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Le Pays N° 5278 du 16/1/2013

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Orpaillage dans la commune de Diebougou : Le travail des enfants, toujours une préoccupation
Publié le jeudi 17 janvier 2013   |  Le Pays


L`orpaillage
© Autre presse par DR
L`orpaillage


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La commune de Diébougou connaît depuis quelques temps une floraison des activités d’orpaillage. Celles-ci, même si elles procurent des revenus substantiels aux populations, demeurent des activités qui perturbent la croissance des enfants. Malgré les mesures prises par les orpailleurs, la mairie et les associations de la société civile pour éloigner les enfants des sites d’orpaillage, nombreux sont ces enfants qui y déferlent toujours sous le regard stupéfait de certains parents et des autorités.

L’orpaillage artisanal malgré les problèmes qu’il a engendrés s’est définitivement installé dans la commune de Diébougou après la levée de la délibération du conseil municipal interdisant l’orpaillage artisanal. Une situation qui a vu la floraison de nombreux sites dans la cité de la terre blanche. Ce qui n’est pas du goût de certains orpailleurs notamment l’entreprise Burkina or et métal(BOM). Celle-ci crie à la concurrence déloyale et exhibe régulièrement son permis d’exploitation délivré par le ministère des Mines et des carrières. Des sites sauvages ont vu le jour à côté du fleuve Bougouriba situé à une dizaine de kilomètres de la ville. Les propriétaires de ces sites que nous avons rencontrés courant novembre 2012 semblent mal comprendre la levée de la mesure sur l’orpaillage artisanal. Ils y voient une autorisation accordée à tous pour exploiter l’or dans la commune. Du côté de la mairie de Diébougou, on ne cesse de crier que la levée de cette mesure n’est pas une porte ouverte pour le désordre, mais elle est assortie de conditions qu’il faut respecter. Dans cette ruée vers l’or, quid des enfants ? Ceux-ci, inconsciemment se font détourner par les scintillements des pépites d’or qui sortent des sites d’orpaillage. A ce jour, on dénombre au moins trois sites dans la commune de Diébougou. Sur celles-ci on y trouve des enfants qui travaillent dans des conditions exécrables. Ils pilent généralement le minerai, vendent l’eau ou font du petit commerce sous la supervision des parents ou de patrons. Sur le site du comptoir d’achat de Barindia, nous avons pu constater le 20 décembre 2012, qu’un exploitant était assis à l’ombre d’un arbre pendant que des enfants concassaient le minerai avec comme seule protection des lunettes dont les verres sont cassés à cause de la projection des cailloux. Sur le même site, ce sont également des enfants qui sont chargés de faire tourner les moulins chargés de broyer le minerai. Ils inhalent régulièrement la poussière dans l’insouciance. Interrogé sur le danger qu’il coure, A D, nous a fait savoir avec un sourire aux lèvres qu’il suffit de boire du lait après le travail et on ne court plus de risque de maladie. Face à cette situation, BOM qui détient un permis d’exploitation a construit un bassin sur le site de Barindia et convoi l’eau avec une citerne afin que les enfants ne soient plus mis à contribution pour apporter l’eau sur le site. Malheureusement, cette initiative n’est pas du goût de la population qui a procédé à la destruction du bassin, nous a confié Hamado Pafarnam, représentant de BOM. Selon lui, son entreprise envisage de construire un bissongo, un marché hors des sites afin que les petits commerces ne poussent pas les enfants dans les activités d’orpaillage.

Respecter à tout prix le cahier de charges

Une autre parade pour éloigner les enfants des sites selon toujours Hamado Pafarnam, c’est la séparation du site d’extraction situé à Kolépar du comptoir d’achat situé à Barindia. Malgré ces initiatives, les enfants sont toujours sur le site. Une situation que la commune de Diébougou dit prendre au sérieux. Selon le maire de Diébougou, Nicolas Dah, le conseil municipal travaille de concert avec l’entreprise Burkina or et métal et les CVD depuis l’assemblée générale sur l’orpaillage artisanal tenu les 7 et 8 février 2012 pour enrayer le phénomène. Feignant d’ignorer la présence des enfants sur le site, il a évoqué l’inorganisation des sites pour expliquer leur fréquentation par les enfants. « Pour le moment, les sites ne sont pas organisés et nous y mettrons de l’ordre bientôt », a-t-il martelé. Pour Sinavo Ayoro, membre de la Coordination communale de la société civile, les actions de BOM sont louables mais il reste des points importants à satisfaire. Le cahier de charges, poursuit-il, prévoit la construction d’une clôture et l’instauration d’un service de contrôle pour empêcher la fréquentation des mineurs. Cette activité n’est pas encore menée de même que la promesse de construction d’une école à Barindia. Seul le respect du cahier de charges peut minimiser les fléaux liés à l’orpaillage artisanal, a-t-il souligné. « Nous avons été clairs avec BOM sur le travail des enfants sur les sites d’orpaillage », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « Nous pensons qu’il respectera ses engagements. » L’un des problèmes, qu’il a déploré, c’est l’insuffisance de la sensibilisation des familles sur les dangers de l’orpaillage et l’éducation des enfants.

François SOME (Correspondant)

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