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Vœux du nouvel an du Barreau: mettre fin à la « guéguerre » entre avocats et magistrats
Publié le vendredi 30 janvier 2015  |  FasoZine
Sanctions
© aOuaga.com par Séni Dabo
Sanctions d`avocats : le bâtonnier s`explique
Mercredi 19 février 2014. Ouagadougou. Le bâtonnier de l`Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, a animé une conférence de presse sur les sanctions de radiation et de suspension prises contre des avocats. Photo : Me Mamadou Traoré, bâtonnier de l`Ordre des avocats




Le calumet sera-t-il fumé un jour entre magistrats et avocats du Burkina Faso ? A l’occasion de la traditionnelle présentation de vœux de l’ordre des avocats du Burkina Faso, dans la soirée du mercredi 28 janvier 2015 à Ouagadougou, la question est revenue dans les différentes interventions.

Lors de leur présentation des vœux en 2014, les avocats du Burkina avaient, tout en appréciant un certain nombre de réalisations, interpellé le bâtonnier Mamadou Traoré, président de l’ordre des avocats du Burkina, sur des questions qui leur tenaient à cœur. Notamment la mise en place d’un système de solidarité et de sécurité sociale, la protection des honoraires et des droits d’avocat, la construction d’un nouveau barreau uni et fort à travers l’unité et la cohésion des avocats, la formation initiale et continue des avocats, l’exercice de la profession d’avocat etc. Outre ces interpellations sur lesquelles le secrétaire général de l’ordre, Me Paulin Salambéré, au nom de ses confrères, est revenu cette année encore, la guéguerre entre magistrats et avocats n’a pas été occulté au cours de cette cérémonie.
L’outrage à magistrat
« Aujourd’hui, pour un oui ou pour un non, l’avocat est accusé de diffamation, d’injures ou outrage à magistrat », constate Me Salambéré. L’homme de loi s’inspire de la récente condamnation de Me Silvère Kientaremboumbou par le tribunal correctionnel de Ouagadougou à une peine d’emprisonnement de six mois avec sursis pour outrage à magistrat, pour dire qu’ « il y a sérieusement problème entre magistrats et avocats ».

Pour lui, « l’avocat est un acteur de la justice et non un auxiliaire du magistrat », d’où l’interpellation du bâtonnier Traoré par le SG, à « prendre les dispositions idoines afin d’éviter que magistrats et avocats ne finissent par se regarder en chiens de faïence et que les contentieux ne se règlent hors prétoire ».

Pour sa part, le bâtonnier Mamadou Traoré estime que la condamnation de M. Kientaremboumbou est « non seulement une défaite des relations entre magistrats et avocats mais aussi une défaite de la démocratie ». Pour Me Traoré, « le secteur de la justice étant le plus décrié au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, il devrait avoir les rapports les plus conséquents entre magistrats et avocats ».

« L’avocat doit être indépendant devant les juges, dire ce qu’il pense, ce qu’il veut avec respect et courtoisie, mais surtout avec la plus grande fermeté, sans qu’il n’y ait la moindre peur de défendre celui qu’il assiste », estime Mamadou Traoré. « La justice risque d’être prise en partie par la rue si elle montre des signes de fatigue, d’affolement, de faiblesse au lendemain de cette insurrection où le seul rempart du peuple reste la justice », ajoute M. Traoré.

Le bâtonnier promet prendre son bâton de pèlerin afin de trouver une solution au problème. Il demande par ailleurs au Conseil d’Etat et à la Cours de cassation de regarder avec beaucoup plus d’intérêt et d’attention ce qui se passe dans la maison justice.

Des préoccupations des avocats
S’agissant de la maison de l’avocat, le bâtonnier rassure que des médiations son en cours pour aplanir les divergences. En outre, Me Traoré fait remarquer que l’UEMOA fait obligation aux barreaux de l’espace de se doter d’un siège. « Donc, l’aménagement des locaux du barreau du Burkina s’avère nécessaire », estime t-il.

Sur la question de la formation professionnelle initiale et continue, M. Traoré dit avoir obtenu le règlement harmonisant les règles de la profession d’avocat dans l’espace UEMOA. Toute chose qui induit un certain nombre de choses sur la formation professionnelle et bien d’autres.

Désormais, tous les avocats doivent produire 25 heures de formation pour valider leur présence au barreau. Ce qui permettra de faire face à la concurrence internationale. Revenant sur la suite de l’indemnité de frais d’obsèques demandés par les parents des victimes du crash d’Air Algérie, le bâtonnier rassure également qu’un compromis est en train d’être trouvé avec les responsables de la compagnie.

Comme toutes présentations de vœux, la cérémonie s’est terminée par un partage de repas, en attendant de se retrouver les 19, 20 et 21 février pour la rentrée du barreau et fêter en même temps ses 25 ans d’existence.

Abel Azonhandé
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