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Le Pays N° 5277 du 14/1/2013

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Intervention militaire au Mali : Laissez Hollande tranquille !
Publié le mardi 15 janvier 2013   |  Le Pays


François
© Getty Images
François Hollande, président de la republique française


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A peine l’intervention militaire de l’armée française au Mali a-t-elle commencé que des questions fusent déjà de partout sur le temps que durera la présence des soldats français au Mali. Il s’en trouve même des irréductibles contestataires qui, dans leur logique déraisonnable, poussent le ridicule jusqu’à condamner cette opération qu’aucun être humain censé ne saurait remettre en cause. Il y a des situations dans lesquelles il faut savoir éviter de rechercher à la fois une chose et son contraire.

Et la crise malienne en est bien une de ces équations devant lesquelles il faut savoir adopter une attitude tout simplement intellectuelle. Quel autre comportement responsable aurait pu adopter la France face à une horde d’islamistes qui était sur le point de descendre sur Bamako comme un essaim de criquets ravageurs sur un épi de mil ? Accepter, au nom du respect d’une souveraineté africaine en passe d’être bafouée par des groupes armés illégaux, que des extrémistes fassent subir aux rares troupes africaines qui se risqueraient à les affronter le même sort que le MNLA, qui n’existe plus que de nom ? C’est d’ailleurs parce qu’il faut sauver à tout prix cette autodétermination en péril par le rétablissement de l’intégrité du territoire malien qu’il faut saluer la promptitude de la réaction du président français, qui a réagi favorablement à la libre demande de soutien de son homologue malien. A l’image d’un chef de famille qui accueillerait avec soulagement l’appui de n’importe quel voisin ou ami pour chasser de sa cour des voleurs armés, les autres Africains doivent se joindre aux Maliens pour reconnaître à sa juste valeur l’utilité de l’action militaire française au Mali. Cela, même si l’Hexagone est un ancien colonisateur, d’autant plus que c’est tout de même un pays ami à celui de Soundiata Kéïta. Les opérations Serval et Vigipirate, qui visent, l’une à repousser les islamistes et à minimiser autant que possible leurs capacités de nuisance, l’autre à sécuriser les Français et les intérêts de la France dans les autres pays, ne constituent en rien une ingérence.

Elles se font en effet sous le sceau de la coopération entre pays et surtout à la demande du pays bénéficiaire qui est ici le Mali. Inutile donc de les comparer aux interventions étrangères visant à soutenir ou à sauver des régimes africains aux abois. La page de ce genre de pratiques indécentes est de toute évidence en train d’être tournée par le régime socialiste français de François Hollande, qui a promis dès son arrivée au palais de l’Elysée, de signer l’arrêt de mort de la Françafrique. En attendant donc de voir si le gouvernement français a une idée cachée derrière la tête dans son élan de soutien aux autorités maliennes, l’on ne doit pas faire montre d’ingratitude. La libération du pays demeure pour l’instant la priorité des priorités, et l’option du dialogue ayant si lamentablement échoué au point de décevoir bien de ses fervents défenseurs, la France aura fait preuve d’audace et de pragmatisme en réagissant comme il se doit à la provocation des djihadistes. Quant à la question de savoir combien de temps l’armée française passera sur le sol malien, il faut y répondre avec le même courage et surtout avec prudence, qu’elle devra y rester autant que durera sa mission qui consiste à préparer le terrain à une action efficace des troupes africaines. Cela prendra le temps qu’il faudra car, il n’y a aucune urgence à ce que la soldatesque française au Mali plie bagages. L’essentiel étant de déblayer sérieusement le terrain pour faciliter la descente au Nord-Mali des forces de la CEDEAO. Le projet français, quoiqu’apparemment spontané, reçoit des soutiens de taille comme ceux de la Grande Bretagne, de l’Allemagne et des Etats-Unis, même si ces apports se limitent pour le moment à une assistance matérielle et logistique. Un soutien russe n’aurait certes pas été inutile, mais il est presqu’impossible de voir la Russie rompre avec son principe d’opposition aux décisions et actions de ses historiques concurrents sur la scène mondiale. Les chances de voir la position russe sur le dossier malien évoluer dans le sens d’une action armée restent en tout cas minces. Du coup, cela pourrait retarder, voire bloquer un engagement plus énergique de l’ONU. Ce qui n’est heureusement pas le cas de l’Algérie qui, pour avoir cru un peu trop naïvement en la possibilité des islamistes de changer positivement un jour, s’est dit finalement trahie par ces derniers. En effet, les dirigeants algériens ont salué l’action de la France qu’ils ont promis de soutenir. Ils ont même déjà qualifié de crime organisé l’action des islamistes et ouvert leur espace aérien aux avions français. C’est déjà un pas en avant dans la vision des choses par l’Algérie, de qui l’on attend plus qu’un soutien minimaliste, au regard de ses capacités et de sa position stratégique. Le camp des soutiens français s’est donc élargi et l’emporte ainsi amplement sur celui de ses détracteurs. A ces derniers de faire preuve d’un minimum de scrupules en reconnaissant leur erreur d’appréciation sur la situation réelle au Mali et de laisser Hollande faire tranquillement ce qu’eux n’ont pas voulu ou pu faire.

« Le Pays »

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