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Le Pays N° 5192 du 7/9/2012

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Rupture de sang dans les hôpitaux : Les pesanteurs sont encore là
Publié le vendredi 7 septembre 2012   |  Le Pays




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Il est connu de tous que la période de la saison pluvieuse demeure celle au cours de laquelle le manque de sang se fait le plus ressentir. Les raisons sont bien nombreuses. Un tour dans le Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou nous a permis de prendre connaissances de quelques-unes de ces difficultés.

Ce 3 septembre 2012, j’ai accompagné un confrère au Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou. Ancien donneur régulier, il s’est présenté à la Banque de sang au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. « Je suis venu donner mon sang, j’ai entendu qu’il y a un manque. Est-ce vrai madame ? », a demandé mon confrère. Il est environ 11 heures quand nous sommes arrivés dans les locaux de ce centre. Avant d’arriver dans ce service, mon confrère m’a fait une confidence : « J’ai vu une annonce à la télé appelant les populations à venir donner leur sang car il y a un manque sérieux de cette denrée salvatrice. Mais ce qui m’écœure, c’est que les responsables de cette maison ne tardent pas à se retrouver dans des salons feutrés pour des séminaires et des ateliers. D’où viennent cet argent et ces moyens ? » A écouter mon confrère, j’ai compris qu’il était remonté contre ces personnes qui passent leur temps dans des séminaires et ateliers pendant que dans leur services, il n’y a pas de réelles répercussions. A notre arrivée sur les lieux, nous avons vu quatre personnes présentes dans la salle d’attente. Il faut remplir les formalités, ce qui est rapidement fait par mon collègue et le processus suit son cours jusqu’au don et au cocktail. Pas de bière mais de la boisson sucrée. Mon collègue vide la bouteille malgré lui. Ce qui nous a le plus marqué, c’est que le collègue n’hésitait pas à se renseigner sur le fait que le sang puisse manquer dans les centres de santé. Une question par ci, une autre par là, comme s’il voulait percer un mystère. Pourquoi le sang manque ?

En fait, il ne s’agit pas du sang seulement. Le manque de sang est une réalité pratiquement traditionnelle. Le problème, c’est le manque de réactifs. Les réactifs, oui. Un agent nous confirme qu’il manque actuellement non seulement du sang mais aussi des réactifs. Les examens ne peuvent pas être faits puisque les réactifs ne sont pas disponibles. En moyenne, ce sont 25 à 30 poches qui sont collectés par jour au Centre régional de transfusion sanguine. Cette quantité est forcement appelée à être réduite. Il faut faire les tests sanguins ; mais avec quels réactifs ? Voilà tout le problème que vit le Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou. Souvent, le centre organise des collectes dans certaines villes. Elles s’avèrent très souvent infructueuses. C’est le cas d’une sortie effectuée par le centre dans une ville comme. La moisson a été pratiquement désolante. Au total, 3 poches ont été collectées. De telles situations sont fréquentes et il faut faire avec. Un des agents nous fait une confidence : « A la descente, si nous n’avons pas fait une grosse collecte, j’ai l’impression d’avoir passé ma journée à ne rien faire. » Cette confidence, nous l’avons appréciée. De telles attitudes sont bien appréciées dans la république. Chapeau bas.

Haro sur les vampires

D’autres difficultés et pas des moindres, ce sont les pesanteurs et les fausses informations sur la vente du sang. Il est très souvent fait cas de vente de sang par certaines personnes. Ils vivent du sang des autres comme des vampires. Un responsable des lieux, s’exprimant sur la question, avoue que face à la maladie, des patients se laissent arnaquer. Au cours des échanges, il nous a confié qu’il a entendu certains souligner que le sang se vendait. « Le sang ne se vend pas du tout, je voudrais que toute personne qui est victime ou qui est témoin de tels actes les dénonce. » Au moment où nous quittions les lieux, l’information nous a été donnée que les responsables sont en atelier. Il n’en fallait pas plus pour mettre mon collègue dans tous ses états. Sa phrase fétiche, je m’y attendais : « C’est quoi ça ? » Eh oui, pendant que les gens s’échinent à trouver du sang, « ils se permettent de se retrouver dans des salles feutrées pour des ateliers ».

Aimé NABALOUM

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