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Le Pays N° 5279 du 17/1/2013

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La fête du football en Afrique Du Sud : Relever le défi sécuritaire
Publié le vendredi 18 janvier 2013   |  Le Pays




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Dès demain, la passion du football va de nouveau souder les Africains autour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) que seize équipes nationales vont se disputer près d’un mois. Il faut saluer le geste de l’Afrique du Sud, venue à la rescousse après le retrait de la Libye, pour abriter les différents matches. Il n’est pas donné à n’importe quel pays d’être l’hôte de la CAN. Non seulement l’organisation ne doit pas souffrir de lacunes, mais encore les compétitions doivent se dérouler de manière convenable, et permettre d’engranger suffisamment de sous pour amortir le choc financier. Or, les Africains prennent souvent des allures de grands enfants. Il faut alors les surveiller de près, et même parfois les harceler pour éviter des impairs.

En ce sens, la CAN, en dépit de son aspect festif, n’est pas une manifestation facile à manager. Mais il faut bien faire avec car, elle rapproche les Africains, et il est difficile de s’en passer. N’empêche que cette année, la quête du trophée va se dérouler dans un contexte fort différent des précédents. Nul aujourd’hui ne peut nier la réalité : le terrorisme a sérieusement pris le continent d’assaut ! Impossible de faire la politique de l’autruche ! Les groupuscules terroristes aimant à s’accaparer les grands événements à des fins de propagande, il faut souhaiter que ces gens, sans foi ni loi, ne s’invitent à la fête du ballon. Certes, lors du Mondial 2010 organisé en Afrique du Sud, le nombre élevé d’Occidentaux avait pu donner des raisons de craindre des attaques terroristes. On avait donc dû prendre les dispositions en conséquence. A la CAN 2013 par contre, le nombre d’Occidentaux ou de « Blancs » sera, à n’en pas douter, moins élevé. En outre, l’Afrique du Sud, qui n’est pas directement sous menace des islamistes s’activant dans des pays d’Afrique de l’Ouest ou en Somalie, pourrait être épargnée. Reste que la situation est tout de même complexe et préoccupante.

En effet, de nombreuses délégations proviennent de pays concernés d’une manière ou d’une autre, par les agressions perpétrées par les organisations terroristes. De plus, les opérations menées de manière audacieuse en pleine CAN par les rebelles cabindais, il y a quelques années en Angola, sont encore fraîches dans les mémoires. C’est pourquoi, sans vouloir chercher à provoquer une quelconque peur panique dans les rangs des passionnés du ballon rond, il sied néanmoins d’inviter les autorités sud-africaines à n’observer aucun relâchement en matière de sécurité. Ce, d’autant plus qu’au nombre des pays participants, on en trouve qui sont directement ou indirectement menacés par les terroristes. Toutefois, il ne faut point se laisser faire car, l’image de l’Afrique dans le monde est en jeu. A ce niveau, comment ne pas se féliciter de la part active que prennent les jeunes dans la résolution des problèmes du continent ? Les nombreux événements montrent, en effet, que partout sur le continent, la jeunesse africaine est de plus en plus consciente de ses intérêts. Par conséquent, elle se mobilise chaque fois qu’elle se sent interpellée sur un front. On l’a vue récemment au Mali, cherchant à se faire enrôler pour aller combattre, suite à l’invasion de ce pays par les groupes islamistes. En dépit des difficultés sur tous les plans, un nombre incroyable de jeunes se sont montrés résolus à mener une lutte implacable aux « djihadistes ». C’est également le cas dans de nombreux pays africains en crise : dans les villes et villages, les jeunes se tiennent débout, défendant âprement leurs intérêts, face aux pouvoirs dictatoriaux, à la mal gouvernance qui les contraint au chômage et à l’exil, les rend victimes du poids des inégalités sociales et d’une justice aux ordres, dans un contexte de vie chère. Malgré tout, la jeunesse africaine est de tout temps au rendez-vous de la CAN. C’est aussi pour cette raison qu’il faut, chaque année, célébrer ces retrouvailles ! Au-delà de cette fête de la passion, il y a, en effet, le souci de fraterniser davantage pour une Afrique plus unie, plus forte et qui travaillera à la prospérité de ses habitants. D’où l’importance, à la CAN 2013, de mettre les moyens qu’il convient pour assurer la protection des joueurs, de tous ceux qui les accompagnent, des différents corps de métiers, et de l’armée de volontaires que requiert l’organisation d’une telle manifestation. Sans doute, le pays de Mandela pourra-t-il faire l’essentiel ! L’Afrique du Sud a, de manière incontestable, acquis beaucoup d’expériences en la matière, pour avoir abrité les finales de la Coupe du monde de football, de rugby, entre autres. Mais quels que soient les acquis, il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Le concours des autres, notamment les Partenaires techniques et financiers (PTF), se révèle toujours fort utile. L’expérience montre, d’ailleurs, que même dans les pays dotés de structures idoines, et disposés de moyens adéquats, des failles dans le système sécuritaire ont toujours permis à un individu ou quelques commandos suicidaires endoctrinés de provoquer l’irréparable. C’est dire combien il faut travailler à garder l’esprit en éveil, à ne jamais baisser la garde. Au-delà du trophée, de l’argent, des médailles et des honneurs, ceux qui sont venus jouer au ballon sont là pour leur plaisir et le nôtre. Le souci des peuples de ce continent est qu’à cette fête de la jeunesse, le plaisir allié à la détermination de vaincre, la participation dans le respect de soi et de l’adversaire, emportent sur tout le reste. Il faut souhaiter que la fête soit belle, avec des supporters disciplinés et solidaires, des dirigeants responsables et dignes, un arbitrage à la hauteur, du fair-play, des buts inoubliables parce que magnifiquement travaillés, de beaux matches en somme. Tout simplement parce que la CAN est un grand moment d’évasion, de divertissement mais surtout de fraternité renforcée. Aussi l’Afrique du Sud doit-elle s’appliquer de manière à relever le défi sécuritaire. Elle a, pour ce faire, l’expérience, la volonté politique, et surtout la confiance de tous les Africains. Mais, parallèlement aux balles qu’on voudra voir au fond des filets, il faut souhaiter ne jamais voir siffler des balles de terroristes aux oreilles de ceux qui auront fait le déplacement en Afrique du Sud pour répondre à l’appel régulier de la CAN.

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