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Sidwaya N° 7326 du 31/12/2012

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Alain Edouard Traoré : « Au Burkina, la lenteur de l’administration est un luxe qu’on ne doit pas se payer »
Publié le lundi 31 decembre 2012   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré


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Quelques heures avant la démission officielle du gouvernement Tiao, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, faisait le diagnostic de son département, avec une équipe de Sidwaya. Le bilan de l’année 2012, les outils de la communication gouvernementale, la déconcentration des médias publics, ses ambitions pour la presse privée..., autant de sujets abordés.

Sidwaya (S.) : Quel bilan dressez-vous de la mise en œuvre du programme gouvernemental en matière de communication au cours de l’année 2012 ?

Alain Edouard Traoré (A.E.T) : Næotre Conseil d’administration du secteur ministériel de la Communication tenu le 17 décembre dernier, nous a donné l’occasion de faire le bilan de manière concrète avec l’ensemble des directeurs, et chefs de services, les responsables administratifs du département. Au regard du rapport qui a été présenté, je peux affirmer qu’un travail énorme a été fait, avec l’engagement des uns et des autres. Nous pensons que le bilan est nettement positif et les actions envisagées ont été réalisées ou sont en cours de réalisation. Nous arrivons au terme de cette année 2012 pleinement satisfait de l’œuvre accomplie.

S. : Des difficultés particulières ont-elles entamé l’exécution de vos activités ?

A.E.T : Pas vraiment. La plupart des actions en cours de réalisation ne pouvaient pas l’être en une année. Lorsque vous prenez par exemple le programme de développement de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) ou celui des Editions Sidwaya qui doit permettre d’installer sur l’ensemble du territoire 13 centres de production télévisuelle mais aussi d’implanter à Bobo-Dioulasso une unité d’impression de Sidwaya, ce ne sont pas des projets qui peuvent s’exécuter intégralement en 12 mois. Dans l’ensemble, nous pensons que le rythme auquel nous y allons est bon, surtout si nous nous reférons au chemin déjà parcouru dans la mise en œuvre de ces projets. Nonobstant, il y a quelques difficultés à relever. Cela tient parfois à la lourdeur des procédures, à la lenteur de l’administration, à notre propre indolence, c’est-à-dire, notre incapacité parfois à aller très vite. Nous sommes un pays en développement où tout reste à construire, et la lenteur de l’administration ou notre lenteur, au quotidien, dans le travail, est un luxe qu’on ne doit pas se payer.

S. : Où en êtes-vous concrètement avec l’installation des Centres de production télévisuelle dans les chefs-lieux de régions du Burkina Faso, quand on sait que l’ouverture de certains avait été annoncée avant la fin de l’année 2012 ?

A.E.T : Le temps ne nous a pas permis d’aller vite. Sinon, un certain nombre de régions, depuis trois à quatre semaines déjà (l’interview a eu lieu le 27 décembre) ont voulu nous offrir leurs parts d’équipements. C’est le cas du Conseil régional des Cascades, ceux du Nord, de l’Est. C’est l’agenda national qui n’a pas permis l’ouverture de ces centres télévisuels. Mais je puis vous dire que dans les deux mois à venir, nous allons pouvoir ouvrir, au moins six centres de production télévisuelle. Parce que tout est prêt. Nous avons pu acquérir, pour le compte de la RTB, une vingtaine de véhicules sur un total de quarante. Le reste devra arriver incessamment. Les caméras dont nous avons besoin pour cette déconcentration de la RTB ont également été achetées. C’est un projet qui est bien maîtrisé et suit son bonhomme de chemin.

S. : Au-delà de la déconcentration, il y a la question de la couverture médiatique du territoire national. Qu’avez-vous fait dans le sens de relever ce défi ?

A.E.T : Nous avons deux grands projets qui vont apporter des réponses systématiques à cette situation. Le premier projet, c’est le plateau technique national de communication. Nous envisageons déployer notre plateau qui doit couvrir l’ensemble des 13 régions et faire en sorte qu’il n’y ait aucune poche qui échappe à la couverture médiatique du Burkina. C’est pour cela que nous avons bénéficié d’un emprunt pour la RTB et un processus d’emprunt pour les Editions Sidwaya. L’objectif est de pouvoir réaliser tout ce dont nous avons besoin aux plans infrastructurel et technologique. Au titre de la RTB, nous avons bénéficié d’un emprunt de 15 milliards de F CFA. Au profit des Editions Sidwaya, nous avons déjà une inscription budgétaire de l’ordre de 6 milliards et nous sommes en train de travailler en vue d’augmenter cette enveloppe afin de permettre à ce média de se déployer au maximum sur le terrain. Le deuxième projet concerne la transition numérique. Avec la réalisation de la télévision numérique terrestre, nous devons changer tout le dispositif. Et dans ce sens, nous avons développé un plan de financement jusqu’en 2020, avec à la clé un montant de 20 milliards de F CFA. Des centres émetteurs au top de la technologie seront installés pour pouvoir irradier l’ensemble du territoire. Dans le cadre toujours de la transition numérique, nous allons créer la société burkinabè de télédiffusion qui va assurer la diffusion sur l’ensemble du territoire.

