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Mort d’un fraudeur suite a l’intervention de douaniers: Violente manifestation des fraudeurs à Fada
Publié le lundi 23 fevrier 2015  |  Le Quotidien




La ville de Fada N’gourma était en ébullition, le jeudi 19 février 2015. Des fraudeurs, appuyés par les conducteurs de Taxi et des habitants du village de Natiaboani ont violemment exprimé leur colère, suite au décès d’un jeune fraudeur, Harouna Sondé dit capitaine, dans un accident de circulation qui aurait été provoqué par des éléments de la Douane, en poste à l’entrée du village cité supra, selon les manifestants. Deux agents de la Brigade mobile de douane et un conducteur en service dans ce service, ont vu leurs domiciles incendiés. Mais avant de se lancer à la recherche et à l’incendie des domiciles des agents de Douane, les manifestants avaient transporté le corps du fraudeur à la Brigade mobile pour exprimer leur colère et exiger que la justice leur soit rendue. Une fois devant la Brigade, les manifestants ont eu en face des éléments de force de sécurité en position et qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Selon un proche de la victime, Abdou Diallo, la famille ne voulait pas transporter le corps à la Brigade pour manifester. Cette idée aurait été émise par les habitants de Natiaboani qui ont été choqués par la mort du jeune fraudeur de 25 ans. « Les villageois ont dit qu’on ne pouvait pas enterrer le corps tant que les douaniers ne le voient. Nous, nous leur avons demandé de permettre d’enterrer le corps quitte à aller après manifester devant la Douane. Nous étions opposés aux casses », a déclaré Abdou Diallo. Selon certains témoignages, la mort du jeune fraudeur a été pour les fraudeurs un cas de trop et il fallait en découdre avec la Douane qu’ils considèrent comme leur bourreau. Parmi les manifestants, deux fraudeurs présentaient des séquelles de blessures qu’ils ont imputées aux éléments de la Douane. L’un aurait reçu au cours d’une intervention, une balle au pied tandis qu’un autre s’est doublement fracturé un des membres supérieurs suite à l’intervention des douaniers.

Divergence entre la Douane et les fraudeurs, sur la circonstance de la mort du fraudeur

