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Le Quotidien N° 673 du 15/1/2013

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Les monts Mafa de Becedi Brignan : Un site qui garde tout son mystère
Publié le mardi 15 janvier 2013   |  Le Quotidien




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S’il y a un site en Côte d’Ivoire qui draine des centaines de milliers de touristes par an, c’est bien les deux monts Mafa de Bécédi-Brignan. Le mystère qui entoure ces deux gigantesques blocs de pierres a fait l’objet de l’une de nos investigations.

L’histoire des monts Mafa demeure jusqu’aujourd’hui un mystère que toute personne qui réside sur le sol de Côte d’Ivoire cherche à percer. Mais, que d’épreuves pour arriver à cet objectif. C’est le samedi 5 janvier 2013 que nous avons mis le cap sur Bécédi –Brignan dans la région d’Adzopé (150 km environ au Sud-est d’Abidjan). Deux heures ont suffi pour atteindre le carrefour de Nguessankoikro, dont un virage à gauche, nous mène directement au pays des deux montagnes mystérieuses.

Le bitume qui n’existe pas sur ce dernier axe a rendu l’excursion encore plus difficile. Une heure après, Bécédi nous ouvre ses bras. A première vue, c’est un village comme tout autre qu’on peut voir en Côte d’Ivoire. Les habitants nous regardent d’un air hagard. Ils savent que nous ne sommes pas des leurs. Sans procédure, nous demandons aux premières personnes rencontrées comment accéder aux monts Mafa. C’est le début de notre expérience au cœur du pays Akyé.

Les exigences de la chefferie

Obtenir l’autorisation d’aller voir de près les monts Mafa n’est pas une chose facile. La chefferie composée d’une quinzaine de personnes nous accueille dans la cour du chef du village, Clémént Yapi Adou, un gendarme aujourd’hui à la retraite. Là, après les civilités, l’on nous explique que les Mafa représentent une autre entité dans le village. C’est donc une autre communauté hiérarchisée qui a en charge la surveillance et surtout la gestion du site. Après avoir offert deux bouteilles de liqueur comme l’exige la tradition, au chef et à ses notables, on nous conduit chez le gardien du site. C’est un homme visiblement la centaine d’âge révolue qui nous est présenté comme le premier responsable des Mafa. Il vit très loin du village, à part et seul. Il ne s’exprime qu’en langue locale : l’Akyé. Après des libations menées par celui-ci, les conditions pour accéder au pied des deux montagnes nous sont citées. Sur les deux autres bouteilles de liqueur offertes à l’ensemble des gardiens du site, une seule à été utilisée.

Les Mafa : l’apogée de la sacralité

Des instructions plus que claires nous sont données pour pouvoir aller vers les montagnes situées à 8 Km du village. La visite des monts ne se fait que les dimanches. Toute personne ayant eu des rapports sexuels la veille ne doit pas tenter cette aventure le lendemain. Le rouge est une couleur proscrite aux touristes qui veulent voir de près ces merveilles. Cela dit, la couleur recommandée et conseillée est le blanc. Selon les anciens, cette couleur permet de rentrer vite en contact avec les génies de ces montagnes. Une fois sur le site, on y laisse tout ce qu’on y trouve. On ne revient pas au village même pas avec un caillou. Avant l’escalade, il faudra se faire laver par le gardien des montagnes avec une eau située au pied des monts. Cela, selon lui, purifie notre corps et notre esprit. Il est obligatoire de saluer à haute voix l’esprit des monts dès qu’on se trouve au bas de ceux-ci (dans la langue locale). Il faut donc crier à haute voix « Mafa sémeu ayin ooh ». Au-delà de tout cela, l’on nous a enseigné que les monts représentent un véritable site de prière. C’est un lieu du « Demander et recevoir sans précédent ». C’est aux environs de 21 h que ce « cours magistral » a pris fin. Tous au lit en attendant le lendemain pour la grande découverte. Au fond du village, des chants et des danses annoncent aux villageois la présence d’étrangers venus connaitre leurs secrets culturels, nous confie le guide.

Plus qu’un site, un temple de prières

Dimanche 6 janvier 2013, 5 h 12. Nous lâchons déjà notre fin sommeil. Les chants et les danses se poursuivent sur la place publique du village, lieu de rassemblement pour le départ vers le lieu sacré. Après des renseignements, on nous informe que le gardien de l’endroit, sous le poids de l’âge se déplace à peine. Il y a donc été conduit à moto par les jeunes du village. La longue marche débute à 6 h et quart. Certains villageois ont rejoint la petite délégation de 7 personnes que nous formions. Depuis le village, nous apercevons de loin les deux merveilles. Au sommet de la plus imposante, se trouve une véritable forêt. En moins de 2 heures de temps nous voilà au pied des monts Mafa. Ce sont des colatiers qui s’y trouvent. L’endroit est sombre. Une autre bouteille de liqueur est offerte aux génies.

Le fond nous est partagé. L’accord est enfin donné pour la grimpée. Etape 1, nous sommes oints de caolin et d’eau venant d’une petite ouverture au bas de la pierre. Le mont femelle d’une altitude de 600 mètres est moins grande que le mont mâle qui, lui, va jusqu’à 800 mètres. La texture des montagnes est proche du goudron. Mais, chose étrange, il y pousse des herbes et des arbres par endroits. Il s’y trouve un grand champ d’ananas que nous avons goûté. Une fois au sommet du mâle, nous avons pu voir de près la forêt. Selon des indiscrétions, il s’y trouve des animaux sauvages de tout genre. Du haut, une belle vue panoramique du village de Bécédi nous est offerte. A la descente, un rite de prière nous a été imposé. Il s’agissait pour nous de formuler intérieurement nos vœux personnels. En cette nouvelle année, l’occasion a été saisie par tous

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