S. : Mais à court terme, pour 2013, que peut espérer le monde des médias de votre département ?

A.E.T : Les deux grands projets fédèrent de nombreux autres projets. Il y a par exemple l’unité d’impression de Sidwaya à Bobo-Dioulasso. Nous envisageons un autre projet surtout en direction des médias privés. Il s’agit d’arriver à acquérir une rotative. Parce que la première préoccupation de la presse écrite au Burkina Faso reste l’imprimerie. Chaque journal est obligé d’avoir un petit atelier d’imprimerie au niveau duquel les pannes techniques sont légion. Nous voulons avoir une machine digne de ce nom où tous les journaux pourront faire leur impression à des prix abordables. Nous envisageons aussi des initiatives dans le domaine de la distribution des journaux. Sidwaya, par exemple, de nos jours encore, est distribué de manière artisanale. Et ils sont nombreux les journaux burkinabè à avoir une faible distribution. Dans bien de pays, la distribution du journal est assurée par un service extérieur à l’organe producteur. Ici aussi, nous réfléchissons à créer une agence de messagerie de la presse, fruit du partenariat public-privé. Ce sont des initiatives de développement structurel de l’espace médiatique.
Un autre projet vise à donner un visage national à notre télévision. Notre problème aujourd’hui, tout le monde le dit et le critique, c’est le programme de la télévision, constitué en grande partie de feuilletons, de séries qui viennent d’ailleurs. Nous sommes très faibles en matière de production et nous voulons créer une agence de production audiovisuelle pour corriger cet état des faits. Nous sommes un pays de cinéma, alors que, actuellement, nous sommes battus totalement par les Nigérians, Ghanéens et par beaucoup d’autres pays qui arrivent à produire à la pelle, au quotidien, pour enrichir leur petit écran. Pourtant, ce n’est pas par faute d’acteurs, de réalisateurs ou de professionnels de cinéma. Mais, du fait de l’inexistence d’une structure appropriée. Nous irons dans des pays qui en disposent pour nous inspirer de leur expérience afin de créer notre petit Hollywood. Nous pensons à un espace, avec des studios, avec des décors, où on ne fera que tourner. C’est la réponse qu’il faille apporter, sinon nos télévisions vont se contenter d’être des boîtes que nous allons alimenter par des images venues d’ailleurs.
Ces studios de production pourraient profiter également aux médias audiovisuels privés. Et nous allons continuer de nous battre pour que la subvention de l’Etat accordée à la presse privée puisse continuer à exister. Nos activités de formation continue des journalistes, sans distinction, vont également se poursuivre et s’intensifier. Nous sommes à Bobo-Dioulasso en train de former les journalistes sur les genres journalistiques. Par ailleurs, nous sommes en réflexion pour voir quel type d’accompagnement ou d’appui-conseil nous pouvons apporter à ces médias privés.

S. : A votre prise de fonction en 2011, vous avez lancé ou impulsé une nouvelle dynamique à un certain nombre d’outils de communication, notamment la chronique et le point de presse hebdomadaire du gouvernement. Ces outils ont-ils eu l’impact escompté ?

A.E.T : Le bilan est extraordinaire. Nous avons initié, avec toute l’équipe du département, ces nouveaux outils comme réponse appropriée à la situation de crise que nous vivions. J’avoue que ces outils fonctionnent bien. Depuis que la chronique du gouvernement a été lancée le 7 septembre 2011, au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas eu une seule semaine sans qu’elle ne paraisse. Je dis bravo à l’équipe du Service d’information du gouvernement (SIG) et à l’équipe de Sidwaya ainsi que les organes de presse privée qui ont porté cet outil. Les points de presse du gouvernement également ont dépassé nos espérances. Le point de presse du gouvernement est devenu une sorte de vitrine de communication attendue chaque jeudi par les Burkinabè pour connaître des priorités au plan national et les réponses que le gouvernement y apporte. Naturellement, ces dernières semaines, dans le contexte électoral, nous avons dû surseoir à ce rendez-vous, pour éviter une confusion de genre. Mais le point de presse du gouvernement reste notre outil-phare pour la communication gouvernementale. Nous avons développé aussi d’autres initiatives, à travers la communication hors-médias : la communication auprès de la diaspora, les conférences régionales de la communication. Cette volonté de faire de la communication tous azimuts un levier de la gouvernance, du développement et de l’implication des citoyens à la cause nationale est en passe d’être une réussite. Il faut se féliciter de cela et ce sont des outils qu’il faille préserver.

