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Le Pays N° 5277 du 14/1/2013

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Agriculture et pêche : L’offre de poisson par habitant a diminué en Afrique
Publié le mardi 15 janvier 2013   |  Le Pays




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La surpêche industrielle met en danger les réserves mondiales de poisson, source de protéine très importante dans les pays pauvres, et en premier lieu, en Afrique.

L’accaparement des mers est une menace aussi grave que l’accaparement des terres, estime le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. La consommation de poisson en Afrique a beau être la plus faible en quantité par habitant (9 kilos contre une trentaine dans les pays industrialisés), elle constitue, en Afrique de l’Ouest et Centrale, la moitié des apports en protéine. Un record. Pourtant, l’offre de produits de la mer par habitant a baissé en Afrique. C’est le seul continent touché pour l’heure, mais les îles du Pacifique pourraient bientôt lui emboîter le pas.

Quatre fois plus de mazout

Les ressources locales de poisson échappent de plus en plus à la pêche traditionnelle. Elles sont accaparées par les flottes industrielles lointaines dont la capacité serait déjà deux fois supérieure à la limite d’une exploitation viable des océans... Ces chalutiers géants, qui emploient 500 000 personnes dans le monde, capturent à présent autant de poissons que les 12 millions de pêcheurs artisanaux de la planète, soit 30 millions de tonnes, et avec une consommation de mazout quatre fois plus importante. Bien que le commerce du poisson se soit internationalisé à une échelle rare pour une matière première deux fois plus que le blé, les pays exportateurs devraient, selon le rapporteur de l’ONU, assurer la pérennité de la pêche traditionnelle au nom du devoir alimentaire et de l’emploi, et cela même s’ils vendent des licences de pêche à l’étranger. Ils devraient également veiller à ce que les retombées financières de ces accords soient suffisantes et qu’elles profitent à leurs populations. Au final, les termes de l’échange se sont dégradés. La Guinée Bissau, par exemple, reçoit 2 % de la valeur finale de ses prises. Quant au Mozambique, il vend ses crevettes à l’étranger et importe des poissons plus bas de gamme venant de la Namibie ou de l’Afrique du Sud pour sa population. Enfin, l’Afrique est encore un continent oublié par l’aquaculture. Or l’élevage du poisson, déjà équivalent en tonnage aux captures en mer au niveau mondial, devra encore augmenter si l’on veut préserver la ressource sauvage. A condition de ne pas détourner, comme cela a été le cas depuis dix ans, autant d’anchois ou de sardines vers la fabrication de farines destinées aux élevages de thon ou de saumon, alors que les poissons sont, en l’état, des concentrés de protéines extraordinaires pour les humains.

Claire Fages

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