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Transition politique : « Les gens sont allés au gouvernement pour piller » Pascal Zaïda
Publié le vendredi 6 fevrier 2015  |  Le Quotidien




Après un long et retentissant silence, le Mouvement patriotique des jeunes (MPJ) a fait sa première sortie médiatique poste-insurrection le 5 février dernier au cours d’une conférence de presse organisée au siège de l’ABMAQ à Ougadougou. Avec les hommes de médias, le MJP a décrypté la ribambelle de questions formant la houle passionnante de la transition politique.

Depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers, le MJP s’était sombré dans un silence qui a donné lieu à plusieurs interprétations. Au cours de la conférence de presse aux allures d’une conférence de presse, le président du MPJ a rassuré que non seulement les instances du Mouvement existent, mais aussi qu’aucun militant n’a quitté le navire. Pour Pascal Zaida le MPJ a pris du recule face au mouvement de foule. A l’occasion de sa première sortie, Pascal Zaida a tenu à signer son retour en rompant avec les règles usuelles qui encadrent le déroulement d’une conférence de presse. En effet, le président du MPJ, une fois introduit pour livrer sa déclaration liminaire, a précisé qu’il n’avait pas de déclaration liminaire. Et pour expliquer son choix, il affirme qu’il a tenu à s’exprimer sans une déclaration parce qu’il est en phase avec les réalités de son pays. A l’en croire, les structures qui font des déclarations liminaires ne sont pas honnêtes. Sauf qu’en procédant ainsi, sa communication allait dans tous les sens et il oubliait certains points, notamment la question des candidatures indépendantes. A propos de l’insurrection populaire, le MPJ pense que c’est un coup d’Etat à la démocratie qui ne profiterait aux acteurs politique. C’est avec véhémence que Pascal Zaida a critiqué la participation des partis politiques au gouvernement de la transition. « Les gens sont allés au gouvernement pour piller et pouvoir réussir aux prochaines élections », a déclaré Pascal Zaida.

La résolution de la question du RSP dans le projet de société des partis politiques

Difficile d’aborder la question de la transition sans évoquer la question brulante et délicate de la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle. Sur cette question, le MPJ dit avoir vu venir le problème. Et pour le résoudre, il préconise de la délicatesse et du temps. Selon le mouvement seul un pouvoir démocratiquement élu serait à même de trouver la réponse appropriée. Ce qui implique que le gouvernement de la transition est loin de pouvoir assumer une telle mission. « Si le président Kafando dissout le RSP, le lendemain, il est parti », a-t-il laissé entendre. Sans ambages, Pascal Zaida a appelé le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a tiré les enseignements de la contestation de son autorité par le RSP et a rendre le tablier. « Si j’étais à la place de Zida, depuis, j’ai démissionné », a-t-il déclaré. Par rapport aux revendications relatives à la baisse du prix du carburant, selon Pascal Zaida, le gouvernement peut faire une baisse de 125 francs CFA. Sauf qu’en voulant relever le fait que Pascal Zaida est aussi le président de la Ligue des consommateurs restée muette depuis que les appels à la baisse du prix du carburant ont commencé à se multiplier, un journaliste n’a pas eu de réponse satisfaisante. « Ce n’est pas une conférence de presse de la Ligue des consommateurs », a-t-il vite fait de rappeler au journaliste. Concernant le vote des Burkinabè de l’étranger, Pascal Zaida et ses camarades ont vivement appelé à son effectivité dès les prochaines élections. Pour le MPJ il n’appartient pas à Zida ou à Kafando de dire que les Burkinabè de la diaspora ne vont pas voter. Et le président de African electoral libre, Jean Bila, sans apporter des éléments objectifs et concrets, a estimé que les conditions sont réunies pour que la diaspora burkinabè des pays de l’espace UEMOA. Pour lui, il y a des partis avec une grande capacité de mobilisation qui ne sont pas d’accord avec la décision du gouvernement de reporté le vote. Sauf que Jean Bila n’a pas été en mesure de citer un exemple de parti politique auquel il fait allusion comme l’a souhaité la presse 1

BOBO DIOULASSO
Un véhicule du Balai citoyen attaqué au grand marché
Comme annoncé, des organisations de la société civile de Bobo ont campé mercredi nuit à la Place Tiéfo Amoro, pour demander la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle, le RSP. Leurs revendications portaient également sur « l’arrestation rapide de tous les anciens maires de la ville de Bobo », l’accélération des audits sur les lotissements. Mais au début de la marche qui a suivi dans la matinée d’hier jeudi 5 février, il y a eu un heurt entre un groupe de jeunes commerçants et les manifestants.
Les manifestants d’hier jeudi 5 février faisaient leur tournée dans les quartiers pour sonner la mobilisation à la place Tiéfo Amoro. Lorsque, dans la même matinée, alors qu’ils allaient prévenir leurs sympathisants au niveau du grand marché, ils ont été surpris par un groupe de jeunes commerçants qui ont subitement jailli des allées pour les agresser : injures, pugilats, jets de projectiles, des cailloux notamment, tout y passait. Au point que très vite, les visiteurs ont replié à leur base, la place Tiéfo Amoro où les dégâts ont été constatés. Il n’y a pas eu de blessé reconnu à chaud, mais les vitres du minicar ainsi que les appareils de sonorisation ont été endommagées, les vitres surtout. Entre-temps, Némésis, la déesse grecque de la vengeance, agissait sur l’esprit des manifestants. Tant et si fort qu’une partie des manifestants insistaient pour retourner afin d’en découdre avec leurs assaillants du marché. Finalement leurs leaders ont pu contenir la colère. Car, d’après leurs déductions, il s’agissait en fait d’une petite cellule dormante du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti du président déchu, Blaise Compaoré. En attendant de trouver la stratégie pour reconnaitre ces derniers, ont déclaré les manifestants, ils ont simplement opté de continuer leur mouvement, comme à l’accoutumée : musique et rallye dans les rues. Cela dans la matinée, avant de se donner rendez-vous samedi prochain pour le même événement.

Prévu pour être un sit-in qui aurait lieu de la nuit jusqu’au matin et pour se poursuivre avec une marche à travers la ville, la manifestation s’est finalement déroulée en deux temps chagrinés, en fait : d’abord, la veillée à la place Tiéfo Amoro n’a duré que quelques heures, avant que les organisateurs rejoignent leur domicile respectif ; pour la marche d’hier jeudi 5 février. Parlant de marche, il faut tout de suite situer que les principaux organisateurs étaient en fait des structures de jeunes, notamment le Ballet citoyen, Cocorico, le Mouvement en rouge. Leur façon de manifester leur déception se singularisant surtout par de la musique rebelle dans une sonorisation très forte qu’ils transportent sur des minibus, le reste des manifestants suivant donc sur leurs motos, sifflets et mégaphones en bouche.Il faut aussi dire que contrairement aux autres jours de manif, la veille surtout avec le sit-in de la Coalition contre la vie chère (CCVC) à laquelle ces OSC adhèrent, la procession organisée par le Ballet citoyen n’a pas connu un réel engouement hier matin. Idem pour le sit-in de la veille où d’ailleurs la veillée jusqu’au matin n’est pas allée jusqu’au terme indiqué1

Par Lassina Fabrice SANOU
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