Yacouba Traoré (Entraîneur des gardiens de but Etalons) : « Evitons de parler de hiérarchie pendant la préparation » #aOuaga

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Yacouba Traoré (Entraîneur des gardiens de but Etalons) : « Evitons de parler de hiérarchie pendant la préparation »

Publié le jeudi 17 janvier 2013 | Le Pays

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La sélection nationale du Burkina Faso
Photo : Etalons du Burkina.

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Football: "Sela Sela", chanson officielle de la CAN 2013

Autre Presse - 5/1/2013

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Football : CAN 2013

Un aspect auquel on a l’air de ne pas trop s’intéresser ou que l’on trouve parfois facile, c’est celui de la préparation des gardiens de but dans une équipe. Et pourtant, c’est un compartiment important voire déterminant dans le dispositif d’une équipe. A la veille de la CAN 2013, nous avons échangé avec l’entraîneur des gardiens de but des Etalons, Yacouba Traoré, lui-même ancien international gardien de but, qui a été recruté en décembre 2012 par la Fédération burkinabè de football (FBF). C’était au complexe sportif de Ingwenyama en périphérie de Nelspruit en Afrique du Sud. Yacouba Traoré évoque dans cet entretien le plan de travail mis en place pour les gardiens de but des Etalons et ne manque pas de nous parler des qualités d’un gardien.

« Le Pays » : Comment se passe le travail avec les gardiens de but dans une phase de préparation, comme celle-ci, avant la CAN ?

Yacouba Traoré : Pour la circonstance, nous nous basons sur un plan de travail et comme ce sont des gardiens professionnels, il faut aussi mettre en place une organisation professionnelle qui correspond à leur qualité avec un objectif précis. Nous faisons en sorte qu’ils soient performants, que les petites difficultés soient gérées au fur et à mesure. Nous faisons tourner tous les gardiens pour voir les difficultés de sorte à pouvoir réadapter notre programme de travail pour que chaque gardien soit performant quand nous avons besoin de lui.

Concrètement, comment se déroule les différents aspects du travail ?

Je suis parti d’un plan de travail depuis Ouagadougou qui est un macro-cycle tout juste facile, moyen et difficile. Nous sommes présentement entrés dans la phase difficile parce que nous allons vers la phase de compétition. Ce sont des gardiens séniors et il y a des choses sur lesquelles, nous ne revenons plus. Nous avons aujourd’hui basé notre organisation sur le fait que nos gardiens doivent forcément maîtriser le jeu de la surface de réparation. Ils doivent savoir anticiper, à savoir sortir sur les corners, gagner les duels et bien d’autres aspects, faire en sorte qu’on puisse maîtriser les déchets techniques et les écarter, qu’il y ait une meilleure réponse sur les tirs de 25 voire 30 m et autres. Nous devons faire en sorte que le gardien puisse être maître dans sa surface de réparation, commander sa défense, qu’il soit présent et utile pour son équipe. Sur le travail d’un gardien de but, on a la vitesse de l’action, de la gestuelle, les anticipations, les aspects physiques et de relance parce qu’ils comptent beaucoup dans la phase de construction.

Pouvez-vous confirmer que le titulaire reste Abdoulaye Soulama ou des changements pourraient intervenir ?

Nous nous trouvons dans une situation où il faut éviter de parler de hiérarchie dans la phase de préparation. Il est vrai que le gardien titulaire, Abdoulaye Soulama, a plus d’expérience que les autres, mais nous travaillons de telle sorte qu’il n’y ait pas un, deux et trois. Il faut travailler à ce qu’on ait un, pour que celui qui est appelé à jouer un match le joue à 100% et que nous soyons convaincus qu’il pourra le faire afin d’être à l’abri. Généralement, quand on dit un, après deux et trois, ce n’est pas évident que le trois soit motivé par la suite, mais lorsqu’on parle de un en trois, cela ne pose pas de problème. Ainsi, chaque gardien a sur lui une pression parce qu’il se dit que de toute façon, le coach est susceptible de le faire jouer. C’est important pour la vie de groupe et dans ce sens, il faut inculquer la solidarité entre les gardiens de but. Ainsi, celui qui joue et les autres sont concernés par sa prestation parce qu’ils se disent finalement qu’ils seront tous dans la même situation. Ce ne sont pas les histoires de clubs où on connaît le titulaire, mais là nous sommes en équipe nationale et c’est le gardien de but qui arrive très performant qui compte. Il faut faire en sorte que dans une poule où vous avez trois matchs à jouer, lorsque vous avez un blessé, celui qui le remplace le fait avec toutes les capacités technico-tactiques et mentales. Personnellement, je pense que nos gardiens ont bon niveau et ils font partie des meilleurs de notre sous-région mais on n’en parle pas. Maintenant, c’est à eux de démontrer qu’ils sont là, existent et peuvent gagner un match à eux seuls. C’est l’objectif fondamental du travail qui fait que je suis présent et je me donne à cœur joie avec tout ce que j’ai comme connaissance. Je le fais aussi en termes de chance parce que nous sommes aussi des éducateurs.

Votre avis compte-t-il dans le choix des gardiens de but pour un match ou comment cela fonctionne avec l’entraîneur principal ?

Je remercie la grande sagesse du coach Paul Put qui me laisse une liberté de manœuvre. La preuve est qu’il me demande, avant un match, quel est le gardien qui débute et son second ; et les choses fonctionnent ainsi jusqu’à présent. A ce niveau, il n’y a pratiquement pas de problème de collaboration et je me sens bien dans cette façon de faire parce que nous sommes libres de mettre ce que nous voulons en place pour pouvoir atteindre un résultat probant.

Qui, selon vous, va être le gardien titulaire des Etalons pour démarrer cette CAN ?

Il est assez trop tôt de le dire, mais je vous donnerai mon avis tout juste après le dernier match amical (NDLR : il est prévu en principe ce 17 janvier contre le Swaziland).

Quels sont les qualités et les défauts des trois gardiens des Etalons présents pour cette CAN 2013 ?

Ils sont d’un bon niveau. Ce sont des gardiens qui, techniquement et tactiquement, sont très performants, physiquement et mentalement au point, qui ont beaucoup du cœur, de la motivation. La meilleure qualité du gardien de but, c’est de savoir lire un match et s’y adapter. Nous sommes dans un problème de coaching et nous faisons en sorte que les défauts de nos gardiens deviennent des qualités. Nous voulons qu’à l’issue du travail que nous faisons, lorsque ces gardiens vont rejoindre leur club, on sente que quelque chose a été fait.

Quelles sont finalement les qualités d’un bon gardien de but ?

On peut faire une classification à ce niveau en parlant d’un bon gardien, d’un très bon, d’un excellent gardien de but ainsi de suite. La définition que je fais du bon gardien de but, c’est celui qui encaisse moins. Celui qui joue et ne commet pas d’erreur. On peut dire qu’un bon gardien commet environ quatre erreurs dans un match, un très bon en fait trois et un excellent gardien n’en commet pas. Au niveau de l’équipe nationale A, c’est celui qui sait lire un match, s’adapter et qui peut apporter les meilleurs résultats possibles, non seulement dans la phase de construction d’une équipe mais aussi dans celle défensive. C’est celui qui sait être un leader dans une équipe de football, en sachant commander sa défense, la repositionner ou la positionner et se bat lui-même pour ne pas encaisser.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO (Envoyé spécial)

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