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Burkina Faso: tout est comme avant!
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  FasoZine
Motocycliste
© Autre presse par DR
Motocycliste à Ouaga




«Plus rien ne sera comme avant!» C’est vrai, car lorsque la télévision présente désormais le président du Faso, ce n’est plus Blaise Compaoré, mais Michel Kafando, l’archange chargé de veiller sur la transition dans notre pays depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. C’est vrai parce que Luc Adolphe Tiao n’est plus le Premier ministre du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac ayant pris les clés de la primature, après avoir cédé le fauteuil présidentiel qu’il s’était adjugé suite au départ précipité de Blaise Compaoré. Et c’est cet attelage civilo-militaire aux affaires qui a lancé la mode du «plus rien ne sera comme avant». Malheureusement, presque tout est comme avant.

Je n’irai pas jusqu’à affirmer, comme un confrère, que «tout est pire qu’avant». Car ceux qui ont la lourde mission de diriger la transition doivent bénéficier de notre indulgence pour avoir eu le courage de prendre les rênes d’un pays qui a vécu un long règne. Les autorités de la transition ont l’excuse du bébé qui apprend à marcher mais doit d’abord passer par la case des trébuchements, l’étape des hésitations et la phase des chutes.

Les hommes et femmes qui dirigent la transition, doivent pouvoir bénéficier de la présomption de bonne foi, bien que certains d’entre eux ne fassent rien pour le mériter. En effet, le clientélisme, le népotisme, le trafic d’influence, etc., en somme, nombre de mauvaises pratiques reprochées aux anciennes autorités par les nouvelles, continuent d’avoir cours.

Certes, la situation ne saurait être globalisée du fait d’individus ou de groupuscules de personnes qui cachent difficilement leur avidité pour le pouvoir et l’argent, mais, comme le dit l’adage, c’est un seul âne qui a mangé la farine, rendant ainsi blancs les museaux de tous les autres.

Les vrais coupables
Cependant, les véritables responsables de la survivance des maux qui semblent ignorer le changement, ce sont bel et bien tous ces Burkinabè qui pensent que «plus rien ne sera comme avant», c’est une exhortation à l’endroit des seuls dirigeants politiques et autres patrons de sociétés publiques ou privées. Ces Burkinabè s’arrogent tous les droits, laissant tous les devoirs aux autres. Visiblement, l’impunité, au lieu de disparaître pour toujours de notre quotidien a juste changé de camp.

Ils sont travailleurs et continuent d’arriver en retard au bureau, quand ils ne sont pas simplement abonnés à l’absentéisme. Pourtant, ce sont les premiers à exiger le départ d’un chef, sous prétexte que celui-ci fait preuve de trop de rigueur. Ils sont étudiants ou élèves et juchés sur leurs motos, grillent allègrement les feux de signalisation quand ils ne sont pas à slalomer entre les voitures, délaissant royalement la piste cyclable qui leur est réservée. Ils sont conducteurs de voitures sans phares et parfois sans papier à jour, prenant les routes et rues de la cité pour des pistes de Formule1. Alors qu’ils s’attendaient à meilleure protection sur leurs personnes et leurs biens, les pauvres citoyens sont plus que jamais confrontés à des cambriolages de leurs domiciles et des braquages réguliers à mains armées sur les Nationales.

Le chapelet des mauvais comportements, le manque de civisme et les problèmes de sécurité sera fastidieux à égrener. Mais le résultat est sans appel: tout semble être comme avant. Et il urge que chacun de nous opère la mue nécessaire pour être en phase avec les nouvelles aspirations suscitées par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

M.Y
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