Sur la circonstance de la mort de Harouna Sondé à 2 kilomètres à l’entrée du village de Natiaboani, les versions divergent entre la Douane et les fraudeurs. Selon des sources concordantes, c’est aux environs de 3 h du matin que les faits se sont produits. Contrairement aux rumeurs qui ont vite fait de véhiculer des informations faisant état de mort par balle, il n’a pas été fait usage de balle. Le jeune fraudeur a chuté de sa motocyclette de marque Apache, suite à une intervention des agents de la Douane. Justement, c’est le niveau d’implication des douaniers dans cette chute qui donnent lieux aux divergences. Du côté des fraudeurs, il est clair que les éléments de la Douane ont délibérément contraint le jeune fraudeur roulant à plus de 120 kilomètres heure à rentrer dans le record où il a percuté plusieurs obstacles avant de s’écraser sous sa propre motocyclette. Un témoin, et non des moindres que nous avons rencontré dans la famille éplorée a clairement accablé les gabelous d’avoir délibérément cherché à éliminer le jeune fraudeur. Amadou Barry, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un ami et le compagnon de route de la victime. En fait, les fraudeurs étaient au nombre de 7, quand ils se sont rendus à Parakou au Bénin, pour chercher les motocyclettes qu’ils seraient rouler jusqu’à Ouagadougou où ils étaient livrés. Mais une fois au Bénin, ce sont 4 des fraudeurs qui auront de quoi ramener au pays, parmi lesquels, la victime, Harouna Sondé et son ‘’binôme’’, Amadou Barry. Sur le chemin du retour, les fraudeurs évoluaient deux à deux. C’est la victime qui tenait la tête du peloton suivie d’Amadou Barry. La victime, Harouna Sondé dit capitaine, a toujours été le premier à arriver à destination, selon son tuteur, Abdou Diallo qui a aussi souligné que les douaniers n’étaient jamais parvenus à l’arrêter. Mais que s’est-il passé au poste tenu par les douaniers ce jour, à 3h du matin ? Amadou Barry, témoin oculaire de la scène, a livré un témoignage à la conclusion duquel les douaniers ont coincé la victime qui roulait à vive allure jusqu’à ce qu’il quitte la route pour chuter dans le décor. « De retour du Bénin, quand nous nous sommes approchés d’eux, les douaniers qui étaient au bord de la route ont aperçu les phares de nos motocyclettes et ont démarré leur véhicule, un 4 X 4, pour monter sur la route. Moi, j’ai pu freiner quand j’ai aperçu le véhicule mais l’autre (ndlr : la victime) qui était à vive allure ne le pouvait pas. Il a donc chercher à éviter le véhicule en passant derrière lui. Quand ils ( les douaniers) ont su qu’il était parvenu à passer derrière, ils ont foncé vers lui en le coinçant jusqu’à ce qu’il parte percuter les arbres, tomber, rouler et se trouver là où son corps a été découvert », a déclaré Amadou Barry. Toujours selon son témoignage, après avoir poussé la victime à la chute fatale, les douaniers se sont retournés pour reprendre la route en se dirigeant vers lui. Il a confié avoir fui en ce moment, avant de passer trouver que le corps a été retiré de la motocyclette et couché à quelques mètres de la motocyclette. Amadou Barry a dit ne pas savoir si le véhicule a touché la victime mais affirme avec forte conviction qu’elle a été coincée délibérément jusqu’à la chute. A l’en croire, les traces des roues en disent long. Effectivement, on aperçoit les traces des roues d’un véhicule menant jusqu’à la motocyclette. Pour le compagnon de route de Capitaine, les douaniers cherchaient des problèmes d’autant qu’ils savaient pertinemment que barrer la route devant un motocycliste roulant à plus de 120 kilomètres heure, ne peut qu’entrainer son péril. « C’est parce qu’ils cherchaient sa mort. Même si quelqu’un roule à 60 kilomètres heure et que vous vous mettez devant cette personne, si elle tombe, la motocyclette ne servira plus. Donc, je conclus que ce n’est pas la motocyclette qu’ils cherchaient. Ils voulaient faire du mal aux fraudeurs », a-t-il déclaré avant de trancher : « Même si les agents soutiennent plus tard en Justice que ce n’est pas eux, c’est eux ». Mais à la question de savoir s’il y a eu collusion entre le véhicule et la motocyclette de la victime, un des témoins est encore plus affirmatif. Derrière le duo de tête, Harouna Sondé, la victime et Amadou Barry suivait un autre duo de fraudeurs dont Amadoun Diallo. C’est ce dernier qui a affirmé que le véhicule a percuté la victime au bras et l’a fracturant. Effectivement, la victime est aussi sortie avec une fracture au niveau du bras selon une source proche de l’affaire. Pour le tuteur de la victime, Abdou Diallo, cette dernière a été coincée sur environ 400 à 500 mètres. A l’en croire, sur le corps de la victime, il a été constaté des brûlures du moteur sur le dos du tibia et la poitrine. La victime morte par traumatisme crânien, avait aussi les mâchoires fracturées, selon Abdou Diallo pour qui nonobstant le fait que la victime soit un fraudeur, elle ne méritait pas d’être traitée de cette manière. En face de ces témoignages, le mémoire à en défense produit par la Douane à travers le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Douane, Mathias Kadiogo tente de faire retenir la piste accidentelle comme toute autre. A l’en croire, il n’y a pas eu de poursuite encore moins de tire par balle. Selon la version des gabelous, c’est à 18 h que les éléments de la douane ont quitté Fada avec un ordre de mission de contrôle. Et vers 3h du matin, alors qu’ils procédaient à un contrôle d’automobile, ils ont aperçu un individu qui se dirigeait vers eux à vive allure. Pour le porte-parole de la Douane, Mathias Kadiogo, les agents de Douane, en ce moment ont fait des signaux d’arrêt, comme ils devaient le faire. Ceci, pour éviter que l’individu ne percute le véhicule par l’arrière. « A la suite des signaux qui ont été émis, l’individu dès qu’il s’est approché de leurs positions, il a pensé certainement à des coupeurs de route, parce que la zone est reconnue propice aux coupeurs de routes. A la suite des signaux, l’individu est descendu de la route et c’est à ce niveau que l’accident s’est produit », a déclaré Mathias Kadiogo, sur le plateau de la Télévision nationale du Burkina. Mathias Kadiogo a aussi soutenu que le véhicule des éléments de la Douane n’a pas piétiné la victime comme laisse entendre certaines rumeurs. Et sur cette information le rapport du médical ne retient pas que le véhicule est passé sur la victime. Pour lui c’est un accident. « C’est un accident comme tous les autres », a-t-il déclaré. La sortie médiatique du secrétaire général du Syndicat a été vivement réfutée par les fraudeurs pour qui, il y avait un effort de Mathias Kadiogo d’inventer un scénario qui n’a jamais existé. Pour eux, quand le sécrétaire général dit qu’ils faisaient un contrôle d’automobile, quand la victime est arrivée, il a tenté de faire croire que le contrôle s’effectue en barrant la route et que le véhicule 4X 4 était stationné alors que les traces de ses roues ont été retrouvées près de la motocyclette de la victime.

