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Echec des Etalons : pourquoi Paulo Duarte doit revenir
Publié le mercredi 4 fevrier 2015  |  Sidwaya
Narcisse
© Autre presse par DR
Narcisse Yaméogo (droite) et Paulo Duarte) au Stade du 4 août le 7 septembre 2013




Exit le vice-champion 2013. Les Etalons n'ont pas eu les arguments nécessaires pour s'ouvrir les portes des quarts de finale. Le Onze burkinabè a été renvoyé à ses chères études. De retour au Burkina, l'heure est au bilan, à l'analyse froide de l'échec de Bata pour espérer rebondir. Une certitude, un nouveau départ s'impose.


A peine la compétition a-t-elle commencé que les Etalons sont contraints de descendre du bus. Terminus ! Evidemment, la déception est à la hauteur de l'échec. On savait cette équipe mal entretenue, on la savait moins bien dans sa peau qu'à l'édition passée, mais tous espéraient que le vice-champion franchirait au moins l'étape des matchs de poules. Car le lion à beau être édenté, sa bouche ne saurait jamais être un endroit paisible pour la mouche. Mais, badabam ! Noyade collective. Avec au marquoir, un si petit point et un tout aussi petit but, les Etalons rentrent la queue entre les sabots, pardon entre les jambes. Comment peut-on tomber de si haut ? Nous ne pensons pas que les résultats acquis en Afrique du Sud sont les fruits d'un pur hasard. Sans doute, les dieux du foot avaient élu le Burkina Faso, en 2013, mais l'équipe avait une belle gueule, un vécu, un capital d'expériences. C'était huit années de dur labeur, huit ans de vie commune, huit ans que la bande de Moumouni Dagano essayait et essayait encore de sortir la tête de l'eau. Finalement, les Etalons avaient fini par avoir la bonne formule. Les échecs répétés ont permis à l'équipe de grandir. Le chemin pour y accéder a été long. Une fois s'être fait invité, au courage, à la persévérance et au forceps à la table des Nations africaines de foot, il nous paraît trop facile de renier aussi rapidement cette petite réputation si chèrement acquise. Alors, une question : Paul Put, qu'avez-vous fait de notre sélection nationale ? Tout part de là. Après avoir remplacé Paulo Duarte, le coach portugais en fin de contrat en 2012, le technicien belge a vite impressionné. Il lui a fallu seulement six mois pour sortir son équipe qu'il envoie à la CAN au pays de Nelson Mandela. Les Etalons qui n'avaient jamais gagné, pas même une seule fois un match en phase finale de CAN, hormis celle de Burkina 98, sont finalistes ! Paul Put est évidemment le héros. En six mois seulement, il a réussi là ces devanciers ont échoué en 2, voire 4 ans ! Trop beau pour être vrai. La réalité est que Paul Put est arrivé à la bonne heure au bon endroit. Il reste un entraîneur, mais certainement pas le héros que le Burkina a célébré.


