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Message de nouvel an du Balai citoyen : « Après l’insurrection, posons les bases d’une gouvernance vertueuse »
Publié le dimanche 25 janvier 2015  |  Le Balai citoyen
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© Autre presse par DR
Situation Nationale : le Balai Citoyen Réclame un Deuil National «En Hommage Aux Martyrs»




Ceci est un message de nouvel an du mouvement Le Balai citoyen destiné au peuple burkinabè.


Jeunesse consciente du Burkina Faso,

Patriotes convaincus,

Défenseurs de la démocratie et de l’Etat de droit,

Concitoyennes, concitoyens,

Cibelles, Cibals,

Le 21 octobre 2014, Blaise Compaoré et ses thuriféraires ont défié notre peuple en adoptant en Conseil des ministres le projet de loi visant la modification de l’article 37 de notre Constitution. Ils ont osé franchir le Rubicon, obligeant tous les patriotes, démocrates et progressistes sincères à se mettre debout pour barrer la route à la forfaiture, à cette volonté morbide de régner à vie sur notre peuple. Notre mouvement, le Balai Citoyen, en synergie avec d’autres forces politiques et sociales, a répondu à cette provocation du 21 octobre en déclenchant dès la même nuit la résistance populaire généralisée. Elle s’est exprimée par des barricades nocturnes, puis par des blocages citoyens de sensibilisation dans les carrefours en plein jour, pour culminer le 28 octobre par une gigantesque « marche de la dignité ». Hélas, Blaise Compaoré et sa bande n’ont pas entendu, encore moins compris le message de la non-violence.
Instruit par la leçon de Nelson Mandela selon laquelle c’est l’oppresseur qui définit la forme et les moyens de lutte des opprimés, notre peuple a été obligé de leur parler le langage qu’ils comprennent le mieux. C’est pourquoi, les 30 et 31 Octobre 2014, dans un élan patriotique, nous avons administré à la face du monde que, nous, peuple intègre du Faso, sommes encore et demeurerons toujours dignes de l’héritage de nos pères et de nos mères qui ont chassé le 3 Janvier 1966 le régime despotique de Maurice Yaméogo par un soulèvement populaire. De la même manière que l’impérialisme a été combattu vigoureusement d’août 1983 à octobre 1987. Par notre gigantesque riposte, nous avons redonné à notre pays son indépendance et à notre peuple sa dignité bafouée durant 27 ans. Nous avons écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de notre pays, de l’Afrique et de tous les peuples en lutte, traduisant ainsi la prophétie de Patrice Emery Lumumba qui déclarait en juin 1960 que « l’histoire des Africains ne s’écrira plus à partir de Paris, Bruxelles, Washington ou Londres, mais à partir des capitales du continent ». Notre Insurrection est le fruit de ces longues luttes menées au Burkina et à travers le continent depuis des lustres et nous sommes convaincus qu’elle inspirera également d’autres peuples pour se débarrasser de leurs despotes et autres tyrans qui s’incrustent au pouvoir depuis des décennies.

Burkinabè de toutes les couches sociales, Burkinabè d’ici et ailleurs, amis du Burkina,

En se débarrassant du régime oppresseur de Blaise Compaoré le 31 octobre dernier, nous avons franchi une étape du noble combat d’émancipation de notre peuple. Les concertations entre les différentes forces vives de la Nation ont permis d’amorcer le processus vers la normalisation de la situation socio-politique. Notre mouvement a participé ainsi à l’élaboration de la Charte qui a permis de mettre en place les organes de la Transition. Nous sommes fiers de démontrer à certains indécrottables supporters zélés de l’ex-régime que le Burkina Faso peut rester débout sans leur « messie Papa Blaise ». Nous disons même que le Faso se porte mieux car nous respirons l’air de la liberté arrachée au prix du sang de nos martyrs. Ces filles et fils courageux partis à la fleur de l’âge pour que ce pays ne soit plus gouverné comme avant. Ils nous indiquent le chemin et les autres étapes à franchir pour réaliser l’idéal de notre insurrection populaire, c’est-à-dire une gouvernance vertueuse au service des citoyens.

