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Mouvement d’humeur du RSP : la CCVC exige à nouveau la dissolution de l’unité d’élite
Publié le samedi 7 fevrier 2015  |  CCVC
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© Autre presse par Roger Nana
Prix des hydrocarbures : la CCVC pour une baisse substantielle
Lundi 19 janvier 2015. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. La Coalition nationale de la Coalition contre la vie chère (CCVC) a animé une conférence de presse sur les prix des hydrocarbures et la pénurie de gaz




La nouvelle situation nationale créée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ne laisse pas indifférent la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC). Dans la déclaration ci-dessous, elle joint sa voix aux concerts de protestation contre le mouvement d'humeur de cette unité d'élite dont elle exige une fois de plus sa dissolution.

Le mercredi 04 février 2015, l’hebdomadaire conseil des ministres a été annulé tôt dans la matinée. Ainsi qu’on l’apprendra plus tard, un mouvement de protestation au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) aurait conduit le Premier ministre à se réfugier chez le MoghoNaaba où on assistera, toute la matinée, à un véritable ballet diplomatique mettant en jeu certaines forces sociopolitiques, coutumières et religieuses. Le blocage institutionnel ainsi occasionné a fini par secouer toute la ville de Ouagadougou. Cependant, la cause de cette situation est restée pendant longtemps sous le sceau du secret (militaire !). Des informations fournies par les médias, le RSP aurait exigé du Premier ministre Yacouba Isaac Zida ainsi que des ministres militaires qu’ils rendent leur démission du gouvernement de transition. Ils auraient également exigé l’annulation de nominations récentes en leur sein ainsi que les projets de redéploiement les concernant. En effet, le communiqué officiel émanant de la présidence fait état de « …divergences qui sont nées au niveau du Régiment de sécurité présidentielle et ayant essentiellement trait à des questions de redéploiements et à des affectations et autres revendications ».
Cette crise ramène à la surface des débats actuels, la question du RSP. Faut-il le rappeler, le RSP est cette unité d’élite antirépublicaine créée, construite et déployée par Blaise Compaoré pour sa protection personnelle dans le dessein de régner à vie et pour des missions « spéciales ». Tout le long de ses 27 années de règne, cette unité, devenue une armée superpuissante, a été utilisée pour réprimer dans le sang les mouvements de contestations et les opposants au pouvoir de Blaise Compaoré. Le RSP, à qui l’on doit la formule « si tu fais on te fait et il n’y a rien », est systématiquement déployé en violation des lois républicaines sur tout terrain de lutte jugé « dangereux » pour le pouvoir Compaoré. Des éléments du RSP sont impliqués dans de nombreux assassinats politiques qui ont jalonné le règne de Blaise Compaoré. Il en est ainsi de l’assassinat odieux du journaliste émérite Norbert Zongo pour lequel la commission d’enquête indépendante (CEI) a identifié six « sérieux suspects » appartenant tous au RSP dont Marcel Kafando, premier responsable de la garde rapprochée à l’époque. Plus près de nous, le RSP est encore impliqué dans la répression sanglante des insurgés des 30 et 31 octobre 2014 ayant entrainé de nombreux morts et blessés.
En raison de cette triste renommée, des profondes douleurs infligées à de nombreuses familles endeuillées, de la terreur exercée contre notre peuple et de son caractère antirépublicain, le Collectif de lutte contre l’impunité, créé au lendemain de l’assassinat de Norbert Zongo, avait exigé la dissolution pure et simple du RSP à l’occasion du dépôt des conclusions de la Commission d’enquête indépendante (CEI) en mai 1999. Le Collège de sages, créé par le Chef de l’Etat lui-même, dans son diagnostic de la crise et dans ses propositions de solutions, aboutissait à la même conclusion dans son rapport d’août 1999 à savoir qu’il faut dissoudre le RSP.
Ainsi, les évènements du 4 février 2015 nous rappellent le caractère réel du pouvoir de transition affecté par la mainmise du RSP à travers le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, homme de confiance du président déchu et issu lui-même de cette unité. Dès le lendemain de l’insurrection, la CCVC avait, le 2 novembre 2014 à travers une conférence de presse, condamné le coup d’Etat militaire perpétré par le RSP avec la bénédiction de l’impérialisme et de la communauté internationale, ceux-là même qui, durant des années, ont toujours félicité Blaise Compaoré à chaque mascarade électorale. Aujourd’hui encore, alors que le peuple attend du pouvoir de transition qu’il prenne en charge de façon urgente ses préoccupations pressantes dont les dossiers de crimes économiques et de sang, la vie chère, l’impérialisme lui fixe comme agenda de filer droit aux élections.
Ainsi, assiste-t-on à une tentative de passer en pertes et profits les aspirations légitimes des populations à voir leurs conditions d’existence s’améliorer au prétexte que la priorité de la transition devrait être les élections.
Mais alors que devrait être la priorité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), institution spéciale créée pour l’organisation des consultations électorales depuis plus de 20 années ?
Les évènements du 4 février posent au fond la question de la place et du rôle de l’armée dans une vraie république. Il est évident que l’existence de deux armées (et c’est bien le cas) est incompatible avec le caractère républicain de l’Etat. C’est pourquoi le tristement célèbre RSP doit être démantelé et ses éléments redéployés dans les autres unités de l’armée nationale dont la mission principale, faut-il le rappeler, est de défendre l’intégrité territoriale du pays. C’est pourquoi la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) exige la dissolution pure et simple du RSP. Cette question est inscrite dans sa plateforme d’action réactualisée et la CCVC se battra pour la satisfaction de ladite plateforme d’action.
Par ailleurs, pour la CCVC, les préoccupations pressantes des populations demeurent plus que jamais posées et à résoudre. Le pouvoir de transition peut et doit poser des actes dans le sens de réduire le fardeau de la vie chère pour les populations. Il doit travailler à recouvrer l’argent pillé pendant des années par les dignitaires de la IV° République à qui des comptes doivent être demandés. De même, il est impératif que les nombreux dossiers de crimes économiques et de sang soient traités.
NON à une armée dans l’armée !
Dissolution du RSP !
OUI à la prise en compte des aspirations du peuple !
Pour la poursuite de la lutte, restons mobilisés !

Ouagadougou, le 5 février 2015

Ont signé :

Pour la Coordination nationale, le Bureau :


P/ Le Président

Bassolma BAZIE
Secrétaire Général/ CGT-B

1er Vice-Président

Chrysogone ZOUGMORE
Président- MBDHP

P/ Le 2ème Vice-Président

François de Salle YAMEOGO
Secrétaire Général /SYNATEB

Rapporteur

Guézouma SANOGO
Président - AJB

Rapporteur

O. Guy OUEDRAOGO
SG/CSB

Rapporteur

Patrice ZOHINGA
Président UGEB

Chargé de finances

Claude WETTA
S. Exécutif REN- LAC

N.B : la titraille est du site
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