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Lutte contre l`immigration clandestine et le terrorisme : Tant que la Libye ne sera pas stabilisée…
Publié le vendredi 13 fevrier 2015  |  Le Pays
Terrorisme
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Terrorisme : Des milicien de Ansar Dîne au nord du Mali




Dire que la Libye est un Etat failli ou néant relève d’une évidence, tant le pays, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, est devenu une véritable déglingue sociale où se côtoient milices et terroristes de tout acabit. Tel un avion sans pilote qui brave les zones de turbulences, la Libye, pour tout dire, est aujourd’hui à la croisée des chemins. On ne sait pas qui fait quoi ni qui gouverne qui, si fait que certains n’hésitent pas à dire que la Libye est le modèle achevé de l’anarchisme, comme le décrit à juste titre le révolutionnaire russe, Mikhaïl Bakounine.

La preuve, depuis plus de huit mois, le pays est dirigé par deux gouvernements différents. L’un, issu des élections de juin dernier et reconnu par la communauté internationale, est basé à Tobrouk, et l’autre, visiblement fantoche, mais installé par la force des milices, a élu quartier à Tripoli. Mais ces deux exécutifs, quoi qu’opposés, ont une même vision, qui est de faire de la Libye un Etat laïc où seront acceptées toutes les différences. Ce qui n’est pas le cas de l’Etat islamique (EI) qui, comme en Irak, rêve d’un califat qui s’étendra de Tripoli jusqu’aux moindres recoins de la Libye. Dès lors, on comprend pourquoi les Nations unies, qui ont réussi l’exploit de réunir les représentants des deux gouvernements pour tenter de trouver une issue favorable à cette crise qui n’en finit pas, n’ont pas jugé nécessaire d’associer les milices djihadistes de l’EI.

Reste maintenant à souhaiter que ces négociations indirectes, qui se mènent dans la ville de Ghadamès au sud-ouest de Tripoli, donc loin des bombes des djihadistes, puissent aboutir à la signature d’un accord global de paix. Ce n’est pas impossible. Il suffit seulement que chaque camp, dans l’intérêt supérieur de la Libye, accepte de faire des concessions, pour que le peuple libyen puisse définitivement tourner cette page douloureuse de son histoire ; lui qui, selon toute vraisemblance, est tombé de Charybde en Scylla.
On ne peut pas combattre efficacement un mal par ses effets

Longtemps soumis à la dictature de Kadhafi, il se retrouve aujourd’hui, condamné à vivre sous la férule des djihadistes qui, on le sait, n’ont pas d’état d’âme. Ce sont eux d’ailleurs qui ont contribué à mettre la Libye sens dessus dessous ; elle qui, aujourd’hui, ressemble à tout point de vue à un magasin d’armes à ciel ouvert. Si fait que ce pays qui, jadis, constituait un rempart contre l’immigration clandestine, est devenu une passoire pour les migrants qui n’en demandaient pas mieux. La suite, on la connaît. Les drames se succèdent dans la Méditerranée avec parfois des bilans macabres qui font froid dans le dos. La preuve est là, palpable. On n’a pas encore fini de pleurer les victimes du drame de Lampedusa que deux bateaux ont encore chaviré, le 11 février dernier, faisant au bas mot près de 300 disparus.

Peut-être même qu’au moment même où vous parcourez ces lignes, ce bilan s’est alourdi, dans la mesure où un autre zodiac, selon l’Organisation internationale des migrations, avait disparu des radars. C’est ceci donc qui explique cela : tant que la Libye ne sera pas stabilisée, la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine sera vaine. Car, comme on le dit, on ne peut pas combattre efficacement un mal par ses effets ; il faut plutôt s’attaquer à ses causes. Cela dit, tout le monde est interpellé. Le Maghreb, les pays de l’Afrique au Sud du Sahara y compris les Occidentaux, doivent s’impliquer davantage pour qu’une solution soit trouvée à la crise libyenne, surtout que la menace Boko Haram va grandissante.
L’heure n’est plus à la réunionite. Il faut passer maintenant aux actes concrets.

Boundi OUOBA
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