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L’Observateur N° 8288 du 9/1/2013

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Centre Delwendé de Tanghin : Acte 4 des Amis du cœur de Facebook
Publié le mercredi 9 janvier 2013   |  L’Observateur




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Depuis plus de 2 mois, les Amis du cœur de Facebook, un groupe de personnes qui ont en partage ce réseau social, ont peaufiné sur la toile un don aux femmes du centre Delwendé de Tanghin. Le 30 décembre 2012, ils ont transformé leur souhait en réalité en allant offrir des vivres d'une valeur de plus de 500 000 F CFA aux pensionnaires du centre.

«Celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; Bien-aimé dans le Seigneur, il y a plus de plaisir à donner qu'à recevoir. Abraham a donné de la semence (Isaac) au semeur (DIEU), il fut appelé le père d'une multitude de nations. Offrons sans cesse des sacrifices de communion à DIEU». C'est ce que nous enseignent les saintes Ecritures. Et là, sans être forcément des croyants fieffés, les Amis du cœur de Facebook ont fait le pari de donner un peu du leur pour le plaisir des autres.

Après donc l’orphelinat Home Kisito par deux fois, celui de Loumbila ensuite, ces facebookeurs ont relevé un autre défi : celui d’offrir une «bougie de Noël» aux mamans du centre Delwendé de Tanghin. Fortement opposé à l’exclusion sociale, le groupe, composé d’internautes d’ici et d’ailleurs, a été animé par la volonté d’apporter un peu de sourire à ces vieilles, accusées de sorcellerie. Et sans verser dans l’autosatisfaction, ce fut un succès, car Alain Traoré (Alino Faso sur Facebook) et ses camarades ont pu mobiliser plus de 500 000 F CFA. Cela a permis d’offrir aux pensionnaires du centre une dizaine de sacs de maïs de 100 kg et autant de riz de 25 kg, 3 sacs de 50 kg de sel, 15 cartons de savon Omo et un sac d’arachides décortiquées de 100 kg.

Inutile de dire que le don a ravi les bénéficiaires. En effet les mamans, par la voix de Thérèse, ont dit leur joie de recevoir ce don. La sœur Hortensia, chargée de l’administration du centre, a souligné que le geste du jour va soulager un tant soit peu les 296 locatrices (excusez du peu), toutes accusées d’être "des mangeuses d’âmes". Elle a surtout salué la mobilisation des Amis du cœur sur Facebook, car elle voyait les publications sur le net. Elle a demandé au groupe de conscientiser les autres sur le phénomène d'exclusion dans nos sociétés. Dans un discours assez émouvant, elle a souligné que les femmes qui sont dans le centre ont tout abandonné dans leur village. «Chaque personne qui naît un jour doit rendre la vie un jour ; C'est Dieu qui juge les gens. Si nous sommes sur la terre, nous devons pouvoir tout partager», a-t-elle affirmé. Avant d’ajouter que c'est dur pour une mère de se retrouver toute seule un jour sans ses enfants. C’est la raison pour laquelle elle estime qu’il faut qu'on cultive le pardon. «Il faut arrêter cette affaire d'exclusion, car nous aimerions qu'un jour ces mamans voient leur famille venir les chercher et c’est tout leur souhait», a-t-elle conclu.

Les donateurs du jour, une quarantaine, par la voix de leur représentant, Alino Faso, ont promis de faire un peu plus la prochaine fois.

Pour le coordonnateur du groupe, c'est dommage que des croyances d'une autre époque hypothèquent les chances d'une mère de revoir ses enfants. On ne bannit pas d'hommes sorciers, a-t-il fait remarquer, comme si la sorcellerie avait été inventée par et pour les femmes. «C’est pathétique et triste, mais on va prier pour qu’il y ait une lueur d’espoir afin qu’un jour les gens qui portent ce genre de jugement se rendent compte de leur bévue et que ces femmes réintègrent leur famille»... Nous, les Amis du cœur, avons redonné le sourire à ces exclues mais notre plus grand vœux c’est qu’elles retrouvent leur famille. Un message empreint de compassion, surtout au vu de l’ampleur du phénomène dans certaines régions. Ce don a été auréolé par la présence du directeur de cabinet du ministre des Transports et de l'Economie numérique qui représentait Gilbert Ouédraogo, lui-même Ami du cœur et l’un des principaux contributeurs. La prochaine halte sera sans doute une maternité de ville. Vivement donc.


Kader Traoré

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