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Sit-in de la CCVC à Ouagadougou : Forte mobilisation des travailleurs pour exiger une baisse significative des prix des hydrocarbures
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par A.O
Prix des hydrocarbures : sit-in national de la CCVC
Mercredi 4 février 2015. Ouagadougou. La Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) a organisé un sit-in sur tout le territoire contre le prix des hydrocarbures qui a donné lieu dans la capitale à une remise de correspondance par la coordination nationale de la CCVC au ministre en charge du commerce, Hyppolite Dah




La décision du gouvernement de baisser de 25 FCFA le prix du carburant n’aura pas suffi à contenter la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) qui est passée en action, le mercredi 4 février 2015. En effet, à travers un sit-in organisé sur toute l’étendue du territoire burkinabè, la CCVC, a exigé du gouvernement de la transition, une baisse significative des coûts des hydrocarbures. A Ouagadougou, Chrysogone Zougmoré et ses compagnons ont remis, à main propre, au ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, une correspondance adressée au Premier ministre.

« ‘’ Pour une baisse substantielle des prix des hydrocarbures à la pompe’’ ‘’ pour une relecture de la structure des prix des hydrocarbures’’, ‘’ pour une subvention des prix des hydrocarbures par l’Etat ’’, ‘’ pour une gestion transparente de la SONABHY, pour un contrôle citoyen de la SONABHY ’’, mobilisation et lutte ». Tels sont, entre autres, les slogans qui se faisaient entendre la matinée, du mercredi 4 février 2015, devant les locaux du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Dès 7h du matin, les manifestants ont convergé au lieu du rendez-vous pour exprimer leur ras-le-bol face au silence du gouvernement à donner une suite favorable à la question des hydrocarbures. Pour eux, les coûts des hydrocarbures peuvent et doivent baisser pour soulager, un tant soit peu, les souffrances des populations burkinabè. Pour rendre plus crédible le sit-in, les responsables de la CCVC ont remis une correspondance, en guise de plate-forme revendicative au ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, chargé de la transmettre au Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Dans cette correspondance, a-indiqué, Chrysogone Zougmoré, la CCVC a signifié aux autorités, qu’elle tient à ce que les prix des hydrocarbures baissent significativement et que de manière générale les conditions de vie des populations burkinabè s’améliorent. Après réception, a-t-il poursuivi, le ministre en charge de l’Industrie a déclaré : « J’ai reçu le message. J’ai même été instruit de vous recevoir et de vous écouter par le Premier ministre. La correspondance que vous m’avez donnée pour le premier ministre, sera transmise sur le champ et nous allons l’examiner. Comme vous le savez, nous sommes réunis en Conseil des ministres aujourd’hui». Pour la CCVC, l’heure n’est plus aux discours mais à l’action, au mouvement, à la mobilisation et à la lutte. « Au moment où nous vous parlons, l’ensemble du Burkina est en mouvement, à travers les CCVC locales. Nous recevons les informations de Bobo, Koudougou, Ouahigouya et autres grandes villes. Partout ça bouge parce que la cause que nous défendons est juste et noble », a déclaré le vice-président de la CCVC. Aujourd’hui, a-t-il estimé: « On ne peut pas prétendre que nous sommes dans une transition et vouloir faire impasse sur les préoccupations essentielles du peuple. Les jeunes qui se sont insurgés, les 30 et 31 octobre, ne l’ont pas fait pour qu’on organise des élections au Burkina Faso, mais plutôt pour l’amélioration de leurs conditions de vie ». A la suite de ce sit-in, a-t-il martelé « si nous n’avons pas gain de cause, la composante syndicale de la CCVC ira en action les 17 et 18 février 2015, sous la forme d’une grève nationale. Après cette grève, je pense que nous aurons encore les moyens et les capacités de nous faire entendre jusqu’à ce que les prix des hydrocarbures connaissent une baisse significative ».