Peuple du Burkina Faso, citoyennes et citoyens épris de paix et de justice, patriotes de tous bords,

Le Balai Citoyen, conformément à ses principes, n’a pas souhaité occuper des postes de responsabilité dans les organes délibératifs de la transition y compris les délégations spéciales qui remplacent les conseils des collectivités dissous. Nous respectons le choix de ceux qui animent aujourd’hui ces organes et les exhortons à travailler dans l’esprit de la Charte de la transition. Notre accompagnement se fera à cette seule condition. C’est pourquoi, nous avons fait entendre notre voix pour contester la nomination de Adama Sagnon, comme ministre de la Culture et pour exiger la démission de Moumouni Dieguimdé au département des Infrastructures et des Transports. C’est la même exigence de transparence et de modestie inscrites dans la Charte qui nous a amené à demander aux membres du Conseil national de transition (CNT) de dire au peuple ce qu’ils ont touché comme émoluments en décembre dernier et surtout de les réduire. A travers le CNT, c’est tout le train de vie de nos institutions qu’il faut revoir pour supprimer des privilèges indus et disproportionnés par rapport aux conditions de vie générale des Burkinabè. Est-il besoin de rappeler que près de la moitié de ce peuple vit avec moins de 109 000 F CFA par an (INSD, 2010) ? Dans ce contexte, est-il acceptable que l’Etat consacre près de 50 milliards par an pour le confort de quelques personnalités de l’Etat (président, ministres, présidents d’institutions, députés, directeurs généraux, etc.) alors que pendant ce temps, moins de 7 milliards de F CFA sont alloués pour la création des emplois au profit des jeunes de ce pays ? Que moins de 8 milliards (Budget 2015) sont consacrés à l’accroissement des capacités éducatives ? Nous disons NON ! Les ressources de notre sol et sous-sol ainsi que les prêts et autres subsides de la coopération internationale doivent profiter prioritairement à la création des emplois, à la santé et à l’éducation, à l’agriculture pour les citoyens de ce pays avant toutes les autres dépenses.

Peuple du Burkina Faso, militantes et militants des causes justes, défenseurs de l’intérêt général,

L’ère qui s’est ouverte depuis le 31 octobre 2014 est une grande fenêtre d’opportunité pour nous de définir ensemble les nouvelles règles de notre « vivre-ensemble ». Elle nous interpelle sur nos responsabilités respectives. Au niveau du Balai Citoyen, nous jouerons notre partition pour que ce pays ne soit plus gouverné comme avant. Nous apporterons notre contribution en termes de propositions de réformes dans le cadre des travaux de la commission de la réconciliation nationale et des réformes qui doit être composée d’hommes et de femmes intègres et compétents ayant fait la preuve de leur patriotisme et d’un sens élevé de l’intérêt collectif. D’ores et déjà, il nous parait de la plus grande importance de placer les travaux de cette Commission sous le sceau de l’épuration du passif humain du régime déchu et pour une justice sociale dans la politique générale de l’Etat. Aucune réforme ne sera viable à long terme si on occulte ces deux questions fondamentales. Il ne servira à rien de bâtir sur du faux, de l’iniquité et des rancœurs accumulées durant des décennies. Il nous faut reconstruire sur du vrai et du juste. Cela est possible et devient un impératif pour espérer apaiser le cœur des Burkinabè. C’est pourquoi, les réformes ne doivent pas être que politiques et institutionnelles. Elles doivent prendre en compte les préoccupations d’ordre social du peuple assailli par des problèmes de santé, d’éducation, d’alimentation, d’emploi, de logement et d’assainissement, etc.

OUI, nous pouvons changer nos réalités en formulant et adoptant en définitive des politiques hardies, créatives et novatrices!

OUI, cela est possible si nous le voulons parce que nous avons, des hommes, des femmes et des jeunes dignes et ayant du génie !

OUI, cela est possible si nous demeurons vigilants, mobilisés et déterminés !

OUI, cela est possible parce que nous resterons débout comme les 30 et 31 octobre 2014 !

Alors, nous pourrons rendre effectifs nos vœux de santé, de succès, de prospérité et de bonheur pour tous les Burkinabè !

Bonne et heureuse année 2015 !

Ensemble, on n’est jamais seul !

Notre nombre est notre force !

La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

La Coordination nationale
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