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Mali : Enfin un appel au secours
Publié le jeudi 6 septembre 2012   |  L’Observateur


Dioncounda
© L’Observateur
Dioncounda Traoré, Président intérimaire du Mali


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Finalement, ce mardi 4 septembre 2012, Dioncounda Traoré, le président de transition du Mali, s’est mis à son écritoire et a adressé une requête officielle à Alassane Ouattara, le président en exercice de la CEDEAO, demandant ainsi l’intervention armée de la communauté pour reconquérir le septentrion, occupé par les groupes islamistes ; une surprise pour la CEDEAO, qui commençait à désespérer de voir un jour les autorités maliennes demander son aide, cette longue attente revêtant même des allures de la pièce En attendant Godot de Beckett.

Pourquoi maintenant ? Quoique les autorités maliennes s’en défendent, on ne peut s’empêcher d’établir un lien de cause à effet entre ce subit changement de cap et la récente tombée de Douentza, un point stratégique au centre du pays, dans le giron islamiste ; cette avancée du péril djihadiste a dû leur faire prendre conscience que la toile islamiste pourrait s’étendre à Bamako si elles restaient dans leur morgue chauvine.

Il revient maintenant à l’organisation ouest-africaine de se mettre prestement sur le pied de guerre, elle qui donnait l’impression d’être sur des braises ardentes, tant ça la démangeait d’envoyer son contingent, de 3 300 soldats, en découdre avec les islamistes. Il faut donc espérer que le temps d’atermoiements des autorités maliennes a été mis à profit par les états-majors pour peaufiner le plan d’attaque, étudier la topographie du Nord-Mali et former ses armées à une guerre asymétrique.

Bien sûr, la CEDEAO veut l’aval préalable du Conseil de sécurité de l’ONU avant de lancer ses troupes dans le désert malien, lequel ne devrait normalement pas tarder. Toutefois, il faut que la CEDEAO ait conscience que cette guerre ne sera pas une promenade de santé afin de préparer conséquemment l’opinion publique et ses armées nationales à accepter une guerre qui ne sera pas éclair mais s’étirera dans le temps, comme toutes les guerres contre le terrorisme.

Car s’il est certain que les nouveaux convertis qui ont rejoint les rangs des enturbannés se disperseront comme une colonie de pintadeaux à la première canonnade, il n’est pas moins exact que les islamistes irréductibles, ces combattants aguerris ayant fait le coup de main sur tous les points chauds du globe, eux, par contre, vendront chèrement leur peau, prêts qu’ils sont au sacrifice suprême parce que convaincus de mener une croisade au nom d’Allah.

On ne peut en revanche espérer un tel engagement de la part des fantassins de la CEDEAO qui, devant un ennemi très retors, se demanderont ce qu’ils sont venus faire dans cette fournaise, si loin de leurs pénates. Et puis, même si la guerre est inévitable pour libérer les populations du joug islamiste, il faut reconnaître que, pour des hommes, être contraints de tuer d’autres hommes, et cela, quelle que soit la justesse de la cause, est toujours une défaite de la pensée et une folie des hommes.

En réussissant à entraîner la sous-région dans une guerre, les fous de Dieu imposent à cette partie du monde la violence comme mode de résolution des problèmes, ce qui est une victoire du camp de la haine et une défaite de l’Humain.

Alcény Barry

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