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Difficiles conditions d’études au lycée professionnel régional du centre : des élèves en colère assiègent le MESS
Publié le mardi 3 fevrier 2015  |  Le Quotidien




L’immeuble de l’Education sis sur l’Avenu de l’indépendance a reçu des visiteurs inhabituels, le 2 février dernier. En effet, sous la houlette de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO) , les élèves du lycée professionnel régional du Centre (LPR-C) ont investi tôt le matin le ministère des Enseignements secondaire et supérieur pour exiger la satisfaction de leur plate- forme revendicative afin d’améliorer leurs conditions d’apprentissage. Mais le face-à-face entre les élèves et le ministre Filiga Sawadogo entouré de ses collaborateurs a donné lieu à un procès contre ces derniers. « Vous vous en foutez de l’éducation », est ,entre autres ,les diatribes envoyées par les élèves à leur ministre de tutelle.
Dossier brûlant sur la table du Professeur Filiga Sawadogo, le 12 Janvier dernier. Ce jour là, le portail de l’immeuble de l’éducation était contrôlé par les élèves du lycée professionnel régional du Centre (LPR-C). Le « nous pas bougé » des élèves étaient dû en fait à la non satisfaction de leur plate-forme revendicative , vieille de 4 ans. Les slogans tels « Trop c’est trop » inscrits sur les pancartes traduisent le ras-le-bol des manifestants qui se sont mobilisés pour la satisfaction de leurs revendications dont, la liste s’est allongée, à en croire le coordonnateur des sections techniques et professionnelles de l’AESO, Dramane Sankara. « C’est depuis 2011 que les problèmes ont été posés et jusque-là ils font la sourde- oreille. C’est pourquoi nous sommes-là aujourd’hui pour leur dire que trop c’est trop, parce que ce sont eux-mêmes qui ont dit que plus rien ne sera comme avant. Si tel est le cas qu’ils résolvent nos problèmes d’éducation. », a expliqué Dramane Sankara pour qui, cette attitude du ministère n’est rien d’autre que l’expression d’un mépris pour la qualité de la formation des élèves. En 2011, les revendications étaient, entre autres, la continuité dans les filières et la suppression des frais de contribution à l’enseignement professionnel. « La continuité dans les filières parce qu’il existe des filières sans tête ni queue c’est-à dire qu’il n y a ni CAP ni BAC-PRO : c’est le BEP seulement qui est délivré. Ensuite, il y a la contribution pour la formation professionnelle. Des frais que nos parents nous accusent d’empocher parce qu’ils n’ont pas précisé de quoi il s’agissait sur le reçu. Ils n’ont fait que mentionner: autres. Ces frais sont de 15.000 f cfa pour ceux qui font BEP et le BAC-PRO, 5000 F CFA pour ceux qui font le CAP .Nous voulons qu’ils suppriment cela et qu’ils remboursent notre argent», a laissé entendre Dramane Sankara. A ces revendications classiques de 2011 sont venues s’ajouter celles relatives à l’amélioration de la disponibilité des matériels didactiques. Cette dernière condition, à en croire les étudiants, est non négociable. A en croire les élèves, même les rayons de la bibliothèque du lycée sont pauvres au point d’être préjudiciable à la quête du savoir. « Il y a la rénovation des bibliothèques, car il n y a pas de livres de l’enseignement technique. Quand on a voulu parler, ils disent qu’ils les ont achetés et qu’on les a volés pendant l’insurrection. C’est compliqué. En plus, la limitation de l’âge pour la poursuite des études. Ils disent qu’à partir de 22 ans, tu ne peux plus faire le BEP et si tu as 23 ans tu vas faire le BAC-PRO. Alors qu’on vient au lycée même à 15 ans », s’est indigné le coordonnateur des sections techniques et professionnelles de l’AESO, Dramane Sankara.

Dur, dur de négocier avec les élèves de la post-révolution !

L’insurrection populaire, au nombre de la ribambelle de mutations sociales qu’elle a opérées, il faut signaler le durcissement des caractères et l’échec de toute tentative d’intimidation à l’égard des manifestants. Après plus d’une heure d’attente marquée par des animations, les élèves seront reçus finalement au pied des escaliers du rez-de-chaussée. Face au ministre Filiga Sawadogo, les élèves ont foulé au pied toutes les règles de bienséance et tous les salamalecs dus normalement à une autorité. D’entrée de jeu, Dramane Sankara s’insurge contre ce qu’il qualifie de refus du ministre de les recevoir. En effet il a déploré qu’une suite favorable n’ait pas été donnée à leur demande d’audience introduite, le 23 janvier dernier. « Quand on a voulu rencontrer le nouveau ministre, il ne nous a pas reçus. On a souhaité le rencontré le vendredi 23 Janvier arrivé on nous dit qu’il est allé à une cérémonie, mais qu’on peut déposer nos doléance au près de son conseiller technique. Lui aussi, il a pris nos doléances qu’il va rendre compte au ministre et nous rappeler. Jusqu’à nos jours rien ne fit », a déploré Dramane Sankara. Ce qui a valu de conclure au nez du ministre ces mots qui sont loin de faire sourire : « cela signifie que le ministre se fout de notre éducation et que les conseillers disent des mensonges ». Le ministre Filiga Sawadogo a fait les mains et les pieds pour expliquer à ses visiteurs du jour qu’en ce qui concerne la question de matière d’œuvre la procédure d’acquisition de matériels est suffisamment avancée et que concernant les autres points de revendication, devront trouver une solution le plus rapidement. Mais les mots du ministre se sont simplement engloutis dans le vacarme protestataire des élèves qui veulent obtenir hic et nunc des réponses plus concrètes. Finalement la majeure partie des directeurs ont apporté leur soutien au ministre en quête de la formule libératrice. Mais en vain. La délégation se retirera un instant avant de revenir donner ce que Dramane Sankara a qualifié de simples informations.

Le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du Centre dénoncé et accusé de vouloir diviser les élèves

Selon Dramane Sankara, après le préavis de 48h de grève que l’AESO a déposé, le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur s’est livré à une vraie campagne d’intoxication visant à dresser les élèves les uns contre les autres. «Quand on a déposé notre préavis de grève, le Directeur régional de l’Enseignements secondaire et supérieur a informé les délégués des autres établissements qui sont concernés par la grève que c’est le délégué du LPRC qui a déposé pour les convaincre qu’il ne peut pas venir déposer et vouloir l’imposer aux autres », à laissé entendre Dramane Sankara qui a menacé désormais de se passer dorénavant de la formalité du préavis car, à l’en croire , de toutes les façons la grève est un droit. A l’issue du dernier face-à-face, le coordonnateur des sections professionnelles et techniques de l’AESO dit avoir appelé ses camarades à rentrer chez eux parce qu’il est midi. Mais l’étendard n’est pas abandonné. Aujourd’hui même une Assemblée générale des élèves est prévue pour décider de la perspective de la lutte. Mais le ministre aura expérimenté le fait qu’il est dur et dur de négocier avec des élèves de la post-révolution pour lesquels les autorités ne bénéficient guère de présomption de confiance.
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