivrer un reçu, il fallait fournir la prescription médicale avec un autre papier pour l’acte qu’on devrait administrer. Celui-ci a demandé qu’on l’aide. Par conséquent, nous lui avons dit qu’en plus des soins et des produits qu’il devrait payer pour le patient qu’il devrait donner 20 000 FCFA pour la couverture des frais de l’acte et des produits. Toute chose qu’il a acceptée sans broncher. Celui-ci a laissé entendre que c’est la santé de son patient qui le préoccupait et qu’il avait 10 000 FCFA. Il a promis revenir le lendemain avant l’heure de notre descente de la garde à 8h pour régler ce qu’il devait. Après les soins, il a payé les 10 000 FCFA tout en promettant revenir s’acquitter du reste. Il n’est pas revenu jusqu’aujourd’hui.

Plusieurs accompagnants de patients garantissent par moment des pièces pour bénéficier de la sorte des soins mais ne reviennent plus. Ceci dit, au premier pansement le patient concerné est venu en compagnie d’une dame. Nous avons naturellement cherché les nouvelles du premier accompagnant puisque nous savons que la dame n’était pas au courant. Quelques jours après, Issouf Lingani nous a contacté via le téléphone et a laissé entendre qu’il était déçu de nous sans que nous sachions les raisons », a t-il expliqué. L’infirmier estime que c’est un problème de communication qui peut justifier l’attitude de l’accompagnant du malade.

Il a mentionné qu’en chirurgie précisément en poste opéré, il y a une dotation pour les premiers soins des patients. Il s’agit des lames, quelques seringues, du sparadra. « Avant que la semaine ne s’achève le kit n’arrive pas à couvrir les besoins. Il faut attendre la semaine suivante pour bénéficier d’autres kits. Ces fonds récoltés nous aident à nous équiper en attendant la dotation. Par moment des patients viennent sans accompagnant. Dans ce cas, nous utilisons nos unités et les premiers soins en attente de l’arrivée des accompagnants. Nous leur présentons les prescriptions déjà faites et demandons le remboursement du matériel utilisé pour le soin » a mentionné l’infirmier d’Etat 1

Par SRK
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