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Transition : Afrikamba déçu de la conduite du processus
Publié le jeudi 26 fevrier 2015  |  Afrikamba
Transition
© aOuaga.com par G.S (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Transition : Michel Kafando investi des pleins pouvoirs
Vendredi 21 novembre 2014. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a transmis le pouvoir au président désigné de la transition, Michel Kafando, au cours d`une cérémonie de passation de charges




Ceci est une déclaration du Mouvement Afrikamba sur la conduite du processus de la transition dans laquelle il laisse transparaître sa déception de la conduite des affaires par les autorités issues de l'insurrection populaire de fin octobre 2014.

Le 21 novembre 2014, le Burkina Faso amorçait un processus de transition politique acté par
l’investiture du président Michel KAFANDO. Cet acte faisait suite à une période de confiscation du pouvoir populaire par l’armée entre le 1er et le 20 novembre 2014 à la suite de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Entre le 31 octobre et l’investiture du président Michel KAFANDO, les actes majeurs suivants ont marqué la vie politique nationale :
- l’exfiltration des principaux dignitaires civils du régime COMAPORE par le régiment de sécurité « présidentielle » (RSP) et l’armée française stationnée dans notre pays ;
- La valse des déclarations militaro-civiles de prise de pouvoir et la prise définitive du pouvoir
par le RSP à travers le Lt Col Isaac ZIDA ;
- La rédaction d’une charte formellement consensuelle de la transition par les acteurs de la
transition qui consacrait formellement la remise du pouvoir aux civils par les militaires ;
- Le limogeage (et l’arrestation) en grande pompe et sans raison sérieuse du DG de la SONABEL et de la SONABHY ;
- Etc.
À la suite de la prise de fonction du président KAFANDO jusqu’à ce jour on peut noter les actes majeurs suivants :
- La nomination d’un Premier ministre militaire en la personne du chef de la junte le Lt Col.
Yacouba Isaac ZIDA ;
- La formation du gouvernement avec les postes clés aux mains des militaires et une cohorte non négligeable de serviteurs de l’ancien régime ;
- L’inhumation de sept ‘martyrs’ de l’insurrection en grand pompe ;
- La tentative de confiscation de la journée du 13-Décembre par le nouveau pouvoir ;
- La mise sur la place publique de la question des émoluments des dirigeants de la transition
(députés, ministres et présidents d’institution sous la transition) ;
- La brève et inconséquente suspension des partis de l’ancienne majorité ;
- L’engagement de travaux publics à caractère népotiste ;
- La réouverture éphémère du dossier Norbert ZONGO ;
- La démission ‘volontaire’ (et non le limogeage !) sous la pression populaire de deux ministres
du gouvernement ;
- La nomination des dignitaires militaires de Blaise COMPAORE aux postes clés de la sécurité
présidentielle sous la pression du Régiment de Sécurité Présidentielle ;
- L’activisme des dignitaires du régime de Blaise COMPAORE ;
- Les interventions intempestives et inacceptables du RSP dans la conduite de la transition ;
- Etc.
Pendant ce temps, des attentes pressantes des populations sont en souffrance :
- L’augmentation du pouvoir d’achat des populations ;
- L’arrestation et le gel des avoirs des principaux dignitaires du régime COMPAORE ;
- L’audit des principales sociétés d’Etat ;
- Le jugement des principaux crimes de sang (Les martyrs de l’insurrection, Thomas SANKARA, Norbert ZONGO) ;
- La dissolution des partis dont les actes et paroles ont fait courir à notre pays un grand risque
de guerre civile réactionnaire et l’indignité politique des principaux dirigeants desdits partis ;
- La dissolution du RSP ;
- La déclaration publique des biens des dirigeants de la transition ;
Par la présente déclaration, le mouvement AFRIKAMBA souhaite exprimer sa déception sur la conduite de la transition. Comme on peut le constater allègrement avec le développement précédent, tandis que les préoccupations pressantes des masses sont reléguées aux calendes grecques, il y a un accent particulier qui est mis dans la reconstruction de l’ancien régime avec la mise en selle des anciens partis au pouvoir et leurs hommes qui n’ont été aucunement inquiétés ! Tout se passe comme si tout ce qui s’est passé en octobre – novembre 2014 était une simple erreur de parcours ! Dès qu’on parle de la résolution des problèmes pressants des masses, on nous rétorque que la transition ne peut pas apporter de solutions à tous les problèmes ! Mais messieurs les défenseurs des dirigeants actuels de la transition, nous ne demandons pas la résolution de tous les problèmes ! Nous demandons la résolution des problèmes les plus urgents !
Nous sommes en effet convaincus que dans cette période transitoire :
- la prise de mesures urgentes pour soulager les couches et classes populaires était/est possible ;
- l’accélération du traitement des dossiers de crimes impunis comme ceux de Thomas SANKARA et Norbert ZONGO, mais surtout les assassinats de Burkinabé mobilisés pour le changement en octobre – novembre 2014 était possible !
- la dissolution urgente du RSP était tout à fait possible ; d’ailleurs c’est l’une des rares
problématiques nationales qui fait consensus au sein du peuple depuis belle lurette !
- La prise de mesures conservatoires urgentes contre les partis et personnalités du régime de
Monsieur Blaise COMPAORE était possible ;
- La déclaration immédiate (dès leur prise de fonction !) des biens des principaux dirigeants du
pays était possible ;
- D’autres actions urgentes étaient possibles (par exemple rappel de certains ambassadeurs
trop trempés de l’ancien régime comme les ambassadeurs en RCI, en France, aux USA pour ne citer que ceux-là !)
Au lieu de cela on a assisté à une série de criminalisation des revendications légitimes des masses par des acteurs gouvernementaux et certains acteurs de la société civile devenus ‘anti-ruecrate’ ! On a également assisté à une réduction excessive et constante de la transition à l’organisation des élections prévues pour octobre 2015 !
C’est le lieu de rappeler que la transition est une période qui débute par la fuite de Monsieur Blaise COMPAORE ; elle n’est ni une course de vitesse vers des élections, ni la période de construction de culte de personnalités. Pendant la transition la vie des Burkinabè ne s’arrête pas, les problèmes ne sont pas en transition. Pour cette transition, personne n’a été pris de force pour être installé à la tête de l’Etat et aucun des dirigeants de la transition n’avait un programme de gouvernement. La seule attitude qu’on peut attendre des dirigeants de la transition est de répondre aux attentes exprimées ouvertement par les masses populaires.
Au regard de ce qui précède, AFRIKAMBA encourage et soutient toutes les revendications populaires. En particulier nous soutenons :
- toute initiative tendant à l’augmentation du pouvoir d’achat des Burkinabè,
- toute initiative contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques,
- toute initiative tendant à la démilitarisation de la vie politique au Burkina Faso.
Pour une transition au service du peuple, en avant !

AFRIKAMBA

N.B : la titraille est du site
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