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Le Quotidien N° 675 du 16/1/2013

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Dons en faveur des personnes démunies ou associations caritatives : Messieurs les donateurs, faites-le en fonction des besoins exprimés
Publié le mercredi 16 janvier 2013   |  Le Quotidien




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On ne refuse pas un don, a-t-on coutume de dire en Afrique. Mais, que faire d’un don qui ne cadre pas avec ses aspirations ou ses besoins ? Là, demeure toute l’interrogation. Pour sûr, nombreux sont les dons qui ne bénéficient pas aux personnes ou structures auxquelles ils sont destinés. D’ailleurs, c’est ce que semblait faire comprendre le directeur général du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo, Robert Sangaré, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le jeudi 10 janvier dernier, dans l’enceinte même dudit hôpital.

Lors de cette rencontre avec les hommes de presse, le directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo n’est pas allé du dos de la cuillère pour non seulement relever les nombreuses insuffisances qui entourent les donations dont bénéficie l’hôpital, mais surtout pour informer l’opinion nationale et internationale sur les nouvelles règles à respecter par les futurs donateurs. En effet, comme il l’a souligné, l’hôpital Yalgado Ouédraogo bénéficie chaque année de nombreux dons de la part de personnes ou d’institutions sans qu’ils ne servent réellement à grand-chose, sinon à occuper inutilement la cour de l’hôpital, car n’étant pas en phase avec les besoins exprimés. A en croire Robert Sangaré, certains matériels offerts comme dons à l’hôpital ne peuvent être utilisés parce que n’étant pas fonctionnels. Pire, la somme d’argent nécessaire à la maintenance desdits matériels équivaut à la somme d’argent permettant de se procurer lesdits matériels à l’état neuf. Si d’un côté, les dons ne sont pas en adéquation avec les besoins réels de l’hôpital, de l’autre côté, les matériels de soins réceptionnés par la direction générale ne peuvent souvent être utilisés convenablement du fait des nombreuses pannes qui les caractérisent. C’est pourquoi les nouvelles règles dictées par la direction générale du CHU Yalgado Ouédraogo obligent les futurs donateurs à respecter une procédure qui consiste, entre autres, à écrire au préalable à l’administration de l’hôpital qui, en toute connaissance de cause, pourra exprimer les besoins réels de l’hôpital.

Toute chose qui devrait guider les futurs donateurs quant au choix des dons en adéquation avec les besoins réels de l’hôpital et permettre une traçabilité des dons réceptionnés. La situation, telle que dépeinte par la direction générale de l’hôpital Yalgado, est celle que vivent bon nombre d’associations ou de personnes en besoin d’aide (réfugiés, personnes nécessiteuses…). S’il faut saluer le fait que des personnes de bonne volonté ou institutions font régulièrement des dons à des personnes nécessiteuses ou à des associations caritatives, il faut toutefois s’interroger sur l’opportunité de certaines donations qui, en fin de compte, ne servent à rien. C’est pourquoi –et c’est là que nous sommes d’accord avec le directeur général de l’hôpital Yalgado- il est important que les donateurs approchent au préalable les structures ou personnes qu’ils souhaitent aider afin que celles-ci puissent faire un inventaire de leurs besoins qui, justement, devront guider les bienfaiteurs dans leur choix quant à l’assistance qu’ils entendent apporter. Trop souvent, l’on voit des personnes faire des dons sous les projecteurs –et ces personnes repartent grandies après cet acte puisqu’à travers les médias, elles auront eu de la visibilité- sans que ces dons ne contribuent à soulager réellement les personnes ou structures bénéficiaires au point que l’on s’interroge souvent sur leur motivation réelle. C’est donc dire que la communication entre les donateurs et les bénéficiaires devrait être la chose la mieux partagée pour éviter des frustrations de part et d’autre car, il ne faut pas se voiler la face, les donations créent souvent des effets contraires dans le camp des bénéficiaires.

On se rappelle que les réfugiés touaregs avaient décrié la nourriture qui leur était servie parce que ne cadrant pas avec leurs habitudes alimentaires, en marquant ainsi leur frustration quant au traitement qu’ils recevaient. Quels propos durs n’avait-on pas tenus à leur endroit ? On les traitait de prétentieux ou d’ingrats. Et pourtant, la réalité est là, dure à accepter peut-être du côté des donateurs. En réalité, ces réfugiés ne savent réellement pas comment faire cuire du haricot, par exemple, alors que c’est le produit alimentaire qui leur était offert en grande quantité. Maintes fois, les journalistes sont tombés des nues en voyant les présents offerts à certaines personnalités lors de cérémonies. Quoiqu’on dise, il n’y a que les bénéficiaires pour connaître réellement leurs besoins et il est tout à fait important qu’on les écoute avant toute action en leur faveur.

A l’évidence, une entrevue préalable entre donateurs et bénéficiaires est plus qu’importante puisqu’elle permet de canaliser les donateurs en leur permettant de faire réellement œuvre utile, si tant est que leur volonté réelle est de poser un acte utile. A défaut d’une entrevue, une évaluation des besoins des futurs bénéficiaires devrait être faite avant toute action. Plus qu’un ras-le-bol exprimé, les propos de Robert Sangaré –puisque c’est lui qui a mis le débat sur la table- sonnent comme une invite à une meilleure collaboration entre l’hôpital Yalgado Ouédraogo et ses partenaires, et par ricochet entre les structures caritatives et autres associations et les principaux donateurs. A bonne entendeur, salut !

La Rédaction

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