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Sidwaya N° 7326 du 31/12/2012

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Saint Sylvestre à Bobo-Dioulasso : Fêter, avec à l’esprit les grands défis des Hauts-Bassins
Publié le mercredi 2 janvier 2013   |  Sidwaya


Ouagadougou
© Autre presse par DR
Ouagadougou illuminé par un gigantesque feu d’artifice


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Les populations de Bobo-Dioulasso ont passé la nuit du 31 décembre 2012 au 1er janvier 2013 dans la ferveur et dans la prière. Au même moment, les forces de l’ordre et sécurité régulaient la circulation et les sapeurs-pompiers accomplissaient leur mission salvatrice de secourisme des blessés et autres personnes en danger. Avant son message aux populations de la région, le gouverneur des Hauts-Bassins, Nebilma Joseph Bakouan est allé apporter son soutien aux malades du CHUSS et aux personnels de santé, assurant la garde.

La Saint Sylvestre et le 1er janvier ont toujours été les moments de présenter de vœux à ses proches : Longévité, prospérité, bonheur, beaucoup d’argent, moins de problèmes, réussite mais surtout santé. Et pour joindre l’acte à la parole, le gouverneur des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan, accompagné des autorités administratives s’est rendu à 21 heures, ce 31 décembre 2012 au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS). Il a ainsi encouragé le personnel soignant des urgences notamment la salle de médecine, de chirurgie et d’hospitalisation. Aux malades, le gouverneur a souhaité un prompt rétablissement et une santé de fer pour 2013. « Nous souhaitons qu’ils recouvrent la santé et qu’ils nous retrouvent sur les chantiers du développement de notre région », a-t-il affirmé. Pour le directeur régional de la santé des Hauts-Bassins, Yacouba Sawodogo, il s’agit d’un geste à saluer. « Quand la plus haute autorité de la région pense à ceux qui sont malades ou qui travaillent le jour du réveillon, c’est réconfortant pour les agents de santé », a-t-il soutenu. De plus, quant on est malade et qu’on reçoit une visite, a-t-il poursuivi, cela permet de relever le moral et de lutter davantage contre la maladie parce qu’au delà des médicaments administrés pour soigner les malades, la visite de l’autorité est encore plus un stimulant pour vaincre cette maladie. Trois heures plus tard, le gouverneur livrait son message aux populations à sa résidence à minuit entouré des directeurs régionaux et de ses proches collaborateurs. Dans ledit message aux populations de la région des Hauts-Bassins, Nébilma Joseph Bakouan a félicité l’ensemble des travailleurs des secteurs publics et privés de la région. En cela, il a salué « le ferme engagement des populations des villes et des campagnes de la région et des acteurs de la scène et leur dévouement au travail, ce qui a permis d’engranger des résultats au cours de l’année 2012 ». Quant à 2013, le gouverneur pense qu’il s’agit d’une année de grands défis pour la région au plan de la consolidation de la paix sociale, de la solidarité à travers les structures de concertation pour un comportement citoyen et responsable, « ciment d’une véritable culture démocratique et républicaine ». Nébilma Joseph Bakouan a par ailleurs rendu hommage aux autorités coutumières et religieuses qui ont contribué au dénouement des crises et au maintien de la paix.

Le show dans le froid

Si le gouvernorat a respecté cette traditionnelle présentation de vœux, tel n’a pas été le cas de la commune de Bobo-Dioulasso « pour se conformer à la mesure de suspension des festivités décidée par les autorités l’année dernière ». Mais en lieu et place, le Collectif Sya Ben a pris la relève parce que selon son président, Moussa Sanou, il s’agit d’un événement indispensable. C’est donc une foule immense qui s’est rassemblée autour d’une bonne brochette d’artistes musiciens de la ville comme Madou Djan, Cisby et Eldj, Jezy et bien d’autres pour faire la fête et surtout chanter la paix comme l’indique le nom du collectif. Ce concert de la place de la mairie a également été l’occasion pour les autorités communales de présenter leurs vœux de nouvel an aux populations.
Outre la place de la mairie, l’ambiance était différente des autres jours au complexe Ibiza (complexe de bar et de boîte de nuit), sis au secteur 22 de Sya. Et pour cause, personne ne voulait se faire conter la fête. Pour le marchand de matériels de construction, Moussa Ouédraogo, il est venu de Gaoua pour la fête à Bobo-Dioulasso. De son avis, c’est une nouvelle année qui commence, donc il était important pour lui de rompre avec les vielles habitudes en venant danser au complexe Ibiza. A entendre le responsable du complexe, Aboubacar Gansonré, une commande de plus de 2 millions de F CFA de boisson tout genre confondu a été faite afin de satisfaire ses clients. « Nous avons passé cette commande pour mieux répondre aux attentes des Bobolais. Il ne faudrait pas qu’au milieu de la fête, la boisson puisse manquer », a-t-il précisé. Pour lui, c’est une fête qui se vit une fois dans l’année, et c’est aussi le moment de faire de bonnes affaires. Selon le gérant du maquis « Le jack pot », situé au quartier Accart-Ville de Sya, Yacouba Sanou, les clients tardaient à venir mais à partir de 22 heures, l’affluence était de taille. Toute chose qui a donné de l’espoir à M. Sanou dans la meure où il dit avoir fait une commande d’environ 2 millions de FCFA. « Le 31 décembre 2011, à partir de 17 heures on savait qu’on allait faire de bonnes affaires. Mais cette année, les activités ne marchent pas comme nous avons souhaité. La fête continue jusqu’au petit matin, c’est pourquoi nous gardons toujours espoir pour la suite de la soirée », a souligné le gérant.

