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«Des sachets biodégradables seront mis à la disposition de nos clients sans problème»
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  Sidwaya




La loi portant interdiction des sachets plastiques non biodégradables entre en vigueur, le 21 février 2015, au Burkina Faso. A cet effet, une équipe de Sidwaya a rencontré un commerçant importateur de sachets plastiques, Abel Kaboré pour recueillir son appréciation de cette mesure. Il livre, sans réserve, son chiffre d’affaires par an, la provenance de ses articles, les avantages que procurent les sachets biodégradables, la décision prise par les commerçants…


Sidwaya (S.) : Depuis quand exercez-vous le métier ?


Abel Kaboré (A.K.) : J’ai commencé à vendre les sachets plastiques, il y a une trentaine d’années. A l’époque je travaillais avec un commerçant. Ce n’est qu’en 2003 que je me suis installé à mon propre compte.


S. : Quelle est la quantité de sachets que vous importez par an, et votre chiffre d’affaires ?


A.K : Je ne pourrai vous dire la quantité de sachets plastiques que j’importe par an. Ce qui est sûr, j’en importe beaucoup en provenance du Ghana, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Mali et de l’Asie. Quant à mon chiffre d’affaires, je l’estime à 50 millions de FCFA. Connaître la quantité de sachets m’intéresse peu. Cependant en bon commerçant, j’aime compter l’argent. C’est un métier qui m’a permis de faire beaucoup de réalisations.


S. : La loi sur l’interdiction de sachets plastiques entre en vigueur à partir du 21 février 2015. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?


A.K. : En vérité, le début n’a pas été facile quand on a appris la nouvelle. Mais avec les échanges que nous avons eus avec les autorités du pays dont l’ex-ministre en charge de l’Environnement, Salif Ouédraogo, nous nous sommes rendu compte que ce n’est pas aussi compliqué comme on le pensait. Au départ, les gens avaient cru qu’il s’agissait d’arrêter la vente de sachets plastiques. C’est surtout le mot interdiction qui dérangeait beaucoup. Pour quelqu’un qui a évolué dans le domaine plus d’une trentaine ou quarantaine d’années, même si on parle d’indemnisation pour qu’il fasse autre chose, ce ne serait pas facile. Le risque dans de telle circonstance de tomber en faillite est certain. Maintenant, nous savons qu’il s’agit tout simplement d’un changement. Selon les explications que nous avons reçues, les sachets ordinaires peuvent faire plus de cent ans avant de se détériorer dans la nature alors que ceux biodégradables ne mettent que deux ans tout au plus pour l’être. Cela est vraiment une avancée significative. C’est une très bonne loi qui doit être mise en application avec bien sûr, des mesures d’accompagnement.


S. : Quelle a été la décision adoptée par les importateurs après les échanges avec l’ex-premier responsable de l’environnement ?


A.K. : Nous avons promis sans détour d’importer les sachets biodégradables.


S. : Avez-vous pris des dispositions pour ravitailler d’ores et déjà les populations de ces nouveaux sachets en plastiques ?


A.K. : Oui. A l’heure actuelle, nos fournisseurs des pays sus-cités sont prêts à nous les envoyer. Comme il s’agit d’une loi universelle, nous n’aurons aucun problème pour mettre ces sachets à la disposition de nos clients.
Nous attendons que les autorités de notre pays nous livrent des documents nécessaires pour pouvoir importer ces sachets biodégradables. A quelques semaines pour que cette loi entre en vigueur, nous n’avons toujours pas reçu leur feu vert. Actuellement, nous n’avons plus beaucoup de stocks de sachets ordinaires.
Il y a certains formats qui manquent dans nos magasins. Il faut que nous ayons très rapidement des solutions pour éviter des ruptures. Je pense que ce n’est pas normal de suspendre l’activité de quelqu’un, ne serait-ce que pour un jour.


S : Pouvez- vous dire de quels documents s’agit-il ?


A.K : Je pense que cela doit-être une autorisation. Nous attendons promptement leur réaction. Si l’Etat n’est pas encore prêt à nous fournir cette autorisation qu’il nous laisse commander les sachets plastiques ordinaires en attendant que tout soit clair.
Car actuellement nos activités sont au ralenti ; beaucoup de formats de sachets manquent du fait que rien n’est clair. Nous voulons lancer les commandes mais mous hésitons beaucoup.


S. : Quelle est la quantité de vos stocks restants ?


A.K : Il n’y a plus beaucoup de stocks. Car depuis un certain temps nous avons cessé de lancer des commandes.


S. : Que comptez-vous faire de vos stocks restants après l’entrée en vigueur de la loi?


A.K. : Ces stocks vont obligatoirement finir. Nous avons proposé de vendre les stocks de sachets ordinaires jusqu’à leur épuisement avant de continuer avec les nouveaux sachets biodégradables. Cela ne va même pas prendre du temps. Il n’y a aucune inquiétude à ce niveau. Car les sachets ordinaires coûtent un peu moins que les sachets biodégradables, les clients vont rapidement s’en approvisionner.


S : L’Etat parle-t-il de dédommagement de vos stocks restants ? Si oui est-il satisfaisant?


A.K. : Nous ne pouvons rien dire à ce sujet. Car nous n’en avons pas parlé. Peut-être à notre prochaine rencontre qui doit avoir lieu dans les jours à venir, nous l’aborderont.


S. : Pensez-vous que les sachets biodégradables vont être prisés comme les sachets ordinaires ?


A.K. : Comme les deux n’ont pas le même coût (le coût des biodégradables est un peu élevé), je pense que nos activités vont un peu diminuer.


S. : Vous parlez de coût. Selon les informations reçues, la différence entre les deux est dérisoire (0,05 FCFA).


A.K. : Ce sont des calculs mentaux qu’on a faits. Mais attendons de voir quand ce serait concret. Cela peut être plus ou moins.


S. : En plus des sachets plastiques, est-ce que vous vendez d’autres articles ?


A.K. : Non. Je ne vends que des emballages plastiques (Bâches, sacs, sachets…).


S. : En perspectives, que comptez-vous faire au cas où les sachets biodégradables ne permettraient pas de réaliser les mêmes chiffres d’affaires que les sachets ordinaires ?


A.K. : Je compte me reconvertir dans l’enseignement et laisser mes frères gérer ma boutique. J’ai un projet de construction d’une école.


Entretien réalisé par Aïssata BANGRE
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