Goût du risque zéro


Depuis son arrivée à la tête des Etalons, on a espéré qu'il va imprimer sa marque à la sélection. Deux ans et demi après, on attend toujours de voir la marque Paul Put. Le coach s'est refusé d'introduire des innovations. Il s'est contenté de garder jalousement le même groupe, laissé par son devancier. Singulièrement pour ce qui est de ces onze titulaires, pas de changement. Il a pris les hommes de Duarte pour aller à sa propre bataille. Même les réservistes qu'il a trouvés, sont maintenus dans le même statut. Conséquence, la saine concurrence qui fait la force des sélections nationales est inexistante. Mieux, certains mêmes traînent la jambe à répondre à l'appel du sélectionneur tant ils savent le sort qui leur sera réservé. L'immobilisme de l'entraîneur national des Etalons sur le choix des hommes suscite une réflexion. Et si Paul Put avait peur de prendre des risques ? Et s'il n'était pas si sûr de lui-même ? Franchement, nous avons de la peine à comprendre son refus d'ouvrir son groupe. En ne retenant pas le meilleur buteur du championnat domestique, le sociétaire du RCB, Banou Diawara alors qu'il n'a pas «de tueurs » devant, le Belge finit de convaincre qu'il manque de lucidité dans le choix des hommes. Partant, nous pensons que Paul Put n'est plus l'homme de la situation. Pour espérer un autre climat de travail, il faut un nouveau maître à penser à la tête des Etalons. Le drame, c'est que non content d'avoir cédé à l'exigence de revalorisation du contrat de Paul Put, les autorités de l'époque, lui avaient fait signer pour quatre ans. Virer le Belge imposerait le paiement de ses droits qui peuvent s'avérer trop coûteux. A moins qu'on ne le prenne dans son propre piège en exigeant une dévalorisation de son contrat, étant donné que cette fois-ci, il a lamentablement échoué. En tout état de cause, le changement s'impose. Et pour nous, Duarte doit revenir finir le job qu'il avait si bien commencé. Il connait «la maison» et ses habitants, il connaît le terrain. Mais le plus important c'est qu'il a le remède de notre grand malade actuel. Certes, Duarte a commis des erreurs lors de son premier passage. Avec le recul, il se montrera encore plus mature dans la gestion de certains dossiers. Au plan de la qualité de travail, on sait que les bons entraîneurs ne courent pas les rues en Afrique. La FBF, selon certaines indiscrétions doit être en conclave aujourd'hui, 30 janvier dans la ville de Bobo-Dioulasso. De grandes décisions seront prises à l'issue de cette rencontre. Paul Put pourrait payer les frais de l'échec de Bata. Mais l'important sera de ne pas louper le casting pour le choix de son éventuel remplaçant.


Gestion calamiteuse du groupe

Les Etalons ont surpris la planète-foot entière en 2013 car ils étaient unis tels les cinq doigts de la main. Le Burkina n'a pas de grande vedette capable à elle seule de faire basculer un match. Le collectif est la vedette des Etalons. En héritant du groupe en 2013, le technicien Paul Put a trouvé une équipe, un groupe soudé. Après, il lui a été facile de faire passer ses messages et surtout d'avoir les résultats. En 6 six mois, le groupe vivait toujours. Il vivait car un certain Paulo Duarte était passé par là. Tous les joueurs sont unanimes. Le Portugais a été celui-là qui a tracé les courbes du succès de Paul Put. Duarte avait une gestion rigoureuse du groupe en même temps il était le protecteur, « le papa-gâteux » de ses poulains. C'est lui qui a obtenu « la sur-classification » des Etalons, qui ont quitté le COMET zéro étoiles pour établir leur base à Joly hôtel et ses 3 étoiles. Les primes des Etalons ont explosé sous son influence. Il a été le premier entraîneur national a divisé le travail autour des Etalons au point que le gonflage de ballons, la gestion de l'état des terrains, la question de l'hébergement, les repas, le matériel de travail, le transport de l'équipe...les différentes tâches autour de l'équipe avaient chacune été bien définie, confiée à un individu. Un jour d'entraînement, alors que le gazon du stade du 4-Août n'était pas tondu à la hauteur souhaitée, le responsable a été passé au savon par le coach Duarte qui avait un goût très pointu des prestations. Il a été celui-là qui a compartimenté les vestiaires des Etalons au stade du 4-Août en y identifiant, image à l'appui, chaque siège, de chacun des joueurs. La somme de ses petits égards a rendu au joueur burkinabè toute sa fierté. En retour, le Portugais ne badinait pas avec la discipline au sein du groupe. Les joueurs eux-mêmes avouent qu'avec Duarte, ils savaient où se trouvent leurs limites. Le remplaçant de Duarte, à son arrivée, a trouvé cette organisation. Il fallait, soit la maintenir ou la modifiers mais certainement en la renforçant. Paul Put n'a pas eu l'étoffe nécessaire. Déjà, moins regardant sur les conditions de travail de son équipe, il a une justice à double vitesse, quand il s'agit de juger ces joueurs. Il sanctionne avec la grande rigueur un jeune Etalon qui a raté un match, et ferme les yeux sur les contreperformances des ténors. Sa complicité avec son groupe est quasi nulle. Il ne prend pas les nouvelles de ses protégés, quand ils repartent en club. Il ne vit pas avec son équipe. En fait, il a remis les clés du camion aux joueurs eux-mêmes. Les conflits signalés ça et là durant cette CAN, sont la conséquence de l'absence de l'autorité de l'entraîneur. En clair, Paul Put a perdu tout contrôle sur son groupe.


Jérémie NION
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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