Louer Dieu d’abord

Avant le début de la fête, les responsables des caves faisaient des mains et pieds pour pouvoir s’approvisionner en boisson et l’écouler pour la bonne marche de leurs affaires. Selon Bernard Kaboré de la cave « Sing-voussé », il manquait un certain nombre de boisson, notamment la petite flag, la castel et la sucrerie. Pour mieux desservir les maquis et autres bars de la ville, M. Kaboré a commandé plus de 20 000 casiers de boisson. Pour le responsable de la cave « Gnoumou », Nazounou Gnoumou, le manque de boissons a ralenti ses activités. Mais qu’à cela ne tienne, il a pu s’approvisionner en 20 000 casiers à l’instar de Bernard Kaboré.
La fête de la saint Sylvestre n’est pas seulement les virées dans les boîtes de nuit et maquis de la ville de Bobo-Dioulasso. Les fidèles de l’église de l’Alliance chrétienne du temple Béthel et la Cathédrale Notre Dame de Lourdes ont voulu se confier au seigneur avant de se joindre aux autres. Dans ces lieux de cultes, chants de louanges à Dieu, et danse par endroit ont été les recettes pour obtenir de Dieu la grâce et tous les vœux pour la nouvelle année. Si certains se sont légèrement vêtus, d’autres se sont protégés du froid, qui, avec des pull-overs ou des blousons, qui avec des pagnes, les femmes notamment. Au temple Bethel du quartier Colsama, le rassemblement a été sonné à 19 heures 30 minutes. Le pasteur, Youhana Drabo a rendu grâce au « roi des rois, Jésus Christ » pour les 365 jours de protection. Il a ensuite ébauché le bilan de l’année finissante fait de pertes mais aussi de réussites à travers 7 grandes thématiques. La grande mission, c’est-à-dire l’évangélisation, le nouveau commandement qui est l’amour et la méditation de la parole, ce sont trois des 7 thèmes abordés par le pasteur. Les fidèles ont dansé au rythme d’un orchestre. Peu avant 00 heures, le pasteur Drabo a prononcé des prières de bénédictions pour l’assemblée qui répondait à chacune des paroles « Amen ». Au coup de minuit, le pasteur a formulé des vœux que les fidèles ont accueillis avec des acclamations. A la cathédrale Notre Dame de Lourdes, la messe a débuté autour de 23 heures 30 minutes. Le froid était à son paroxysme et dissuadait les inconditionnels, faisant régner un calme plat dans la cour. L’évangile du jour rappelait encore la venue du sauveur qui est intervenue quelques jours avant. Juste après la communion, et avant la fin de la messe, l’archevêque Paul Ouédraogo a formulé ses vœux pour l’ensemble des chrétiens.
Dehors, les fêtards qui n’entendaient pas se faire conter la fête, commençaient à soustraire leurs motos du parking, avant même la bénédiction finale.
Pendant que les uns se réjouissaient, les autres, principalement la police nationale, la police municipale et la gendarmerie assuraient leur sécurité. Aux carrefours de la ville, leurs éléments régulaient la circulation ou dissuadaient simplement les populations afin qu’elles respectent le code de la route. Et ce dispositif sécuritaire a dû payer avec un nombre « acceptable » de 26 accidents de la circulation dans la nuit de la Saint Sylvestre, selon les statistiques des Sapeurs pompiers. Jusqu’après une heure du matin, la maternité Guimbi Ouattara et celle du CHUSS attendaient toujours leur premier bébé de l’année.

Jean Marie TOE
Innocent KAMBIRE
Souaibou NOMBRE

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