S. : A quel besoin répondent les conférences régionales de la communication ?

A.E.T : Les conférences régionales de la communication constituent un outil de communication de proximité au niveau de nos régions. La première conférence tenue dans la Boucle du Mouhoun a été un succès. Nous avons réussi à captiver l’attention des citoyens d’une région en l’espace de quatre-cinq jours. Et pendant cette période, la région était au cœur du débat médiatique et d’opinion dans notre pays, à travers des discussions sur les perspectives de développement de la localité, l’information de ses citoyens, la formation des hommes et femmes de presse de la région, etc. Là, nous sommes dans les Hauts-Bassins pour la deuxième conférence. A partir de l’année 2013, nous allons travailler à couvrir toutes les autres régions, pour que chaque contrée du Burkina puisse occuper la place qui est la sienne dans le contexte national. Ces conférences régionales de la communication permettent de donner des informations aux populations de ces régions, mieux que les médias ne peuvent le faire en temps normal. Cela est essentiel dans un pays où plus de 80% de la population ne sait pas lire ni écrire et où les gens n’ont pas accès aux médias orthodoxes : la télévision, la presse écrite et autres. Nous avons encore plus de la moitié de la population burkinabè qui échappe à ces médias. Cela fait que la communication a des limites objectives. Faire passer un spot à la télévision nationale pour demander aux populations d’aller s’inscrire sur une liste électorale. Mais si on fait une part réelle, un tel spot n’atteint pas 50% de la population, pour plusieurs raisons. D’abord parce que les populations n’ont pas accès à la télévision, ou parce que la langue n’est pas la leur. Nous avons étudié les faiblesses de notre système de communication pour y apporter des réponses appropriées. Cela se traduit à travers les conférences régionales de la communication dont l’ambition est d’informer tous les citoyens là où ils sont, dans la langue qu’ils comprennent.

S. : Vous vous êtes inscrit dans la dynamique de donner un nouveau souffle au SIG qui, trois ans encore après sa création, semblait avoir du plomb dans les ailes. Aujourd’hui, quel est l’état de santé de ce service ?

A.E.T : Le SIG est en train de devenir l’institution la plus importante du département en matière de communication gouvernementale et d’information officielle. Nous avons, dans un premier temps, pu donner un statut officiel au SIG. Par décret, nous avons adopté ses statuts et octroyé à ce service le même statut de traitement et de prise en charge que les EPE (Etablissements publics de l’Etat) que sont la RTB et les Editions Sidwaya. Nous avons pu également acquérir du matériel et affecter du personnel au profit de la structure. Aujourd’hui, le SIG est le moteur de la communication gouvernementale et se trouve dans une très grande forme pour relever tous les défis communicationnels. La dernière réussite du Service d’information du gouvernement, c’est le lancement de son centre d’appel. Il s’agit là d’une initiative de parcours. Ce centre d’appel, par sms via le téléphone portable, par Internet ou par un numéro vert, arrive à donner l’information en temps réel aux citoyens, à tous les niveaux. On peut affirmer que le SIG a pris la place qui est la sienne dans le système de fonctionnement des structures publiques d’information et de communication dans notre pays.

S. : Quels sont les objectifs assignés à ce centre d’appel ?

AET : Nous avons voulu avoir un outil plus adapté aux TIC. En 2011, au moment de la crise, des personnes s’amusaient, par des sms, à donner de fausses informations. A l’époque, nous n’avions pour seule arme que de faire passer une bande défilante à la télévision. Parfois, la réponse n’était pas appropriée à la demande. Aujourd’hui, avec le centre d’appel, nous pouvons aussi envoyer des sms sur les téléphones portables des gens et leur donner la bonne information. Voilà un outil qui est adapté aux nouvelles technologies. Idem par E-mail. Toute personne qui le souhaite peut appeler le numéro vert, le 11 67 pour demander des informations publiques, officielles auprès du SIG.

S. : Des assises se tiennent (27-28 décembre) à Bobo-Dioulasso sur les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO). Qu’est-ce qui doit changer dans l’organisation de ces universités ?

