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Le Quotidien N° 676 du 17/1/2013

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Prise d’otages occidentaux sur un site gazier : L’Algérie, victime de sa propre politique
Publié le vendredi 18 janvier 2013   |  Le Quotidien




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Que nous réserve la vaste bande sahélo-saharienne en proie à une recrudescence d’activités terroristes et islamistes de tout genre ? Difficile d’apporter une réponse à une telle question au regard de l’allure que prennent les événements. Alors que toute la communauté internationale est mobilisée pour libérer le Nord Mali des mains des djihadistes lourdement armés et clamant de tous leurs vœux d’instaurer la charia dans la région, voilà une autre situation des plus gravissimes qui se déroule en Algérie. Le mercredi 16 janvier dernier, un commando islamiste d’une vingtaine d’hommes s’est introduit dans le site gazier d’In Amenas, en Algérie, au Sud-est du pays où il a pris en otage une quarantaine d’employés de la société.

Il n’en fallait pas plus pour que les regards soient désormais tournés sur l’Algérie, le temps d’une journée. Manifestement, « la marchandise » que voulaient les ravisseurs devrait être du « made in occident » et non les produits locaux algériens. Eh bien, vous l’aurez bien compris ! Ce ne sont que des Occidentaux qui ont été pris dans le filet des terroristes et boulevard a été fait aux Algériens de quitter le site. Les acteurs ou du moins ceux qui revendiquent le rapt: les « Signataires par le sang » que dirige l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, dit « le Borgne », dit-on, un des chefs historiques d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). La katiba (unité combattante) qu’il dirige, a tout de suite, après la prise des otages, exige « la fin de l’agression française au Mali » et demande aux forces de sécurité et de défense algériennes de quitter la zone qu’elles ont encerclé. « Il n’y a aucune autre possibilité pour les preneurs d’otages que celle de négocier la possibilité de sortir. Sinon, les choses peuvent se traduire autrement s’ils persistent dans le maintien de leur position », répond le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Voilà pour ce qui est de l’événementiel même si par ailleurs, on peut ajouter qu’au moment où nous tracions ces lignes, certains otages ont pu s’échapper et que l’armée continue sa tentative de reprendre le complexe des mains des « Signataires par le sang ». Du sang, il en a coulé, car des informations qui circulent font état également d’au moins une dizaine de morts.

Mais, là n’étant pas la problématique, il y a lieu de poser en termes clairs, les tenants et les aboutissants d’une telle résurgence du terrorisme en Algérie, pourtant considérée, depuis des lustres, comme la base arrière des terroristes et des islamistes. Mais que donc se passe-t-il ? Un adage africain dit : « quand on aime le miel, on finira tôt ou tard par se faire piquer par des abeilles ». Bombardés par l’armée française au Mali où ils semaient la terreur et la désolation, ces trafiquants d’humains qui se livraient à une pratique digne de l’époque médiévale, ont vite fait de rejoindre d’où ils ont quitté. Naturellement, il faut exclure tout repos de leur part et ils se sont donné du travail en s’attaquant aux intérêts économiques de l’Algérie.

En effet, c’est un truisme d’affirmer que depuis des années, tous les réseaux terroristes sévissant dans le Sahara sont contrôlés par l’Algérie. Depuis l’époque du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu en 2007 AQMI, l’Algérie a toujours utilisé l’épouvantail « terrorisme » qu’elle entretenait pour se mettre à l’abri des pressions internationales. Et c’est le célèbre et redoutable Département de renseignement et de sécurité (DRS) qui a la charge de contrôler tous ces groupes terroristes.

Pourquoi donc s’étonner aujourd’hui si des activités terroristes se déroulent en Algérie dans la mesure où ils ne savent plus où partir et où pratiquer leurs activités.

Par contre, une chose qui pourrait étonner est la facilité déconcertante avec laquelle le site a été pris. Pour un pays fortement militarisé où tous les coins sont rudement gardés, il y a lieu de se demander comment un commando a pu s’infiltrer dans une société gazière que nous supposons aussi bien gardée. C’est pourquoi, il est difficile d’exclure la thèse de la culpabilité de certaines personnes dans le sillage du pouvoir de Bouteflika. Et ce ne sont pas ces frappes qui pourront nous raviser sur cette position. Du reste, l’empressement avec lequel les forces de défense ont bombardé le lieu atteste aisément que ce n’est pas la lutte contre le terrorisme que le pays vise, mais plutôt une diversion dans l’optique de détourner le monde sur les vraies raisons de cette prise d’otages. Sinon, au regard de la délicatesse d’une telle opération pour la libération des otages, il s’imposait aux autorités algériennes d’avoir une vision plus large que de prendre des actions solitaires et suicidaires. Du reste, au regard de la forte communauté étrangère parmi les victimes, l’Algérie aurait dû au moins informer les pays concernés de l’offensive qui a coûté la vie à des individus.

D’ailleurs, depuis le déclenchement de la crise au Mali et la recrudescence des activités islamiques et terroristes, l’Algérie a toujours été hostile à une intervention militaire au moment où toute la communauté internationale mobilisait les énergies pour en découdre avec la situation qui devenait un véritable cancer pour tout le monde entier.

Nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, l’Algérie ne doit qu’assumer seule cette énorme perte à laquelle elle fait face aujourd’hui. Il fallait s’y attendre !

La Rédaction

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