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Ousmane Diagana, directeur des opérations de la banque mondiale : « il n’est pas du mandat de notre institution de financer les élections… »
Publié le lundi 16 fevrier 2015  |  Le Pays
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© Présidence par DR
Le nouveau directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina, Ousmane Diagana, a été reçu le 24 janvier 2014 par le Président du Faso, Blaise Compaoré




Le groupe de la Banque mondiale a organisé, du 9 au 13 février 2015, conjointement avec le gouvernement burkinabè, une série de consultations, dans le cadre de la revue à mi-parcours de sa Stratégie de partenariat-pays (2013-2016). Afin, entre autres, d’expliquer les raisons de la revue à mi-parcours et présenter les recommandations-clé issues des différentes concertations, le groupe a animé un point de presse le 13 février 2015, dans ses locaux à Ouagadougou. C’est le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, Ousmane Diagana, qui a conduit la mission, qui s’est livré à cet exercice, en présence de la Représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina, Mercy Tembon.
Ce n’est un secret pour personne, la crise qu’a connue le Burkina Faso a impacté tous les pans du tissu économique, si fait que le secteur des petites et moyennes entreprises s’est retrouvé particulièrement affecté, dans la conduite de ses activités. Aussi, les autorités ayant changé, il était important pour le groupe de la Banque mondiale de prendre langue avec ces dernières et également d’intégrer les facteurs déclencheurs de la crise et faire en sorte que les désirs très forts exprimés par les populations soient pris en compte. A cet effet, des ajustements ont été proposés dans le cadre de la Stratégie de partenariat-pays et aussi sur la base de suggestions fortes exprimées par les différents groupes rencontrés. Selon le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, Ousmane Diagana, ayant conduit la mission de l’institution financière du 9 au 13 février, ces ajustements vont concerner les secteurs de la gouvernance, de l’économie et de l’éducation. A la question de savoir si la Banque mondiale va soutenir financièrement les élections à venir au Burkina, le directeur des opérations a été on ne peut plus clair : « Il n’est pas du mandat de la Banque mondiale de financer des élections…La Banque mondiale finance le budget de l’Etat, lequel peut financer lui-même les élections ». Concernant le secteur de l’éducation, il a laissé entendre que beaucoup de moyens ont été mis au niveau de l’enseignement primaire et à un degré moindre dans l’enseignement supérieur. Ainsi, des ajustements seront élaborés afin que le défi, concernant l’enseignement de façon générale et celui supérieur en particulier, soit relevé. « Examiner le secteur de façon holistique et lui apporter des réponses appropriées afin que les compétences des jeunes, en particulier, soient mieux renforcées et qu’ils soient mieux armés à affronter le marché du travail ou mieux équipés à créer leurs propres entreprises, c’est une autre dimension que nous allons prendre en compte, dans le cadre de la stratégie ajustée », a-t-il souligné avant d’ajouter : « nous avons proposé des ajustements dans la stratégie que nous comptons valider dans les prochains jours ». Le 2e objectif de la mission était le bouclage de deux opérations d’appuis budgétaires : une opération d’appui budgétaire national qui était en préparation depuis quelques mois, et une opération budgétaire régionale en préparation depuis bientôt un an et demi. A l’en croire, les opérations d’appuis budgétaires visent à décaisser rapidement des ressources en faveur du Trésor public, afin que l’Etat puisse répondre aux besoins de son économie et prendre en charge les financements de toutes les activités dont il a la charge, y compris un certain nombre de dépenses souveraines. Mais ces décaissements, a-t-il indiqué, se font contre la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes.
Plusieurs groupes rencontrés
« Pour ce qui concerne les opérations d’appui budgétaire national, son instruction avait été retardée parce que le gouvernement n’avait pas pu respecter, aux échéances convenues, deux réformes essentielles ; il s’agit de la loi anticorruption et de l’adoption d’un code minier qui garantit une très bonne gouvernance dans le secteur. Dans nos discussions, nous avons fait des progrès significatifs et nous sommes fondés à poursuivre les échanges avec le gouvernement, afin de boucler l’instruction des deux opérations dans les meilleurs délais possibles, par conséquent, à pouvoir les présenter au Conseil d’administration de la Banque mondiale dans les plus brefs délais. Si nous arrivons à faire cela dans les prochaines semaines, ce sont 150 millions de dollars additionnels, soit environ 75 milliards de F CFA que la Banque mondiale va décaisser en faveur du Trésor public burkinabè et je pense que ce serait une excellente aubaine qui va permettre au gouvernement de contribuer davantage au renforcement de l’économie, mais également à la prise en charge des demandes sociales diverses que les populations burkinabè expriment », a-t-il fait savoir. « Dans d’autres circonstances et dans d’autres pays, lorsque les retards sont significatifs, on annule tout simplement. Dans le cas d’espèce, nous avons mis les décaissements en veilleuse, en attendant que les conditions soient réunies pour retravailler ces opérations », a-t-il déclaré. Toutefois, Ousmane Diagana a tenu à préciser que les réformes, en cours de discussion avec le Burkina, ne sont pas des réformes demandées ni imposées par la Banque mondiale. Elles avaient été définies par le gouvernement lui-même, comme prioritaires.
Pour rappel, la Stratégie de partenariat-pays (SPP) est le plus important des documents consacrés par la Banque mondiale (BM) à un pays donné. Elle est donc la véritable feuille de route de l’intervention de la Banque mondiale dans un pays donné, sur une période déterminée. La stratégie de partenariat avec le Burkina a été endossée par le conseil d’administration de la Banque mondiale en septembre 2013. Au cours de son séjour au pays des Hommes intègres, la mission a rencontré les ministres sectoriels, les partenaires techniques et financiers, les institutions et corps de contrôle, les Organisations de la société civile, le secteur privé. La raison pour laquelle la validation des axes n’a pas été compliquée est que la stratégie tend à aider le Burkina Faso à dresser des défis d’ordre structurel.

Colette DRABO
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