A.E.T : On s’est rendu compte que, avec le temps, les UACO se tenant chaque année, le problème de budget, principalement, la surcharge d’agenda continental et mondial, faisait que les UACO avaient tendance à devenir un simple atelier national. Déjà, au cours de l’édition de 2011, nous avons pu redonner aux UACO une dimension internationale, avec un très bon niveau de représentation africain, européen, etc. Tout ce beau monde a pu donner une certaine envergure aux UACO. Nous avons aussi essayé d’améliorer la méthodologie. A la fin de l’édition de 2011, avant de nous séparer, nous avons arrêté les dates des UACO 2013. Cela permet à nos partenaires d’inscrire ce rendez-vous dans leur agenda de travail. L’atelier de Bobo-Dioulasso doit dire ce que nous pouvons faire des UACO. Nous voulons améliorer la méthode, nous donner plus de temps et mobiliser davantage de financements et de personnes-ressources pour que les UACO deviennent une grande vitrine au niveau continental.

S. : Dans le cadre de la commémoration du 52e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, votre département a porté l’organisation d’une matinée d’enseignement du civisme à l’école. En quoi une telle activité peut-elle changer la donne de l’incivisme grandissant au Faso ?

A.E.T : Il faut continuer cette œuvre. Ce n’est pas en faisant dans la routine qu’on peut changer les choses. On pose la problématique du respect des droits et des devoirs du citoyen. Cela ne va pas changer tout seul. Le citoyen rural ne va pas, du jour au lendemain, tout seul, comme par enchantement, tout comprendre. Il nous fallait commencer quelque part. C’est ce que nous avons fait . Quel que soit le nombre de personnes que nous avons pu toucher, c’est le premier pas et il nous faut avancer dans ce sens. Nos départements collaborateurs dans cette activité, le ministère de l’Education nationale et l’Alphabétisation et celui des Enseignements secondaire et supérieur, ont salué l’initiative. Ils ont estimé que cela est en prélude aux réflexions en vue d’intégrer l’éducation civique fondamentalement dans les curricula scolaire et universitaire.

S. : Comment appréciez-vous le travail des médias burkinabè ?

A.E.T : Je dirai très bon. Vous savez que je ne fais jamais dans la langue de bois. Même s’il y a des faiblesses, il faut se féliciter aujourd’hui de la bonne tenue des médias dans notre pays. En ce qui concerne la couverture des élections qui viennent de se dérouler, par exemple, je tire mon chapeau aux journalistes des médias publics comme privés, pour le formidable travail accompli. Cela n’empêche pas qu’à certaines occasions, quand il y a des dérives, on le dise aussi. Il faut vraiment féliciter les médias pour l’action formidable d’accompagnement du développement et de la démocratie dans notre pays.

S. : Et pourtant, lors d’une rencontre à Bobo-Dioulasso, les journalistes se sont sentis « fouettés » par leur ministre de tutelle.

A.E.T : Le journaliste reste toujours un être humain. Il n’est pas exempt de faiblesse. Donc, il faut que chacun garde toujours le sens de la responsabilité. Et c’est fondamental. A Bobo-Dioulasso, j’ai sorti des cas d’espèce où certains journalistes se sont arc-boutés à des mensonges qu’ils ont voulu faire passer pour la vérité avec le temps, par un matraquage. Ce n’est pas responsable. Si on se gêne de le dire parce qu’on a peur d’être compris ou pas, on ne fait pas œuvre utile pour la nation et le développement de notre pays. Autant, la presse continue à dire la vérité autant, si elle commet des fautes, qu’on le dise. Je pense que j’étais dans mon rôle de pouvoir le dire.

S. : Quels sont vos vœux pour la nation burkinabè en 2013 ?

A.E.T : Mes vœux pour le Burkina Faso, c’est de le voir continuer à prospérer. Cela peut être ou paraître lent, mais ce sont des pas sûrs qui sont posés. Le Burkina avance sûrement et les indicateurs sont là. Que ce soit en termes d’indicateurs de développement ou de démocratie, la réalité est convaincante. Et il y a une avancée notable à tous les niveaux. Et mes vœux, c’est la paix pour notre pays, une meilleure santé pour les populations, une plus grande responsabilité des acteurs pour que, tous, ensemble, nous puissions nous tenir la main dans la cohésion, la concorde pour continuer à bâtir notre pays. Je souhaite que chacun, au plan individuel ou dans sa famille, puisse bénéficier des égards en termes de réussite, pour apporter sa contribution à l’œuvre sociale. Bonne année 2013 et qu’ensemble, nous puissions porter le Burkina vers des lendemains meilleurs.

Interview réalisée par
Koumia Alassane KARAMA

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