« Ceux qui nous dirigent aujourd’hui encore ne connaissent pas le prix du litre du gasoil ni celui du carburant »

Après la remise de la correspondance au ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, la CCVC a livré aux manifestants, les arguments qui prouvent, selon elle, qu’il est bel et bien possible de diminuer les prix des hydrocarbures à la pompe. Selon Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B, à la date du 2 avril 2012 lorsqu’on fixait les prix des hydrocarbures, le prix du baril à l’international était de 130 dollars. En considérant le coût le plus cher du dollar actuellement à savoir 571, 807 FCFA et en le multipliant par les 130 dollars, c’est comme si le gouvernement achetait, selon lui, le baril à 74 334, 91 F CFA. De nos jours, avec la baisse considérable du cours de ce baril, a-t-il indiqué, le baril s’obtient au niveau international à 29 951, 25 FCFA. Ce qui laisse entrevoir, a-t-il confié, une différence de 44 383,65 FCA, soit un pourcentage de 55, 67%. C’est malgré cette différence, a-t-il déploré, que les prix fixés par le gouvernement, le 2 avril 2012, sont toujours appliqués.

Aussi, a-t-il soutenu, avec cette baisse, les arguments de la fluctuation du coût du dollar, utilisés par le gouvernement ne tiennent pas. En principe, a-t-il étayé, l’Etat devait concéder une baisse de 292 FCFA sur le litre du super, ce qui implique que le contribuable devrait acheter le litre à 438 F CFA à la pompe. Si on appliquait les mêmes baisses sur le prix du mélange qui était vendu à 740 FCFA, le litre serait à 444 F CFA. En ce qui concerne le gasoil et le pétrole, le litre devrait s’octroyer respectivement à 393, 6 FCFA et 366 FCFA. Pour ce qui est de la disponibilité du gaz butane, la CCVC soutient qu’il y a bien une pénurie de gaz, contrairement à ce que voudrait faire croire, le gouvernement. C’est-à-dire que ce sont les commerçants qui spéculent sur la matière. Si le gaz butane est rare, a soutenu Guy Olivier Ouédraogo, cela est dû à une mauvaise gestion de la SONABHY. La SONABHY, pour lui, qui a été créée pour assurer la sécurité énergétique du Burkina est devenue un boulet au pied du pays. « Comment comprendre que la SONABHY ait des problèmes sur ses chaines de remplissage de gaz ? Comment comprendre qu’elle ait des problèmes pour stocker du gaz ? Comment comprendre qu’après 30 ans d’existence ce soit toujours les camions qui ravitaillent le Burkina ? Pourquoi la SONABHY n’a-t-elle pas pu développer le système de distribution de gaz à travers les pompes dans les stations comme cela se fait au Ghana ? Ceci témoigne que la SONABHY est une société qui n’a jamais été prévoyante. Comparant la société à un tonneau danaïde, Guy Olivier Ouédraogo, estime qu’il n’est plus question pour le peuple burkinabè d’injecter de l’argent dans la SONABHY. Aussi, a-t-il déclaré « Nous avons vu d’une année à une autre comment la SONABHY pouvait aller de 16 milliards de bénéfice à des déficits qu’elle ne peut pas expliquer.

On ne peut plus demander à la population burkinabè de remplir un tonneau danaïde. Que le Premier ministre qui reconnait qu’il y a des malversations à la SONABHY, aille attraper ces voleurs, qu’il diminue le prix du combustible et fasse de telle sorte qu’il n’y ait plus de pénurie de gaz ». Et à Bassolma Bazié de renchérir, « L’Etat nous parle d’austérité. Au niveau de la CCVC et de ses composantes syndicales, nous avons suspendu notre mot d’ordre de grève du 11 novembre 2014, pour permettre à l’Etat de prendre un souffle. Mais si quelques temps après nous constatons que cette austérité ne tient plus, et que les gens s’octroient 1 million 778 mille FCFA comme émoluments, c’est qu’il y a l’argent. Alors, qu’on ne demande pas au peuple de serrer la ceinture ». Pour la CCVC, il est normal que certains n’entendent pas raison parce que bien de ‘’ ceux qui dirigent le pays aujourd’hui encore ne connaissent pas le prix du litre de gasoil ni celui du carburant ’’. « Nous interpellons l’ensemble des responsables de la transition afin qu’ils aient à l’esprit ce qui a conduit le peuple dans les rues, les 30 et 31 octobre 2014, c’est-à-dire la vie chère, la mal gouvernance, la corruption, la fraude et la violation des libertés », a conclu

Le Secrétaire général de la CGT-B
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