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Burkina: la garde présidentielle réclame la démission du Premier ministre (sources sécuritaires)
Publié le mercredi 4 fevrier 2015  |  AFP
Gouvernement
© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact
Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact. Photo : Yacouba Isaac Zida, Premier ministre et ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants




Ouagadougou, 4 fév 2015 (AFP) - La garde présidentielle, corps d’élite de l’armée du Burkina Faso, a réclamé mercredi la démission du Premier ministre Isaac Zida, son numéro 2, signe de la fragilité du nouveau pouvoir installé depuis la chute de Blaise Compaoré.
C’est en effet la première fois que le président Michel Kafando et son Premier ministre sont confrontés à une pareille crise. Ils ont pris la tête des institutions de transition mises en place après que le président Compaoré a été chassé fin octobre par la rue à l’issue de 27 ans de règne.
"Les soldats du RSP (Régiment de sécurité présidentielle) réclament la démission du Premier ministre", a affirmé à l’AFP une source sécuritaire, ce qui a été corroboré par plusieurs sources.
En question: la dissolution "pure et simple" de la garde présidentielle, que le lieutenant-colonel Zida a appelé publiquement de ses voeux en décembre. Depuis lors, les membres du régiment, qui fut l’un des piliers du régime Compaoré, "craignent pour leur structure", estime un observateur.
Le premier "coup de semonce" date du 30 décembre, explique un diplomate, qui raconte: "des membres du RSP sont venus chercher Zida durant un Conseil des ministres. Ils lui ont dit : +On veut certains postes, tu as jusqu’au 30 janvier+."
La garde présidentielle conteste ainsi la nomination du commandant
Théophile Nikiéma, un proche du Premier ministre, au poste de chef d’état-major particulier de M. Kafando. Elle veut le voir remplacé par le colonel-major Boureima Kéré, le numéro 1 du RSP, selon des sources sécuritaires.
Mais le Premier ministre et Auguste Denise Barry, son ministre de la Sécurité et l’un de ses très proches, procèdent ensuite à diverses nominations "qui restent en travers de la gorge du RSP", selon le diplomate. "On
s’attendait à de tels évènements. Il y avait des tensions", ajoute-t-il.
Mercredi matin, le Conseil des ministres n’a pu se tenir, l’ensemble des ministres attendant pendant une heure le chef du gouvernement, pris par une réunion surprise avec des membres de la garde présidentielle.
L’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et le Mogho Naba, le chef suprême des Mossi (ethnie majoritaire), sont montés au créneau pour jouer les
médiateurs.

- ’Risque de dérapage’ -

Les principaux chefs militaires ont été reçus à 18H30 (heure locale et GMT) par le président Michel Kafando.
Une déclaration officielle devait intervenir mercredi soir, a-t-on appris
auprès des autorités.
Ce soudain accès de tension illustre la fragilité des autorités de
transition, qui ont pour principale mission de conduire ce pays sahélien très
pauvre à une élection présidentielle le 11 octobre.
International Crisis Group (ICG) avait averti fin janvier que la dissolution de la garde présidentielle ferait peser, "si elle est mal
conduite, un sérieux risque de dérapage de la transition".
"Sans concertation, elle pourrait conduire les éléments de cette unité
d’élite, la mieux armée du pays, à réagir violemment", alertait le centre de
réflexion.
Le Régiment de sécurité présidentielle a été pointé du doigt par Amnesty
International pour son usage "excessif et létal" de la force durant les manifestations qui ont abouti à la chute du président Compaoré, de même que certains gendarmes et militaires.
Des organisations de la société civile ont demandé le démantèlement de la
garde présidentielle.
Le 13 décembre, Isaac Zida avait réclamé sa dissolution "pure et simple"
devant une foule réunie pour commémorer la mort du journaliste Nobert Zongo,
assassiné en 1998 alors qu’il enquêtait sur le meurtre de David Ouédraogo, un
chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ex-président.
Trois membres de la garde présidentielle avaient été condamnés à de lourdes
peines de prison pour la mort de David Ouédraogo. L’un d’entre eux avait été
inculpé pour le meurtre de Norbert Zongo mais il avait bénéficié d’un non-lieu.
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