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Travailleurs de BRAKINA / SODIBO : 72 heures de grève pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail
Publié le mercredi 28 janvier 2015  |  Le Quotidien




Les travailleurs de la BRAKINA/SODIBO de Bobo-Dioulasso sont en grève de 72 heures, du mardi 27 au jeudi 29 janvier 2015. Ils ont abandonné les brasseries pour se regrouper devant l’usine afin d’exiger la satisfaction de leurs revendications regroupées en 4 points, selon le secrétaire général de la section de la BRAKINA du syndicat national des brasseries (SYNTB), Boubacar Diallo.
Tôt dans la matinée du mardi 27 janvier 2015, les travailleurs de la BRAKINA/SODIBO de Bobo ont investi la devanture de l’usine en lieu et place des brasseries. Devant les principales portes d’accès à l’usine, ce sont plusieurs policiers casqués, gainés avec des matraques en mains qui y sont stationnés. De loin, flottent deux banderoles rouges. Sur la plus petite, l’on pouvait lire : « nous, travailleurs de la BRAKINA, sommes en grève ». La plus grande qui attirait la curiosité des passants véhiculait ce message : « Progrès technique ne doit pas se dissocier du progrès social. Nous Travailleurs, n’incarnons pas l’image de notre société, la BRAKINA/SODIBO ».


Interrogé sur le motif de leur grève, Boubacar Diallo, secrétaire général de la section de la BRAKINA, du Syndicat national des brasseries (SYNTB) explique : « Nous l’avions notifié dans notre préavis de grève lors de notre première manifestation que si après 48 heures de grève nous ne sommes pas satisfaits, nous allions reconduire la grève pour 72 heures cette semaine. Et comme vous le constatez, si nous sommes-là, c’est dire que nos doléances n’ont pas eu de solutions ». Selon lui, leurs revendications tournent essentiellement autour de 4 points. « Il s’agit d’un document de gestion qu’on appelle convention de gestion dans notre entreprise. Nous exigeons aussi la réintégration de nos camarades délégués licenciés en 1994 et en 2004 ; l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de vie et de sécurité dans l’usine », ont-ils revendiqué. « Indignés », les grévistes, par le slogan « nous Travailleurs, n’incarnons pas l’image de notre société, la BRAKINA/SODIBO », ont voulu selon eux, faire savoir que la société se porte économiquement bien. Cependant, ils ne ressentent-ils pas les retombés du progrès économique de l’usine sur leurs conditions de vie et de travail , selon eux. D’où leurs revendications. « Ouverts » au dialogue, les manifestants disent avoir rencontré la direction générale de l’usine, le vendredi 23 janvier dernier afin de trouver un terrain. Mais, ont-ils regretté, « rien de satisfaisant n’a filtré de la rencontre ». « Engagés » pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative, les travailleurs n’entendent pas baisser les bras. « Si après les 72 heures de grève nous ne sommes pas satisfaits, nous n’allons pas baisser les bras. Une lutte n’est pas une guerre. On négocie, si le patron nous donne l’occasion. Mais dans le cas échéant, ce sont les rapports de forces qui décideront. Il n’y a pas question d’arrêter d’autant plus que nous voulons être mieux traités. Nous continuerons la lutte s’il le faut jusqu’à l’aboutissement de notre plate-forme revendicative », se sont-ils engagés.


Interrogé sur la vision de la Direction générale de l’usine de la grève des travailleurs, Souleymane Ouattara, chef d’exploitation, se refuse de tout commentaire. Néanmoins, il sort un lot de journaux du 26 janvier 2015 où la Direction générale de la société a diffusé un communiqué de presse qui, selon lui, tient lieu de son commentaire. Dans ce communiqué, il est question du traitement des travailleurs et des réponses à un certains nombre de préoccupations. Il ressort de ce document que les travailleurs de la BRAKINA/SODIBO bénéficient de 14 mois de salaire et que les 13è et 14è sont respectivement payés en juin et décembre de chaque année. Ceux-ci bénéficieraient d’une couverture médicale à hauteur de 100% pour l’agent, son conjoint et cinq de ses enfants, d’une augmentation automatique moyenne de 3 à 6% par an, de diverses indemnités mensuelles (logement, transport, boissons) et de divers autres primes et avantages annuelles (allocation rentrée scolaire, fin d’année…). Aussi, il ressort de ce document que les taux légaux relatifs à l’ancienneté et aux heures supplémentaires effectuées sont « scrupuleusement » respectés. Du document, on retient aussi que des négociations entre le patronat et les travailleurs ont eu lieu en mars 2014 et ont abouti à une augmentation de 6,5 à 15,8% du revenu annuel de chaque employé. Ces acquis seraient effectifs depuis le 1er janvier 2015. Quant aux questions liées aux licenciements, le document stipule que ces dossiers ont fait l’objet de procédures judiciaires et que la Direction générale de la BRAKINA/SODIBO entend s’en tenir « strictement » au principe de la « chose jugée ». Les autres points de revendications ont également été abordés dans le document publié dans la presse. Et le document de rappeler que le dialogue et le bien-être des employés sont et resteront la priorité absolue de la société. D’autres rencontres sont en vue selon le document entre les travailleurs et la Direction générale de la BRAKINA.

Par Mady BAZIE
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