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Sidwaya N° 7336 du 16/1/2013

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Mali : le dialogue nécessaire malgré la solidarité militaire
Publié le jeudi 17 janvier 2013   |  Sidwaya




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Comme il est connu, on peut gagner une guerre sans obtenir la paix. En la matière, l’on pourrait donner raison à l’ancien ministre français de la Défense, Dominique de Villepin. Celui-là même qui, l’on se souvient, en 2003, avait porté devant l’Organisation des Nations unies (ONU), le veto français à la guerre en Irak. Cette fois-ci, il estime qu’un « processus politique est seul capable d’amener la paix au Mali. Jamais ces guerres [contre le terrorisme] n’ont bâti un Etat solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les Etats faillis, la loi d’airain des milices armées. Jamais ces guerres n’ont permis de venir à bout des terrorismes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux ». Et l’ancien ministre français de la Défense ne manque pas d’exemples. L’Irak, l’Afghanistan et la Libye sont là, pour le conforter.
Ce qui amène à soutenir que la négociation demeure une alternative, après tout combat, même après celui qui aura neutralisé des forces du mal, incarnées par les groupes armés, qui se sont coalisés avec les terroristes, pour s’attaquer à l’intégrité territoriale du Mali. Cette intégrité jouit d’une inviolabilité que nul n’ignore. Dans une négociation, il y a toujours des aspects négociables et des points non négociables et l’intégrité du Mali fait partie de ce second groupe de points.
Pour espérer en finir avec cette crise malienne, de façon durable, la communauté ouest-africaine, l’Union africaine et ses partenaires occidentaux devront aussi s’inspirer de la pensée du directeur de recherche à l’Institut de recherche internationale et stratégique (IRIS), Philippe Hugon. Cela, en ce qu’il pense que la victoire contre les combattants islamistes ne se fera pas simplement à travers des conquêtes militaires. « Il faut, à la fois, avoir une action militaire, avoir une action humanitaire […] mais aussi toujours avoir en perspective des projets de développement », a-t-il mentionné à un média international.

Philipe Hugon mérite d’être écouté, surtout quand il affirme « qu’une guerre contre les djihadistes ne se gagne pas uniquement du point de vue militaire, parce qu’ils connaissent le terrain, parce qu’ils ont des possibilités de se réfugier sous des tentes ou dans des grottes, et parce que de toute façon, le terreau de leur action, c’est à la fois le fanatisme religieux, mais c’est aussi le trafic de drogue et le fait que les jeunes ont très peu de perspectives ».
En tous les cas, la communauté ouest-africaine devra avoir tous ces éléments consignés dans son tableau de bord. Mais il ne saurait accepter une fragilisation complète du Mali qui risque de remettre en cause la stabilité sous-régionale et aggraver la situation déjà précaire d’un nombre important d’Etats. Aider donc l’armée malienne à combattre les terroristes et leurs alliés, c’est assurer une sécurité durable en Afrique de l’Ouest.
La transnationalisation de la crise malienne déstabilisera l’ensemble de la sous-région et menacera considérablement les intérêts des puissances occidentales, si cela n’est pas en train de se réaliser.
La solidarité de la France, des Etats-Unis et bien d’autres pays occidentaux s’inscrit dans une dynamique de combattre partout le terrorisme. Aider le Mali à reconquérir son territoire permet de s’assurer d’un rapport de forces favorable aux autorités du Mali pour négocier la paix et relancer le processus démocratique.
« Quand la case du voisin brûle, il faut lui apporter de l’aide », dit un proverbe africain. Le Mali n’est donc pas seul à faire face aux forces du mal. Il faut savoir opérer un choix idoine entre le bon grain et l’ivraie afin d’instaurer un véritable dialogue pour tourner définitivement la page de cette crise malienne. Il revient aux Maliens, avec le soutien de la communauté ouest-africaine, de se parler et de s’entendre pour bâtir une démocratie porteuse de progrès. Chaque Malien est responsable et irremplaçable dans cette dynamique. Chaque protagoniste, en dehors des extrémistes, doit contribuer à trouver la meilleure voie pour réconcilier les Maliens avec eux-mêmes.

Le Burkina Faso et son Président qui est le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, demeurent solidaires du Mali et s’engagent à accompagner tous les acteurs qui croient aux vertus du dialogue pour une paix durable. Il y va de la sécurité du Burkina, de celle de l’espace CEDEAO ainsi que de la préservation des intérêts des puissances occidentales. C’est tout cela qui donne un sens à l’engagement militaire et diplomatique du Burkina Faso, aux côtés de la France, qui vient d’entamer un combat de longue haleine au Mali.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

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