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L’Observateur N° 8287 du 8/1/2013

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Alioune Aïdara Sylla : Le coffre-fort ambulant de Dakar
Publié le mercredi 9 janvier 2013   |  L’Observateur




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L’histoire se passe dans la nuit du 31 décembre 2012 au 1er janvier 2013 à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar : alors qu’il rentrait d’un voyage à l’étranger, l’homme d’affaires et ancien député PDS Alioune Aïdara Sylla est alpagué avec, en sa possession, trois chèques d’un montant cumulé de 2,6 milliards de francs CFA ; une fortune dans un pays où la plupart des ménages peinent à joindre les deux bouts.




Conduit au poste, ce véritable coffre-fort ambulant, connu pour être un proche de l’ancien président Abdoulaye Wade, révèlera qu’il a simplement été mandaté par ce dernier pour récupérer la contribution d’un de ses amis des pays du Golfe afin d’exécuter un certain nombre d’opérations comme le remboursement de dettes ou l’achèvement du chantier de sa villa du point E ; pas de quoi fouetter un chat si l’on en croit les porte-parole de l’ancien parti au pouvoir, montés très vite au créneau.

Certes, mais il n’en fallait pas davantage pour relancer le feuilleton de l’opération mains propres déclenchée par le nouveau maître du Sénégal et qui vise les anciens caciques du parti libéral, dont le plus emblématique est Karim Wade, le fils de l’autre. Et si, depuis le début des poursuites, beaucoup, qui ne sont pas forcément partisans du PDS, dénoncent une chasse aux sorcières, les nouvelles autorités arguent qu’il s’agirait plutôt d’une œuvre de salubrité publique, un moyen de faire rendre gorge à ces gens qui ont profité des 12 ans de Sopi pour se servir, et grassement. A coup sûr, la mésaventure du coffre-fort voyageur ne fera qu’apporter de l’eau à leur moulin.

Et sans préjuger du caractère mafieux de ces transactions, on peut légitimement se poser un certain nombre de questions, notamment sur l’origine de ce pactole : est-ce pour les beaux yeux de Wade et Cie que les princes du Golfe ont délié les cordons de la bourse ? Sinon serait-ce contrepartie d’un service rendu du temps où il était encore aux affaires ? Et quel genre de service ? On pourrait d’ailleurs se demander si c’était la première fois que des transactions aussi douteuses s’effectuaient…

En tout état de cause, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) n’en demandait pas tant, elle pour qui l’épisode a valeur de légitimation, dans la mesure où, jusque-là, son rôle et ses cibles actuelles sont souvent l'objet de vives polémiques.

H. Marie Ouédraogo

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