La Justice n’entend pas prendre le problème à la légère

Entre cette bataille de versions, le tribunal de grande instance de Fada préfère jouer la neutralité et la patience en attendant que l’instruction révèle son secret. Mais, selon le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada, Blaise B Bazié des témoignages divergents, voire contradictoires ont été collectés sur le terrain mais c’est l’enquête qui va situer sur les circonstances de la mort du jeune fraudeur . « Nous avons un témoin qui était sur les lieux qui a dit que pendant qu’il se faisait contrôler par la Douane, ils ont aperçu les phares d’une motocyclette s’approcher . Eux, ils se sont dit que le monsieur risque de créer des dégâts donc eux et les éléments de la Douane ont dégagé pour permettre le passage. Malheureusement il a forcé le passage et à 300 mètres, ils ont entendu le bruit d’un choc. Il a chuté. Il y a un autre qui a déclaré que lorsque la Douane l’a vu venir elle a démarré pour monter sur la chaussée. Ce qui le qui l’a contraint à dévier et à aller chuter. Il y a un troisième qui a témoigné qu’effectivement le jeune homme a été pourchassé et c’est par la suite qu’il a chuté. Voici trois témoignages pour la même scène »,a affirmé le procureur du Faso près le Tribunal de grande Instance de Fada. Blaise Bazié a rassuré que le problème n’ai pas pris à la légère et qu’il a ouvert immédiatement une enquête confiée à la Brigade de prévention routière. Et pour lui, aucun témoin ne sera exclu. « Il n’ y a pas un témoin qui a plus de poids que l’autre. J’ai fait ouvrir une enquête confiée à la Brigade de prévention routière. Ce matin- même (ndlr : Vendredi 20 février) les uns et les autres ont été entendus. Les familles de la victime seront aussi entendues », a confié Blaise Bazié, selon qui si les faits permettent de poursuivre les agents pour manque de professionnalisme, ce sera fait, mais s’ils ont simplement agi conformément à l’exercice de leur métier, et que la victime a voulu forcer le passage, il n’ y a pas d’infraction et les agents ne pourront pas être poursuivis. « Dans tous les cas, on ne va pas laisser des agents qui, sous prétexte de l’exercice de leurs fonctions se conduire en délinquants, ni laisser la population, chacun se rendre justice soi-même », a déclaré Blaise Bazié. Jusqu’au vendredi, les agents de douanes n’ont pas encore été entendus par la Justice. Dans la ville de Fada, les douaniers ont, à défaut d’avoir quitté la ville momentanément, abandonné la tenue pour se confondre dans la population civile tandis que le gouverneur de la région de l’Est a pris une mesure sécuritaire disproportionnée en déployant des éléments du 34e régiment interarmes (RIA) pour sécuriser les locaux de la Brigade mobile de Douane.
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