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Burkina Faso : neuf mois pour achever la transition
Publié le jeudi 29 janvier 2015  |  crisisgroup
Transition
© aOuaga.com par Séni Dabo
Transition : le président Michel Kafando prête serment
Mardi 18 novembre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Le président désigné de la transition, Michel Kafando, a prêté serment devant le Conseil constitutionnel qui l`a ensuite investi de ses fonctions de président du Faso et chef de l`Etat par intérim




SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS

C’est en réalité sans surprise que Blaise Compaoré a démissionné le 31 octobre 2014, au lendemain d’une journée insurrectionnelle historique. Vieillissant et déconnecté de la réalité, son régime a fait place à une transition incertaine, dirigée par un pouvoir bicéphale, composé de militaires et de civils, qui s’appuie sur des institutions provisoires et fragiles. Le gouvernement actuel dispose de neuf mois pour organiser des élections générales prévues pour le 11 octobre 2015. Les partenaires internationaux du Burkina Faso doivent l’aider à atteindre cet objectif tout en maintenant le dialogue avec les militaires afin qu’ils quittent le pouvoir à la fin de la transition. Ils doivent aussi tirer les leçons du soutien qu’ils ont apporté au régime Compaoré, fermant les yeux sur sa mauvaise gouvernance en échange de la préservation de leurs intérêts stratégiques.

Les quatre acteurs qui animent la transition – l’armée, l’ancienne opposition politique, la société civile et la rue – ont pour le moment réussi à s’entendre pour stabiliser de manière pacifique et relativement inclusive le pays. C’est le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, un membre de l’ancienne garde présidentielle du président Com­paoré, qui détient aujourd’hui la plus grande part du pouvoir. Si les militaires ont montré d’inquiétants signes d’autoritarisme, le Burkina n’est pas pour autant sous la coupe d’une junte. Le pouvoir de l’armée est encadré par une charte qui lui impose de partager l’exécutif et le législatif avec des civils, dont le président Michel Kafando, par une société civile et une rue qui restent mobilisées, et par une communauté internationale vigilante qui fournit une aide financière indispensable à la survie du régime actuel.

Trois points de tension menacent toutefois la stabilisation du Burkina : l’antago­nisme entre aspiration à un changement radical de gouvernance et volonté réaliste ou réformiste de préserver la stabilité ; l’écart entre le temps court de la transition et l’ampleur de la tâche à accomplir ; et la difficulté de préparer des élections et des réformes dans un contexte de finances publiques dégradées. Enfin, la dissolution de l’an­cienne garde présidentielle, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), fait peser, si elle est mal conduite, un sérieux risque de dérapage de la transition. Sans concertation, elle pourrait conduire les éléments de cette unité d’élite, la mieux armée du pays, à réagir violement.

Les fortes attentes de la population, après 27 ans d’un régime semi-autoritaire, et le risque que celles-ci soient déçues, font également peser un risque sur la transition. La population attend que justice soit faite sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo, qui enquêtait sur le meurtre non élucidé de David Ouédraogo, le chauffeur du frère cadet de Blaise Compaoré. Cette affaire est emblématique des dérives de l’ère Compaoré et sa résolution est une revendication clé de la société civile. L’amé­lioration du niveau de vie, notamment l’accès à l’emploi et à la santé, est également une revendication importante de la population dans un des pays les plus pauvres du monde.
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